vendredi 8 février 2013

Une collusion «pire» qu’une autre?


Comme nous l’avons vu au dernier cours, un des enjeux importants de l’éthique est bien entendu la question de l’argent. Le lien à faire avec la commission Charbonneau est indubitable. Par contre, la privatisation de l’eau en Europe m’apparaît comme un meilleur (ou plutôt un pire) exemple quant à l’avantage que prend l’argent dans nos sociétés. L’accès à l’eau de qualité est un droit fondamental décrété par l’ONU.
Selon la chaine de télévision allemande, Monitor, la Commission européenne pousserait ses pays membres à la privatisation de l’eau et serait soutenue en catimini par des multinationales. Rappelons-nous que la Troïka a tout de même forcé la Grèce à privatiser son eau (et bien d’autres secteurs) en 2011, ce qui allait à l’encontre de la volonté du peuple : Là, où la démocratie est née, elle est morte! [1]
La collusion dans l’industrie de la construction, au Québec, c’est une chose! Mais, la collusion pour la distribution et la vente d’un élément aussi indispensable à la vie qu’est l’eau (en supposant qu’il y ait collusion) est encore plus grave en terme de manque de réflexion éthique. Il est évident que je ne partage pas le même système de valeurs que Veolia et Suez.
Une distinction majeure à faire est la portée que peuvent avoir ces arrangements secrets sur la santé et la vie des citoyens européens. Lorsque l’eau est privatisée, les prix ne baissent pas malgré les promesses et la qualité de l’eau se dégrade puisque les multinationales entretiennent moins les infrastructures, comme l’indique une étude de l’Université de Barcelone (2010) et en témoigne le vidéo Castatroïka. Imaginez, ces constats si le contrat est obtenu dans un contexte de collusion en plus! Comme on peut le voir au Québec avec les ponts qui s’effondrent et les rues qui s’affaissent, la priorité d’un tel système corrompu n’est pas la qualité du produit fini.  La possible collusion entre la Commission européenne et les multinationales de distribution de l’eau soulève donc d’importants questionnements quant au droit fondamental de l’accès à l’eau potable de l’ONU. Selon moi, ces questionnements sont lourds de sens en ce qui a trait à la question de l’éthique.

Aucun commentaire: