lundi 18 mars 2013

Moins aider les B.S. serait leur donner un coup de main ?


Récemment, le Parti Québécois a décidé de serrer la vis aux toxicomanes bénéficiaires de l’aide sociale. Lorsqu’un toxicomane reçoit de l’aide sociale et qu’il se retrouve dans un centre de thérapie, il reçoit une légère prime : au lieu de bénéficier des 604 $ habituels, il va recevoir 733 $ pour la durée de sa thérapie. Et ce, peu importe la durée de celle-ci, qui est d’ailleurs payé. C’est ici que se trouve le problème selon le PQ. Il semblerait croire que c’est trop long et que les toxicomanes n’auraient pas besoin de tout ce temps, en réalité. Cette durée est maintenant limitée à 90 jours de thérapies payées.

Et après quoi? Est-ce qu’il y a eu une étude disant que cela prend seulement 90 jours pour tous les toxicomanes à se remettre de leurs mauvaises habitudes? Une thérapie coûte cher. Il est peu probable que ces personnes aient les moyens, après 90 jours, de continuer à poursuivre leurs visites. Cette décision représente un risque pour la santé des plus vulnérables. Il me semble que dans « aide sociale », il y a « aide ». Limiter autant la durée des thérapies n’est pas avantageuses pour les bénéficiaires. Certes, cela sauve de l’argent à la Ville, mais cela créera un cercle vicieux en fin de compte. Un toxicomane débutant sa thérapie en ayant en tête dès le début qu’il ferait mieux d’être « guéri » d’ici 90 jours ne fait que lui mettre une pression dont il n’a pas besoin.
Récemment à Tout le monde en parle, Agnès Maltais, titulaire de l’emploi et de la Solidarité sociale expliquait les raisons de cette décision, mais j’étais pratiquement mal à l’aise pour elle en l’écoutant, tellement elle patinait.
En 2009, le Parti Libéral avait lancé une idée semblable, mais en limitant la durée des thérapies payées à 183 jours, ce qui était déjà plus acceptable. Le PQ a réduit de moitié cette proposition, c’est assez drastique. Heureusement, Mme Maltais promet une prime de 196 $ pour ceux qui participent à un programme d'employabilité. Mais est-ce une prime permanente? On l’ignore encore!

J’encourage l’idée du PQ de pousser les BS à travailler, ceux qui en sont capables, du moins! Il faut effectivement tenter de briser le cercle vicieux de l’aide sociale de génération en génération, car 2 personnes sur 3 bénéficiant de l’aide sociale viennent d’une famille qui en bénéficiait. Peut-être l’aide sociale est trop accessible ?
Je suis d’accord qu’il faut resserrer les vis, comme on dit, mais peut-être pas chez les toxicomanes. Ce n’est pas en les pressant que leur condition va s’améliorer. Je pense plutôt qu’il faudrait rendre plus sévères les conditions d’admissibilité à ce programme, car bien des gens qui n’en ont pas besoin en profitent, et ces ce genre de personne qui donnent une mauvaise image des BS sur la société.

Sources : Lagacé, Patrice. 2013. « Agnès à la chasse au BS ». La Presse. En ligne. http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/201303/12/01-4630436-agnes-a-la-chasse-au-bs.php. Page consultée le 13 mars 2013.


3 commentaires:

Unknown a dit…

Peut-être l’aide sociale est trop accessible ? OUI ! Et je trouve cela très triste. Je suis certaine qu’il y a des tonnes de gens pleins de potentiel qui reste chez eux à se dire qu’ils ne sont bons à rien puisque c’est de cette façon qu’ils ont été éduqués. Je trouve que le service de bien-être social est bien puisqu’il permet une certaine qualité de vie aux personnes inaptes à travailler, je répète, inaptes. Comme tu l’as mentionné, c’est très dommage que souvent, plusieurs autres en bénéficient.
Je trouve également que 90 jours de traitement pour les personnes toxicomanes sont très courts. Certains d’entre eux doivent être dépendants depuis de nombreuses années. Ce n’est pas l’idéal de les remettre dans leur milieu s’ils le sont pas près à y faire face. Toutefois, je ne comprends pas pourquoi ils obtiennent une prime, en plus de la thérapie payée. Je présume que lorsqu’ils reçoivent ces traitements, ils sont logés et nourris. Je trouve que ce trio devrait amplement les motiver.

Unknown a dit…

Bon, ça y est, je me révolte. Tranche de vie: j'ai été moi-même toxicomane il y plusieurs années. Je m'en suis sortie, très bien d'ailleurs, me voici finissante à l'UL à 25 ans, pas si mal je crois. Je ne vous parlerai pas de mon expérience personnelle, car j'ai eu la chance de me sortir de cet enfer sans l'aide d'une thérapie, plutôt grâce à mes proches. Je vous parlerai donc plutôt de ce que j'ai vu, connu et entendu pendant mes années de débauche.

Des toxicomanes s'inscrivant à des programmes d'aide, sans désir d'arrêter, simplement pour obtenir une prime, j'en ai connu. Beaucoup. Vraiment beaucoup. Ces personnes trouvaient hilarant le fait d'avoir une prime, simplement en allant une fois par 2 semaines faire croire à un intervenant qu'ils souhaitaient s'en sortir. De plus, ceux-ci se faisant prescrire somnifères, ritalin et autres médicaments par leur médecins pour remplacer la drogue lorsqu'ils n'en avaient plus. Ces médicaments sont bien sûr payés par le gouvernement. Il ne s'agit pas de médication de sevrage comme la méthadone, ou des médicaments nécessaires à une bonne qualité de vie, on parle ici de substituts pour tripper! je vous jure que je vous parle par expérience!

Je ne veux pas faire le procès de TOUS les toxicomanes qui tentent de s'en sortir, au contraire. Je sais que les individus dont je parle ne sont probablement pas la majorité. Mais ils existent! Que faire avec eux? Je ne crois pas qu'un gouvernement de centre gauche comme le parti Québécois laissera tomber des gens qui tentent vraiment de s'en sortir.

D'autre part, beaucoup de thérapie sont disponible, pour tout le monde, gratuitement. Le Centre de réadaptation Ubald Villeneuve, associé au Centre hospitalier universitaire Robert-Giffard offre des thérapie de sevrage contre la drogue, l'alcool, le jeu et plusieurs autres sortes de dépendances. Il s'agit d'un excellent exemple des services offerts, tant aux bénéficiaires de l'aide sociale qu'aux travailleurs.

En gros, ma révolte va dans ce sens: je ne crois pas que la réforme proposée par Mme Maltais soit injuste, je ne crois pas qu'elle mette en péril la réadaptation sincère des personnes souhaitant s'en sortir. Je crois que Mme Maltais passe mal dans les médias. Je crois que son message est mal compris. Mais je ne crois pas que le PQ ait dans l'idée de pénaliser ceux qui ont de la bonne volonté. J'aurais donc tendance à faire confiance à cette réforme... Car de l'abus, peu importe ce que diront ceux qui ne croiront pas mon histoire, je vous assure qu'il y en a beaucoup.

Unknown a dit…

J’aime beaucoup la dernière phrase que tu as écrite Stéphanie, «car de l'abus, peu importe ce que diront ceux qui ne croiront pas mon histoire, je vous assure qu'il y en a beaucoup.» et j’abonde dans le même sens. Audrey-Anne tu le sais aussi bien que moi que dans n’importe quelle situation, surtout à notre travail, il y a de l’abus. Audrey-Anne et moi travaillons au Ministère de l’éducation, plus précisément au programme de prêts et bourses. Nous répondons donc à des milliers d’appel d’étudiants chaque année. De l’abus, nous le vivions chaque jour. Tout comme abuser de l’aide sociale, certains étudiants nous appellent pour avoir de l’aide financière sans même aller à l’école pendant la session. D’autres nous disent qu’ils ne désirent que la bourse, pas le prêt! D’autres ont réussi à convaincre leurs médecins de les inscrire avec une déficience fonctionnelle majeure, ce qui fait en sorte qu’ils reçoivent uniquement des montants de bourses, années après années sans même faire preuve d’une vraie déficience qui affecte leurs études. Des étudiantes enceintes qui veulent des montants d’argent pour préparer l’arrivée de leur bébé. Certains trouvent même les moyens de recevoir des montants d’aide sociale en même temps que les prêts et bourses, ce qui n’est pas possible normalement. Et je passe le nombre de personne qui ne rembourse jamais les montants d’endettement. Des anecdotes comme celles-là, nous pourrions en dire longtemps. Je pense qu’il y en a qui n’ont pas compris ce que veut dire les mots : aide financière «aux études».