« Nous n’avons jamais fait de publicité
négative nous n’en feront jamais » sont à peu près les mots qu’a employé
le ministre conservateur James Moore lorsque questionné par Jean René Dufort le
soir de l’élection de Justin Trudeau comme chef du Parti libéral du Canada.
L’animateur d’Infoman lui a ensuite dit être
certain que le ministre avait déjà dans son bureau une boite remplie de
citations de m. Trudeau. Il a souri, puis tourné les talons. Quelques heures
après, apparaissaient sur la toile les sites « Justin Over His
Head », et son équivalent francophone, « Justin pas à la
hauteur »
Dès son arrivée sur le site, le visiteur est
invité à s’abonner à une liste d’envoi proposant de lui envoyer toutes les
nouveautés de la campagne anti-Trudeau, incluant une exclusivité sur des
publicités télévisuelles qui ne sont pas encore diffusées.
Mais des publicités télévisuelles, il y en a
déjà qui sont diffusées, surtout dans le reste du Canada. On demande d’ailleurs
aux visiteurs de faire un don de 15$, 20$ pu plus, afin de payer les frais de
leur diffusion.
Toute référence au Parti conservateur y reste discrète, et la mention « Authorized by the Registered Agent of the Conservative Party of Canada. » apparaissant en bas de page est savamment rédigée en gris sur un fond blanc meublé par d’autres inscriptions d’un autre gris, presque identique, dont certains mots se superposent même à la mention.
Toute référence au Parti conservateur y reste discrète, et la mention « Authorized by the Registered Agent of the Conservative Party of Canada. » apparaissant en bas de page est savamment rédigée en gris sur un fond blanc meublé par d’autres inscriptions d’un autre gris, presque identique, dont certains mots se superposent même à la mention.
En terme de
contenu, les fameuses citations de la boite du ministre Moore, bien sûr, mais
aussi celles de journalistes et chroniqueurs ayant, à un moment ou à un autre,
dit ou écrit quelque chose de positif au sujet de Justin Trudeau, ce qui pousse
les responsables du site à affirmer que les journalistes sont atteints de
« Trudeaumanie », terme associé à la vague de popularité du nouveau
chef libéral. Le message est clair ; les médias sont partisans, et ils ne
sont pas fiables (à l’exception, bien sûr, qu’un occasionnel moment de lucidité
ne les pousse à prendre le parti des conservateurs). Des textes aux allures
d’éditoriaux, également, et les publicités télévisuelles déjà diffusées,
hébergées sur Youtube.
Élevé au
statut d’un véritable art par le Parti républicain américain, la publicité
négative n’a jamais été aussi courante au Canada qu’elle ne l’est depuis la
fusion du Parti réformiste de Stephen Harper et du Parti conservateur que Joe
Clark et Brian Mulroney n’avaient pas su garder à flot.
Il en
demeure qu’aujourd’hui, il semble plus important de mettre de l’avant les faux
pas et les défauts de ses adversaires, plutôt que ses propres accomplissements
et qualités.
C’est à
croire qu’avec les conservateurs, au Canada, on ne nous demande plus de voter
pour la meilleure option, mais plutôt pour la moins mauvaise, qu’on en soit
satisfaits pas.
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