Où est la limite?

C’est la gorge nouée que j’écris ces quelques lignes. Présentement, j’ai un dégoût profond envers l’Internet et les réseaux sociaux. Un dégoût que je n’aurais jamais pu concevoir. Je vous explique et vous jure que c’est vrai. J’ai de la misère à le croire!

En arrivant chez moi, je pratique mon habituel balayage de mon fil d’actualité Facebook. Un lien plutôt louche, partagé par un de mes amis virtuels, attire mon attention. Il partage ce lien en balançant d’ailleurs plusieurs insultes liées, c’est ce que je présume, à l’auteur du contenu. Curieuse, je clique.

Je regrette tellement, mais tellement. Des images qui sont maintenant gravées dans ma tête à jamais. Des images d’une petite fille qui se fait abuser par un homme et qui filme le tout.

C’est un vidéo qu’une jeune femme, si le compte Facebook est authentique, a publié sur son profil. Il est déjà commenté par plusieurs centaines d’internautes, et des milliers l’ont partagé. Je n’ose même pas penser combien d’autres milliers de personnes, comme moi, sont tombés là-dessus. Je n’ai qu’une seule question en tête : pourquoi partager un tel contenu?

Je ne comprends pas. Vraiment, vraiment pas. Je ne sais même pas comment articuler ma pensée. Je pense seulement à la pauvre petite fille, encore bébé, que des milliers de personnes ont vu se faire agresser. Pourquoi partager cette horreur? Pour la dénoncer? Surement, et je l’espère! N’empêche que cette action est incroyablement maladroite! Il y a des autorités responsables d’arrêter ce genre d’agresseurs. C’est à eux qu’il faut faire parvenir ce genre de matériel, pas à nos amis Facebook! Qui sait le nombre de pervers qui ont vu ces images et qui les ont à leur tour très excité? Pour ma part, je suis dans ma chambre, les larmes aux yeux et une forte envie de vomir.

À quel point les réseaux sociaux doivent devenir une tribune de dénonciation? Quelle est la limite de ce qu’on peut y publier? Oui, il a une option pour signaler les contenus inappropriés sur le site de Zuckerberg (option que je ne me suis pas gênée pour utiliser ce soir), mais comment, moralement parlant, on peut en venir à se dire que c’est correct de partager ce genre de vidéo. À quoi pensait cette personne? À faire le bien? Ses ressources devaient être bien limitées pour en venir à se dire que Facebook était le meilleur moyen d’aider cette victime.

C’est sans aucun doute le pire effet négatif d’Internet et des réseaux sociaux dont j’ai été témoin. J’en suis tout simplement marquée à vie. Je vous souhaite de ne jamais voir ce genre de choses.

Je souhaite également que le web se développe plus au niveau du contrôle de ces contenus indécents qui ne doivent pas circuler en respect des victimes. Il a encore tellement de chemin à faire et la route est pleine d’embûches.

Désolée si ce texte vous choque, ou quoi que ce soit. Écrire est souvent libérateur comme on dit.