jeudi 14 mars 2013

Payer ses enfants pour passer la balayeuse...


Un article de Lysiane Gagnon, paru dans la presse en 2010, m’a fait beaucoup fait réfléchir. Voici un petit extrait pour vous mettre en contexte.

« Il y a quelques années, une de mes amies m'avait avoué qu'elle payait ses enfants (deux grands ados!) pour qu'ils daignent bien s'acquitter à l'occasion de ces petites tâches qui devraient aller de soi quand on partage un foyer: sortir les poubelles, passer l'aspirateur, remplir le lave-vaisselle, mettre ses propres affaires au lavage... Chaque tâche avait été tarifée par négociation entre le syndicat des enfants et la partie patronale, pardon, parentale. J'avais été scandalisée. Quelle sorte d'éthique transmet-on à des jeunes quand on leur dit, espèces sonnantes à l'appui, que tout travail, même celui qui devrait être dicté par la solidarité familiale la plus élémentaire, doit être rémunéré? Est-ce que ces enfants exigeront plus tard un chèque de paie pour accompagner leur vieille mère à l'hôpital? » (Gagnon : 2010)

Cette introduction servait de mise en contexte pour parler du fait que Pauline Marois et son parti voulaient rémunérer l’obtention du diplôme d’études secondaires avec des bourses d’études ou tout autre moyen. Je n’embarquerai pas dans ce sujet…mais je voudrais mettre l’emphase sur le fait que plusieurs parents paient, en effet, leur enfant pour faire des tâches ménagères…

Lorsque j’étais au secondaire, une de mes amies et ses sœurs se faisait payer 10$/semaine pour faire leur lit. Leur mère leur donnait également une somme précise pour aller magasiner, pour sortir au cinéma, pour manger au restaurant, etc. Bref, les trois filles n’avaient jamais à débourser de leur propre poche jusqu’à leurs 18 ans. Aujourd’hui, l’une est aux études universitaire, l’autre en appartement avec son copain et l’autre est toujours à la maison. Elles reçoivent, toutes les trois, encore l’aide de leur mère pour subvenir à leurs besoins même si elles ont respectivement 23, 22 et 20 ans. Je me questionne réellement sur l’éthique de la chose. La plus vieille, en appartement, s’est endettée d’une énorme somme puisqu’elle n’arrivait pas à gérer son argent lorsqu’elle est partie de la maison…

Je crois qu’en voulant aider leurs enfants, ces parents « surprotecteurs » les nuisent puisqu’ils ne les préparent pas adéquatement à arriver sur le marché de manière responsable. La valeur de l’argent, ça s’apprend. En se faisant payer tout, les filles ne pouvaient pas comprendre à quel point TOUT coûte quelque chose de nos jours…De plus, en ne participant pas pour faire la vaisselle, pour faire le repas, pour faire le ménage, elles ne pouvaient pas non plus apprendre à quel point être mère, être propriétaire d’une maison, exige beaucoup de travail et beaucoup de temps.

Je crois sincèrement que tous les parents devraient exiger à leur enfant au moins une tâche ménagère, et ce, sans être rémunéré. Qu’en pensez-vous ?

2 commentaires:

Unknown a dit…

Je suis tout à fait d’accord avec ce que tu dis Émilie. J’ai eu aussi des amies au primaire et au secondaire qui recevaient des allocations pour accomplir certaines tâches à la maison. Pour ma part, étant enfant unique, j’ai eu beaucoup de chance dans ma vie. J’ai eu la chance d’avoir une mère à la maison qui faisait TOUTES les tâches ménagères. Cela est peut-être une chance, mais cela aurait aussi pu faire de moi quelqu’un de lâche et d’incapable en maison. J’ai aussi eu l’exemple de ma mère qui faisait 3 repas différents par soir (un pour elle, un pour moi et un pour mon père) et le modèle d’une mère qui a préparé mon lunch et mon petit déjeuné chaque jours de ma vie jusqu’à environ mes 18 ans. Je suis presque gênée d’écrire ces mots mais bon. Aujourd’hui et cela depuis bientôt un an et demi, je suis en appartement avec mon copain. Il a vécu la même adolescence que moi au sens ou sa mère a toujours tout fait pour lui. Par contre, nous n’avons pas évolué de la même façon. Je suis celle qui fait TOUTES les tâches de la maison tandis que lui, au début n’avait aucune idée comment tout cela fonctionnait. Je lui ai donc appris à faire du lavage, à faire des repas et à faire d’autres tâches afin de m’aider car avec le travail et l’Université, je n’ai pas le temps de tout faire. J’aimais regarder ma mère travailler et je pense que j’ai dû prendre des notes mentales sur comment les choses doivent se faire dans la maison. Je ne me suis pas assise en pensant que tout allait se faire seul comme lorsque j’habitais chez mes parents. Je pense donc que pour ma part, même si je me suis fait «materner» toute ma vie, je m’en suis bien sortie. Contrairement à mon copain qui répète à tout coup à l’heure des repas : « Marie j’ai faim, qu’est-ce qu’on mange? ».

Joris SYLVIE a dit…

Je me suis déjà fait payé par ma mère pour réaliser un tâche, mais c'était souvent une tâche disgracieuse que personne ne voulait faire(ramasser les fruits pourris et infestés de moucherons dans le jardin) ou une tâche difficile pour laquelle je devais fournir beaucoup d'efforts et me surpasser. Mais cela n'est pas arrivé souvent. Se faire payer pour faire son lit ou la vaisselle, inimaginable ! En plus les sommes que nous donnait notre mère était dérisoires, quelques francs ou euros, juste de quoi s'acheter une pâtisserie après l'école. C'était perçu comme un jeu et ça n'a jamais dépassé ce stade, jusqu'à maintenant on en rigole. Par contre je ne suis pas de ceux qui ont reçu un certain montant fixe par mois appelé argent de poche. À mon avis c'est peut-être cela qui fait que les jeunes adultes n'ont souvent pas la notion de l'effort pour gagner de l'argent. Moi j'ai compris cela très tôt et étant ado je me débrouillais pour obtenir de moi même de quoi m'acheter des pâtisseries après l'école.
Payer ses enfants occasionnellement pour accomplir certaines tâches, c'est aussi les éduquer et leur apprendre la valeur de l'argent. Mais il ne faudrait pas que ça devienne un contrat ou une monnaie d'échange. Comme je l'ai dit précédemment certaines tâches difficiles nécessitent un petit encouragement de la part des parents et quoi de mieux que l'argent(un petit 5$, pas 300$ on s'entend).