dimanche 31 mars 2013

Relations publiques et... manipulation?

En étudiant un cours de publicité du baccalauréat, j'ai eu à lire un texte qui mettait de l'avant des situations bien réelles où publicités et relations publiques se rencontraient. 

L'un des exemples de ce texte m'a particulièrement étonnée, voir choqué. Cet exemple est celui d'une chaîne d'épiceries au Québec dont je ne nommerai pas le nom. L'auteur explique que cette énorme entreprise fait chaque année la promotion de ses activités où elle sert des déjeuners et redonne à des gens plus défavorisés. Ces épiceries donnent des denrées et autres à des gens qui n'ont pas les moyens de bien se nourrir.

Évidemment, les relations publiques de cette entreprise ont fait une campagne énorme pour promouvoir les bonnes actions de la chaîne d'épiceries. Et en soi, la cause est noble et il me semble que ce très généreux comme geste. C'est un peu comme le Club des petits déjeuners du Québec, sauf qu'ici on ne vise pas uniquement les enfants.

Mais, voilà que l'on apprend que l'équipe des relations publiques de cette chaîne ne sélectionne pas nécessairement les secteurs les plus défavorisés du Québec pour leurs dons. En fait, les relationnistes font une enquête préliminaire pour déterminer où se situe la plus grosse part des gens qui achètent dans cette chaîne d'épiceries. Par la suite, c'est dans les environs de ces épiceries que se déroulent les activités de bienfaisance, en vue d'augmenter l'achalandage par la suite. 

L'auteur du texte soutient qu'il s'agit là de manipulation, car même si l'équipe des relations publiques dit aider les gens les plus défavorisés, ce n'est pas réellement le cas. On pense au profit à long terme, à la bonne image que projette cette chaîne.

Et vous, qu'en pensez-vous? Croyez-vous qu'il s'agit là de manipulation?

2 commentaires:

Unknown a dit…

Si j’ai bien saisi, l’entreprise remet bien des denrées aux gens défavorisés, toutefois, il ne s’agit pas des PLUS défavorisés. De mon point de vue, si ces aliments sont bien remis à des foyers qui en ont besoin, qu’ils situent dans un secteur ou un autre m’importe peu. Je ne pense pas qu’il s’agit de manipulation. Je pense même que cette chaîne aurait du mettre de l’avant qu’elle venait en aide aux gens de sa communauté. Toutefois, l’usage du groupe de mots « les plus défavorisés » aurait pu être remplacé par seulement « défavorisés ».
Cette chaîne a fait une bonne action dans l’optique d’améliorer son image, mais n’est-ce pas ce que font toutes les entreprises?

Martin Busuttil a dit…

Il faut faire attention : de ce que je comprends de l’histoire, il ne s’agit pas nécessairement de manipulation de l’information. J’ai plutôt l’impression qu’en bons relationnistes, les organisateurs ont décidé d’exposer leur événement de la façon qui les avantageait le plus. Est-ce qu’on joue sur les mots ou s’agit-il d’un mensonge? La ligne est plutôt mince.

Une chose est sûre, toute entreprise veut être perçue comme un bon « citoyen corporatif » par l’entremise de certaines actions de philanthropie. Si je mets le chapeau du PDG qui cherche toujours à augmenter les revenus et à faire mousser l’image de son entreprise au sein de la communauté, je me dis : pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable?

Oui, faire de la promotion sur le dos des gens défavorisés n’est certainement pas la plus éthique des idées de promotion. Il n’en demeure pas moins que l’épicerie ici mentionnée a tout de même aidé des gens dans le besoin, même s’il n’étaient pas les PLUS défavorisés du coin.

Plusieurs entreprises n’iront jamais jusqu’à créer une initiative de la sorte, alors pourquoi pointer du doigt celles qui le font en essayant d’en tirer un bénéfice? Par exemple, une entreprise qui fait un don au téléthon Enfant-Soleil a-t-elle de mauvaises intentions parce qu’elle désire se faire voir devant des milliers de téléspectateurs?

J’ai l’impression que dans tout ça, on oublie ceux qui en bénéficient. Si ces entreprises leur donnent un petit coup de main parce qu’ils sont dans le besoin, j’ai plutôt l’impression que ces gens s’inquiètent plus ou moins de la façon de s’y prendre, tant que le résultat final soit bénéfique.