jeudi 28 mars 2013

L’affaire Julie Surprenant, une question d’éthique professionnelle




Julie Surprenant a disparu en novembre 1999 à Terrebonne, elle avait 16 ans. C’est dans les années 2000 que son voisin de palier, Richard Bouillon, devenait le principal suspect dans cette affaire de disparition. Ce voisin était en réalité un criminel dangereux et multi récidiviste qui sévissait depuis le tout début de son adolescence. Son dossier criminel fait la nomenclature de plusieurs crimes odieux tels que des viols, des agressions et d’autres délits en tout genre. En fait, il a passé le tiers de sa vie en prison. Malheureusement, la famille Surprenant n’en savait rien. Bien sûr le père de famille, Michel Surprenant, s’est informé du voisinage au moment de louer son appartement, mais personne n’était au courant des antécédents de Bouillon avant que l’information ne soit rendue publique par le biais de l’enquête sur la disparition de Julie. Malgré que Bouillon était considéré comme le suspect majeur, le manque de preuve empêchait les policiers d’arrêter le suspect.

De longues années se sont passées sans que la famille Surprenant ne reçoive aucune nouvelle sur la disparition de Julie jusqu’à ce qu’en 2006, le suspect Bouillon entre à l’hôpital aux soins palliatifs, il va mourir. Michel, le papa de Julie, décide aussitôt d’aller le voir pour tenter d’obtenir des aveux de sa part. Malheureusement, la Sureté du Québec lui interdit fermement de s’y rendre. Cinq longues années supplémentaires se sont péniblement ajoutées aux douze précédentes, toujours aucun développement dans le dossier de la disparition de Julie.

C’est ici que (excusez-moi l’expression) le cœur me lève. Au début de 2011, le père de Julie apprend une nouvelle terrible : les infirmières qui s’occupaient de Bouillon dans les derniers moments de sa vie ont reçu ses aveux concernant Julie, mais leur infirmière-chef à interdit qu’elles parlent à la police. Il y a une loi qui garantit la confidentialité des patients, tout ce qu’ils disent aux infirmières est couvert par la confidentialité.

Je considère que cette loi est ridicule. Je ne peux pas concevoir qu’on interdise la divulgation d’information de ce genre permettant de faire avancer ou de résoudre certains dossiers criminels comme dans le cas de Julie Surprenant. Ainsi, ceux qui doivent survivre à de tels drames pourraient au moins entreprendre le deuil et tourner la page sur ces tragédies. Encore une fois au Québec, on priorise les criminels au profit des victimes. Ça me dégoute, c’est un total manque d’éthique et d’empathie. Pourrait-on revoir la réglementation et faire preuve d’un peu plus de conscience morale au Québec? Je crois que ce souhait ne soit qu’une belle utopie, dommage.
 

Source : 

Desjardins, Christiane. 2012. « Empêché de se rendre au chevet du présumé du meurtrier de sa fille ». La Presse.ca. En ligne. Le 14 mars. URL : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-affaires-criminelles/201203/14/01-4505485-empeche-de-se-rendre-au-chevet-du-presume-meurtrier-de-sa-fille.php. Consulté le 20 mars 2013.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Comme toi, je crois que cette loi n'est pas appropriée ici. Il s'agit d'un meurtre, donc normalement toutes paroles peuvent se retourner contre l'accusé, qui est ici M. Bouillon. Je trouve cela dommage de la part des infirmières de ne pas aider, en quelque sorte, le travail des policiers. Il est important, je crois, de faire la part des choses dans des cas comme celui-ci.

De plus, comme tu l'as dit, cela doit être horrible pour le père de Julie de ne pas avoir la chance de faire son deuil. Perdre un enfant est quelque chose qui me semble horrible, et je crois que même si la confidentialité est de mise, il n'en est pas le cas ici.

voici_je a dit…

j'habitais le 463 rue de Castille île-st-jean Terrebonne en mai 1995 quand richard bouillon a emménagé en haut...j'étais enceinte ...peinait à dormir ...et monsieur »Bouillon...et moi...avons eus une altercation verbale...moi 20 ans..avec un caractère ...disons...fort...!...et lui...j'ai vite compris...dans ce quelque 4-5 minutes d'engueulade...la chose que je me souviens clairement...est qu'il m'ait dit....** Heille moé à ta place j'rentrais chez nous pis j'fermerais ma yeule...**

Bref ce que je voulais surtout mentionner est ceci: lorsque le visage de Richard Bouillon a été montré à la télévision...c'était longtemps après la disparition de Julie..le temps d'être certain que ce soit le suspect #1
LA photo montré au public ...en était une récente ..un portrait fait suite à une arrestation...

Mais Richard Bouillon ne ressemblait absolument pas au portrait qu'on nous présentaient...comment demander l'aide du public...?? c'était d'un ridicule saisissant....en 1995..Richard bouillon était un biker "clean" un mec qui partait travailler veston cravate et revenait le soir...jeans bandana...et sa moto harley-davidson bourgogne...il avait de la gueule...il avait une copine...super-belle...à cette époque...puis il y a eu la guerre des motards..moi j'ai quitté cet appartement ...il y a une période dont je n'ai pas souvenir...mais bon...assurément avant 1997...alors ce que je veux faire savoir...quand les corps policiers demande l'aide du public affichant le portrait d'un individu ...il est primordiale d'avoir aussi une photo référence pour permettre aux gens de faire le lien entre la photo passée et présente....et pour mon plus grand désarroi....chaque fois que l'histoire de Julie Surprenant est devant mes yeux...je me sens coupable...si j'étais resté ...si je n'étais pas déménagé...j'ai croisé monsieur Surprenant au travail l'été passé...je n'ai pas osé lui parler...la gêne...la peur de me faire regarder comme une idiote...j'aurais voulu ..je sais pas peut-être qu'il sache qu'il n'est pas seul à voir cotoyé ce voisin...