lundi 18 avril 2011

Un faux médecin dans deux hôpitaux de Montréal

La semaine dernière, une femme s’ai fait faire passer pour un médecin durant plusieurs heures à l'urgence de l'Hôpital Royal Victoria et de l'Hôpital général de Montréal, faisant tous deux partie du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). L'imposteur a eu accès à des patients, à des dossiers et aux salles de consultation et aurait même posé des faux diagnostics à des malades. Elle aurait annoncé à une patiente qu’elle était atteinte du cancer du cerveau. Cette dernière aurait alors paniqué, ce qui a alarmé les responsables sur les lieux et leurs a fait remarquer la présence de l’imposteur, qui se serait alors enfui.

L'histoire soulève de sérieuses questions sur la sécurité des usagers dans l'établissement universitaire montréalais. Il s’agit d’un enjeu éthique considérable qui met en question la sécurité de patients, certains se trouvant déjà dans une condition vulnérable. Cet événement risque de provoquer de l’insécurité chez les malades, qui auront possiblement l’impression que n’importe qui peut s’infiltrer dans l’urgence. Il est inévitable que la confiance de la population envers ces hôpitaux se verra grandement diminuée suite à cet incident.

Ces deux établissements se sont retrouvés en situation de crise. L’intervention des communicateurs a été rapide, les porte-paroles ont tenté de rassurer la population en assurant que les mesures de sécurité ont été renforcées et qu'une enquête est en cours. Voici ce qui a entres autres été dit par les représentants des hôpitaux :

« C'est une situation que l'on prend très au sérieux. Cela implique tout le monde. Nous sommes en train de faire un rapport de sécurité avec la police », affirme Ann Lynch, directrice associée aux activités cliniques et soins infirmiers du Centre universitaire de santé McGill.

Mme Burns assure que ce n'est jamais arrivé au CUSM. «On prend la sécurité de nos patients très au sérieux, dit-elle. Mais nous sommes un établissement public. Nos employés ont tous des cartes d'identification et la dame n'en avait pas. C'est un bon indice pour les gens.»

«L'accès à l'urgence et aux soins intensifs subit beaucoup de problèmes, ajoute Paul Brunet. C'est un lieu public et il y a un va-et-vient incroyable. Il va falloir restreindre l'accès pour assurer une meilleure sécurité.»

Reste à savoir si ces interventions et le suivi qui en découlera seront suffisants pour rassurer la population, sans trop nuire à la réputation des hôpitaux du CSUM.

Ensuite, selon le Collège des médecins du Québec, l'usurpatrice est passible d'amendes entre 1 500 $ et 20 000 $ par chef d'accusation si elle est reconnue coupable d'exercice illégal de la médecine. Tout de même, un porte-parole du CMQ assure qu’«avant de conclure qu'une personne pratique illégalement, il faut prendre en considération plusieurs informations comme son état, le préjudice causé par ses actions et surtout l'intention derrière son geste».

Il est donc intéressant de se demander quelle décision serait plus éthique, serait-ce de punir cette femme pour l’acte qu’elle a commis afin que justice soit rendue, ou encore, serait-il réellement noble et justifiable que le CMQ afflige une amende de 20000$ à une personne visiblement dérangée, nécessitant plutôt un encadrement médical pour voir à sa situation ?

Sources :


http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2011/04/15/005-faux-medecin-cusm.shtml

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