Le « 4-20 », jour international du
cannabis, fait du 20 avril une date à la popularité croissante. D’année en
année, de plus en plus d’individus à travers le monde le célèbrent. Parmi eux,
nombreux sont ceux qui en profitent pour protester publiquement contre la
prohibition de la marijuana.
À Montréal, des milliers de personnes se sont
rassemblée sur le Mont-Royal pour la même chose que leurs homologues dans
plusieurs villes du monde. C’est facilement plus d’un million de joints qui ont
été fumés en même temps autour du globe. Chez nous, malgré l’illégalité du
geste, personne n’a été arrêté. La police s’est contenté de surveiller de loin,
et n’a pas non plus déclaré l’événement « manifestation illégale ».
Il faisait longtemps qu’une manifestation n’avait pas suscité autant de
tolérance de la part des forces de l’ordre montréalaises.
Les participants n’ont pas simplement démontré
qu’il est possible de manifester sa contestation publiquement sans violence ou
confrontation ; la réaction posée des autorités a aussi illustré
l’ouverture qui se développe par rapport à la normalisation de la consommation
du cannabis.
Il faut dire que de plus en plus de voix
s’élèvent contre l’actuelle prohibition de la marijuana, qui est presque
globalisée. Aux États-Unis, sa possession avait été interdite au début du 20e
siècle aux suites d’un effort du puissant lobby du coton, qui craignait la
compétition du chanvre. Au Canada, sa consommation avait par la suite été
interdite sous prétexte que l’usage du cannabis pousserait les femmes blanches
à coucher avec des hommes noire. Difficile de trouver des motifs moins
raisonnables.
Pourquoi la consommation et la possession de
cannabis sont-elles toujours illicites alors que l’alcool est redevenu tout à
fait légal au terme de la prohibition américaine de 1919 à 1933 ? Une
question de popularité, principalement. Les consommateurs ayant toujours été
moins nombreux que les amateurs d’alcool, leur poids politique n’a jamais
suffit.
Mais il semble que la balance commence à
pencher en leur faveur. Non seulement 4-20 est de plus en plus populaire et les
études s’accumulent pour défendre les bienfaits du cannabis consommé avec
modération, mais tout ce qui entoure la guerre contre la drogue est en chute
libre dans l’opinion publique. Des voix s’élèvent de plus en plus en ce sens,
dont celle de l’ancien président américain Bill Clinton. Quelques États de son
pays ont d’ailleurs, suite à la réélection de Barack Obama, décriminalisé la
consommation. Le président lui-même a aussi demandé au plus haut tribunal de
son pays d’évaluer la faisabilité légale d’une décriminalisation à l’échelle
nationale.
Après des décennies de stigmatisation inutile
et impertinente d’un produit de consommation dont l’illégalité profite surtout
au commerce orchestré par le crime organisé, il semble que nos société
occidentales soient finalement prêtes à évoluer en la matière.
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