lundi 25 février 2013

Le repassage des seins


« Ce sont les mères qui le pratiquent. Elles utilisent des pierres chauffées sur le feu, des bâtons brûlants, des pilons, ou tous objets durs permettant d’écraser la chair. Parfois ce sont leurs poings fermés qui triturent la poitrine jusqu’à sentir les glandes être aplaties » (Arcturius, 2013 : en ligne).

Peut-être avez-vous entendu parler du repassage des seins? Surement pas. Au Cameroun, il s’agit d’une pratique courante pratiquée sur les fillettes de 8 ou 9 ans chez qui la puberté s’amorce. En fait, on tente d’empêcher les seins de se développer, en les martelant avec des objets brulants, pour « soustraire les filles au regard des garçons ». L’horreur n’est-ce pas?

J’ai été troublée d’apprendre que cette méthode de contrôle de la sexualité n’est pratiquement pas dénoncée. Les mères, ayant subi le même traitement dans leur jeunesse, transmettent cette atroce souffrance à leurs filles. D’ailleurs, cette violence fait partie intégrante de la culture. Les mères qui pratiquent cette violence aiment croire qu’elles rendent un « service » aux adolescentes.

« Il existe de nombreuses situations d’urgences où nous sommes tous d’accord pour appeler “bien” un certain type d’action » (Droit, 2009 : 39). Le contraire est aussi vrai. Dans le cas de la situation présentée précédemment, il est difficile de trouver des points positifs. Dans une société démocratique comme la nôtre, une telle pratique n’est pas justifiable.

Selon moi, il s’agit carrément d’une attaque à l’intégrité physique et psychologique des fillettes. Il existe certainement d’autres moyens de protéger les femmes des hommes, non? Cette mutilation, cette torture diminue la femme au minimum. Elle lui enlève toute sa fierté et sa force. Les adolescentes perdent leur identité sexuelle sous prétexte que les hommes ne peuvent pas se contrôler. C’est démoralisant, je sais.


Sources :
 
Arcturius. 2013. « Le repassage des seins, une violence peu connue ». Les Chroniques d’Arcturius. En ligne. http://www.arcturius.org/chroniques/?p=7244, consulté le 25 février 2013.  

Droit, Roger-Pol. 2009. L'éthique expliquée à tout le monde. France : Seuil, 120 pages. 

5 commentaires:

Unknown a dit…

NON NON et NON! Je ne peux pas croire qu'il existe dans notre monde de telles pratiques. C'est inhumain, et pourtant ça existe bel et bien. Je ne peux pas comprendre que l'on croit bien faire et « rendre service » aux jeunes filles en faisant le « repassage des seins ». Mais où est passé le bon sens des gens? Ok, je sais que cela fait partie de leur culture et j'imagine que ça fait des dizaines et des dizaines d'années que cette pratique a lieu, mais FRANCHEMENT! Justement, si les mères ont subi cette violence, pourquoi le font-elles à leurs fillettes par la suite? Ce n'est pas tout, la douleur doit être aussi à long terme. Je veux dire que sur le moment, la douleur doit être atroce, mais ce n'est pas un traitement « normal ». Il doit sans doute y avoir des répercussions à long terme sur la santé des filles. Je n'ose même pas penser que cela pourrait être présent ici. Voilà un exemple concret de ce qu'est un comportement déviant.

Unknown a dit…

À la suite de la lecture de ton texte, je suis totalement scandalisée!!! Je n’en reviens pas qu’une telle pratique infâme est possible. Je peux comprendre et accepter la diversité culturelle, mais dans le cas présent je crois qu’il s’agit plutôt d’un acte criminel qui porte atteinte à l’être humain, donc à toutes les femmes de ce pays qui ont dû subir une telle torture. Lorsque je prends conscience que l’on maltraite encore les femmes dans certains pays comme au Cameroun avec le repassage des seins, je trouve cela malheureux et très choquant de constater que la femme est encore considérée comme étant très inférieure à l’homme dans certaines cultures. Je ne peux guère comprendre, en fait je crois que je ne comprendrai jamais comment il est possible de s’acharner autant sur les femmes, alors qu’il s’agit d’un être humain totalement égal à l’homme et qui mérite autant de respect et de dignité que la gent masculine. Enfin, j’espère fortement qu’un changement majeur se produira dans les années à venir pour ne plus qu’aucune torture ne soit infligée aux femmes en raison de la trop grande importance accordée aux hommes dans plusieurs cultures à travers le monde. Cependant, je crois que mes souhaits sont sans espoir, car les individus de chaque culture agissent en fonction de ce qu’il juge bien, acceptable de faire. C’est pourquoi je crois qu’il est malheureusement très difficile de tenter de modifier la perception des gens sur les pratiques culturelles de leur culture, car ils ne possèdent pas la même vision et les mêmes valeurs que nous.

Unknown a dit…

La lecture de ton billet ne m’a pas étonnée contrairement à Marie-Ève et à Josiane. Tellement de pratiques culturelles nous sont inconnues. Je suis en accord pour dire que ces pratiques sont déroutantes et ne font pas partie de nos valeurs sociales et éthiques. Par contre, nous ne devons pas oublier que les pratiques diffèrent d’une culture à une autre. L’identité morale de chaque personne dépend de ses croyances, de sa culture ainsi que de son entourage.

Plusieurs peuples prônent comme valeur la souffrance. Pour eux, la fin justifie les moyens. Par exemple, je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler du peuple Padaung, aussi appelé les femmes au long cou. Leurs modifications corporelles particulières en font des attractions touristiques. Celles-ci consistent en une sorte de collier-spirale en laiton enroulé autour du cou des femmes, ce qui a amené les observateurs à leur donner le nom de « femme girafe » ou tribu des longs cous. Leurs parures peuvent peser jusqu'à plus de 20 à 25 kilos. C’est autour de l’âge de cinq ans que les fillettes reçoivent leur premier collier-spirale et celui-ci est remplacé par une spirale plus longue au fur et à mesure de leur croissance. Évidemment, cela est néfaste pour leur corps et engendre plusieurs problèmes. En plus d’être souffrant, cela leur cause des dommages collatéraux et ces femmes ne peuvent plus vivre sans ce collier. Enlever la spirale leur causerait la mort, car leur cou ne tiendrait pas.

Tout cela pour dire que ce peuple ainsi que le peuple évoqué par Cynthia ne sont que deux exemples. Nous ne sommes pas bien placés pour juger les autres peuples, ne connaissant pas leur histoire, d’où ils viennent et la raison pour laquelle ils agissent ainsi. Ce sont leur identité et leurs croyances qui justifient ces pratiques.

Je suis d’accord pour dire que ce sont souvent les femmes qui doivent souffrir et les hommes qui sont épargnés. Ce ne sont malheureusement pas tous les peuples qui ont évolué comme nous avons évolué. Notre société n’est plus celle d’il y a 50 ans. Pour la majorité des peuples d’ailleurs, les traditions sont restées les mêmes et l’évolution comme nous l’avons connu n’est pas envisageable pour eux. À chacun sa méthode comme on dit !

Heureusement, ces pratiques ne sont pas habituelles pour nous et il est normal qu’elles nous déstabilisent. Personne ici ne pourrait tolérer de tels gestes. Les Québécois sont protégés par des lois qui empêchent justement que de telles pratiques dégradantes soient mises en œuvre. Rassurez-vous, ce n’est pas parce que ce billet ne m’a pas étonnée qu’il ne me choque pas!

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…

À l’instar de Catherine, je ne peux pas dire être particulièrement surprise. Dégoûtée? Oui.
Cependant, bien des cultures nous démontrent d’autres actes de « barbarie » selon nos normes nord-américaines.
Je peux comparer ces pratiques à celles de l’ablation du clitoris qui est pratiqué dans plusieurs cultures, principalement en Afrique, pour astreindre le plaisir sexuel de ces femmes. Je ne suis pas bien placée pour porter un jugement sur les raisons de cet acte, mais je peux affirmer que les conditions dans lesquelles ces chirurgies sont pratiquées sont inhumaines. Oublions les scalpels stérilisés et l’anesthésie. Ce sont bien souvent avec des fonds de bouteilles de vitre cassées ou autres objets coupants non adaptés à ce genre de pratiques.
Ajoutons aussi ces pratiques qui consistent à coudre les lèvres supérieures des jeunes femmes pour les empêcher d’avoir des relations sexuelles portées sur le plaisir. On découd uniquement l’accès au vagin après le mariage pour que la femme ne puisse qu’enfanter.

Pour ce qui est des « femmes girafes » qui ont des anneaux autour du cou, j’ajouterais que selon la culture traditionnelle, c’est pour des raisons spirituelles qu’elles portent ces anneaux. Le problème ici, c’est qu’avec l’avènement du tourisme dans cette région, ces femmes mettent ces anneaux à un âge de plus en plus jeune et en plus grande quantité, car le revenu du village provient principalement du tourisme. Est-ce éthique de permettre le tourisme dans cette optique? Pourrions-nous au moins inciter les gens à vivre leurs traditions originelles pour empêcher d’empirer les choses?

Les différences culturelles sont présentes, beaucoup plus que nous le pensons. Ne pensons pas qu’en interdisant de faire ces actes nous allons empêcher qu’ils arrivent. Ils seront toujours effectués, mais dans une salubrité douteuse. D’un point de vue éthique, je pense qu’offrir des conditions plus sécuritaires serait un bon point de départ.