Au lendemain de cette horrible tragédie qui a ébranlé la
ville de Boston, tous les médias, incluant les réseaux sociaux se sont
enflammés. Commentaires, analyses, informations diverses, opinions, mais
surtout, photos. Pas besoin de s’étendre sur le sujet, mais avec la mobilité
des appareils de télécommunications que nous avons aujourd’hui, c’est difficile
de couvrir un événement avec encore plus de profondeur.
Cela pose peut-être problème, d’ailleurs. Avec
l’instantanéité de la chose, bon nombre de photos montrant victimes
ensanglantées – voir décapitées – ont commencé à faire le tour du web à la
vitesse « grand V ». Ces photos certainement choquantes avaient-elles
leur place sur la grande toile, seulement quelques minutes avec la tragédie?
J’ai en tête la photo de cet homme, escorté dans une chaise
roulante avec les deux jambes complètement arrachées (photo que je vous
épargnerai, les plus curieux la retrouveront sans doute très facilement). Cela
a-t-il lieu de circuler librement sur Internet? Pour ma part, je ne peux pas
dire que j’ai été complètement choqué par ce cliché. Je suis quelqu’un de
curieux et plus je peux en savoir et en voir sur les nouvelles de dernière
heure, plus je me sens informé. Toutefois, cette photo m'a plutôt transmise une émotion, plus qu'une information.
Par contre, bien honnêtement, d’un point de vue
journalistique, tout revient à cette grande question qui est aussi vieille que
le métier de journaliste : « On publie ou on ne publie pas? »
Dans cette optique, je doute fortement que ce genre de cliché soit pertinent.
Oui, j’ai assouvi ma curiosité et cela ne m’a pas empêché de dormir, mais cela ne
fait nul doute que bien des gens auraient aimé ne jamais voir ce cliché. Le
problème, c’est qu’avec les médias sociaux, on ne décide pas forcément ce qui
vient à nous.
Cette photo aurait-elle du rester dans l’appareil photo de
l’individu qui l’a prise? Bien plus de gens ont été choqués par cette dernière,
plutôt qu’informés. C’est probablement là qu’il faut tracer la ligne entre
information et voyeurisme. Si vous êtes un curieux comme moi, maintenant,
imaginez si vous étiez le type sur la chaise roulante… Cette photo aurait-elle
dû être publiée? Poser la question c’est y répondre.
3 commentaires:
Je vois qu'on a été marqué par la meme photo!
En lisant ton billet Martin, j'imagine. J'imagine seulement puisque j'ai eu la chance ces derniers jours de ne pas être trop curieuse en ce qui a trait aux photos extrêmement explicites de l'événement Boston. Mais je suis tout à fait d'accord avec toi... Est-ce que c'était éthique de publier cette photo? Et puis… tout plein de questions ressurgissent quand je m’y attarde un peu plus longuement… Normalement, un journaliste doit avoir une certaine autorisation de publication avant même de penser publier quelque chose. Avec l’avènement des médias sociaux, ces droits de publication disparaissent complètement… La photo d’un est devenue possession d’un autre! C’est ce qui doit être revu selon moi. Mais comment? Parce que l’on s’en doute fortement, ce n’est probablement pas une question de professionnalisme de la part du journaliste, la photo dont tu parles doit plutôt venir d’un spectateur qui était sur place…
Bref, malgré le fait que des journaux font leur vente avec ce style de publication, on peut se consoler avec les autres diffuseurs qui ne publient que l’essentiel de la nouvelle. Il y aura toujours des gens amateurs de ces mots commençants par « S »… Sang Sensationnalisme Sexe Sport!
Comme nous l'avait dit la journaliste invitée en classe, il s'agit plutôt de penser à ses valeurs quand vient le temps de se poser la question : « On publie ? On publie pas ?»
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