vendredi 22 février 2013

Constante insatisfaction


C'est au courant de la semaine que j'ai fait une importante constatation personnelle. J'étais assise dans un café avec ma colocataire, par un bel après-midi. J'étais en train de faire des travaux scolaires, me plaignant à mon amie de ma charge de travail. Je lui disais que je détestais faire ces travaux, que je pourrais mettre ce temps ailleurs, que tout ce que je voulais était d'être en vacances...Puis, entre un handicapé dans le café. Celui-ci à toutes les misères du monde à se déplacer, et souffre d'une maladie le faisant trembler de manière incontrôlable.

En regardant cet homme démuni, un noeud c'est formé dans mon estomac et j'ai immédiatement regretté mes plaintes insipides. Car elles l'étaient, insipides.

Ce que j'essaie de dire, c'est simplement que nous ne sommes jamais satisfaits, et que nous tenons ce que nous possédons pour acquis. Le fait d'être en parfaite santé, d'avoir l'usage de mes bras et de mes jambes, d'être dans un pays où les femmes peuvent s'exprimer librement et d'avoir un entourage aimant ne devrait pas suffire à me combler de bonheur pour le restant de ma vie?

Pourtant, nous sommes tous comme cela. Nous souhaitons toujours avoir plus d'argent, une meilleure forme physique, une plus belle apparence, alors que des centaines de millions de personnes ne mangent pas, habitent un pays en guerre ou encore n'ont pas accès à l'éducation. 

Je crois que, quotidiennement, nous devrions nous rappeler la chance que nous avons et simplement en être heureux. Cesser de toujours vouloir davantage, et simplement remercier le ciel de ce que nous avons, car nous ne savons jamais quand ces privilèges peuvent nous être enlevés.

Pensez-y, et je suis certaine que vos devoirs, votre maigre salaire ou encore votre chiffre de travail de ce soir ne vous sembleront pas si dramatiques. :)

2 commentaires:

Julie Loiselle a dit…

Merci Marilyn,

Je te dis «Merci» parce qu'on n'y pense jamais assez souvent. Il faut se remettre à l'ordre pour penser ainsi et c'est ça le problème. Ce devrait être le contraire... Pourquoi toujours prioriser le négatif quand le positif est beaucoup plus plaisant à partager ?

Dans notre société de consommation intense, on se demande toujours ce qu'on pourrait avoir de plus, ce qu'il nous manque... Tout ce qu'on a, on en fait quoi ?

Quand je lis ton billet, je pense à ma cousine Jasmine qui a 14 ans aujourd'hui. Elle n'a jamais marché, elle n'a jamais mangé avec un ustensile qu'elle tient elle-même dans sa main mais surtout, elle n'a jamais prononcé son propre nom. Nous, sa famille, on la comprend. On sait que lorsqu'elle nous regarde de telle façon et qu'elle émet tel son, c'est qu'elle nous dit «Salut !» Jasmine est l'une des cents personnes qui est atteinte du syndrome d’aicardi gouttière, syndrome qui affecte la matière grise du cerveau dès la naissance.

Quand je lis ton billet, je pense aussi aux parents de Jasmine. Ses parents qui lui ont donné la vie. Ses parents qui sont là 24heures sur 24, 7 jours sur 7. Je pense aussi à sa petite sœur, qui protège Jasmine et qui la divertie.

La vie nous donne le parcours qu’elle nous donne. Nous, on s’organise pour l’accomplir, de la bonne façon, avec le sourire. Il faut profiter de chaque petit moment et ça commence le matin en se «levant du pied droit!»

cynthia a dit…

Salut,

je viens de lire ton message, et je le trouve non seulement pertinent mais vraiment touchant d'un point de vue personnel.

Je me rappelle d'une histoire qui s'est passée quand j'étais adolescente. J'étais avec ma cousine et je me plaignais du fait que mes parents avaient catégoriquement refusé d'augmenter mon argent de poche.J'étais très fâchée parce que ma copine avait elle reçu une grosse augmentation, et j'estimais que j'avais le droit d'avoir une augmentation aussi.
Ma cousine m'a écouté jusqu'à la fin, et ne m'a coupé la parole à aucun moment. Je me sentais un peu mal à l'aise, à cause de son silence, et j'avais raison de l'être... La première chose qu'elle a dit, a été et je cite : « Tu n'es vraiment qu'une enfant gâtée Cynthia [...]».

En fait, on venait d'apprendre que l'enfant de mon oncle était atteint de trisomie 21. On se doutait bien de quelque chose, mais le diagnostic a vraiment surpris tout le monde. Personne ne s'y attendait. Cela voulait dire des soins médicaux, des factures, une attention particulière durant toute la vie de mon petit cousin. C'est toute la vie de mon cousin qui était ainsi condamnée : une école spécialisée, des soins constants, toute une vie qui est chamboulée.
Et pour mon oncle, tous les rêves qu'il avait pu avoir pour son enfant étaient ainsi détruits.

Ma réaction face à cela? Me fâcher et faire une crise de colère parce que je n'avais pas d'augmentation pour mon argent de poche.

Je raconte mon histoire, parce que je trouve tout comme Marilyn, qu'on a tendance à considérer certaines choses comme acquises...On se plaint constamment de petites contrariétés quotidiennes, sans penser à «remercier» pour tout ce que l'on a déjà, sans penser que certaines personnes donneraient tout pour n'avoir ne serait-ce que la moitié de ce que l'on possède.

Je pense qu'il est parfois nécessaire de prendre du recul et de faire une remise en question sur ce que la vie nous offre.