Comme beaucoup, la couverture médiatique des tristes événements du marathon de Boston m’a fait réagir. Je n’avais pas envie de voir toutes ces atroces images, et surtout ce qui est aberrant c’est la raison pour laquelle des sites populaires d’informations comme La Presse les diffusent. S’ils ne le font pas, d’autres le feront et les intéressés iront chercher l’information ailleurs. Alors, il y a bel et bien des intéressés à voir ces images. La question à se poser, c’est pourquoi? Des jambes en lambeaux, des visages lacérés, n’amènent rien en termes d’information au citoyen, ce n’est qu’une motivation de voyeurisme qui les pousse à regarder ces scènes.
Le rôle des médias n’est pas avant tout d’être les gardiens de la démocratie, de fournir au citoyen des informations pertinentes ? Les journalistes en montrant ces images se rabaissent à faire du sensationnalisme, car ce qu’ils souhaitent c’est un public plus grand que les compétiteurs. Se rabaisser est y aller fort, j’en conviens, toutefois, le sensationnalisme est à l’encontre du rôle des médias, mais totalement aligné au modèle économique des médias. Plus le public est nombreux, plus les annonceurs voudront payer pour y afficher une publicité et les médias gratuits dépendent des annonceurs.
Ce que je souhaite des médias, c’est qu’ils m’apportent de l’information, pas qu’ils me troublent avec des images de personnes ensanglantées. Était-ce nécessaire afin de comprendre l’ampleur de la tragédie survenue à Boston?
5 commentaires:
Je suis d'accord avec toi; personne n'avait le réel besoin de voir ces images. Elles sont choquantes et terribles, et peuvent en choquer plus d'un. Mais la réalité est que l'être humain est fan de voyeurisme dans plusieurs situations, et même si La Presse n'avait pas diffusé ces images mais qu'on avait apprit qu'un tel autre journal américain l'avait fait, plusieurs personnes auraient tenté de les retrouver ailleurs.
Cela me fait un peu penser à la vidéo du crime de Luka Rocco Magnotta. Personne n'avait besoin de la voir, et elle était certes très choquante. Malgré cela, plusieurs personnes ont fait la recherche sur Internet pour la retrouver et l'ont visionné... Assez incroyable de voir à quel point la curiosité peut nous mener à vouloir voir des images complètement inutiles qui vont seulement choquer nos émotions et nous marquer à vie.
L'être humain aime toujours pousser ses émotions et ses sensations à l'extrême. On aime les films d'horreur troublants, les films d'action excitants, les films d'amour émouvants.
Ce n'est pas un voyeurisme pervers aux racines purement psychologiques, mais aussi un réflexe naturel qui nous pousse à rechercher de qui va secouer notre cerveau et le pousser à sécréter certaines hormones.
D'autre part, il faut poser un regard sur l'autre côté de la médaille en ce qui concerne les médias. Car on peut peut-être trop en montrer, mais on peut aussi ne pas assez en montrer.
Ce qu'on ne montre pas laisse la place à l'imagination, et on a tous vu ce qui s'est passé quand les américains ont décidé de ne pas diffuser la mort de Ben Laden. Les gens ont commencé à dire qu'il n'était pas mort, d'autres à crier à la censure et etc.
Les médias diffusent des images parce que la majorité des gens veut les voir, mais aussi parce qu'en montrant tout, on ne cache forcément rien. C'est une sorte de transparence, en un sens.
Et puis de commencer à se dire "cette chose que je ne veux pas voir ne devrait pas être montrée", est un jeu dangereux. Surtout quand il suffit de regarder ailleurs.
Je suis d’accord avec ton point de vue, les événements de Boston sont très troublants et je déplore l’acte de terrorisme qui s’est produit. Par contre, il décevant de voir que dans la société actuelle où nous sommes le sensationnaliste soit à un tel paroxysme. Personnellement, j’ai suivis les événements sur les médias sociaux (Twitter/Facebook) et à voir le nombre de journalistes qui demandaient à leurs « followers » de les mettre en contact avec des gens qui étaient à Boston ou qui ont déjà été là, cela était absurde. Je crois que nous sommes rendu à nous poser de sérieuses questions en tant que société à savoir qu’est-ce qui est vraiment utile de voir et de savoir ?
Le problème majeur à cibler dans cette situation est le fait que nous, en tant que téléspectateur nous avons et nous acceptons de voir, de lire et d’entendre de telles choses dans nos médias. Les médias ne font que suivre le principe de l’offre et la demande lorsque nous y pensons un peu plus. Au final, ce n’est pas en boycottant un station de télé que nous allons changer les choses, mais plutôt en leur laissant savoir notre point de vue que l’offre pourra être changer.
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