mercredi 6 mars 2013

Marée noire de communications


Le 20 avril 2010, la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, appartenant à Transocean, dans le Golfe du Mexique a explosé et crée le déversement de 780 millions de litres de pétrole dans la mer et affecté les côtes de cinq États américains. L’explosion a provoqué le plus grand désastre écologique en Amérique affectant l’écosystème de plus de 400 espèces différentes. La plate-forme pétrolière était louée par la compagnie pétrolière britannique BP qui a été tenue responsable des dommages.


BP a fait plusieurs erreurs de communication dans leur stratégie de relations publiques. Ils ont, entre autres, rejeté la responsabilité sur l’exploitant de la plateforme, Transocean. « Rejetter la faute sur d’autres ne pardonne jamais. Même quand elles savent que ce n’est pas leur faute, les entreprises ont plutôt intérêt à endosser la responsabilité et à régler leurs comptes après »[1] . Ils ont aussi interdit l’accès au puits à des experts indépendants en vantant les mérites de leurs propres experts. Il s’agit d’une erreur importante puisqu’en agissant de cette façon non transparente, BP s’est mis le public à dos. Également, un autre échec au niveau des communications de BP qui prouve qu’en voulant tout dire et en voulant tout contrôler, au final, il n’ont rien contrôlé. Le PDG Tony Hayward a affirmé que la compagnie était désolée pour le bouleversement que cela avait créé et que personne ne voulait plus que lui que ça se termine puisqu’il « aimerait retrouver sa vie d’avant ».

Au niveau de la gestion des relations publiques, il s’agissait d’un cas extrêmement difficile et litigieux. Il est clair que pour BP, il y avait certaines choses à cacher et que les responsables des communications au siège social devait passer de longues journées. Cependant, le code de déontologie de l’Association internationale des relations publiques est clair, et il s’applique encore plus en cas de crise. Agir avec intégrité et à l’évidence, dire la vérité. 

Act with honesty and integrity at all times so as to secure and retain the confidence of those with whom the practitioner comes into contact; Make every effort to not intentionally disseminate false or misleading information, exercise proper care to avoid doing so unintentionally and correct any such act promptly.

Par la suite, malgré les erreurs précédentes, BP a décidé d’assumer ses responsabilités et a véhiculé des messages clés efficaces. Notamment, « Nous assumons notre responsabilité, nous nettoierons, nous paierons. »[2] Par ailleurs, BP a su se mettre dans la logique des victimes et du public en embauchant les pêcheurs pour aider à nettoyer.

« Dans les quelques jours qui ont suivi la catastrophe, BP a très bien communiqué avec la population. Il y a eu un petit flottement initial, mais très vite le groupe britannique a assumé la responsabilité de l’accident. »[3]



[1] Chauvet, Audrey. 2010. « Marée noire : BP coulé par une mauvaise communication ? ». 20 minutes. En ligne. http://bit.ly/XTBDnf. Consulté le 6 mars 2013.
[2] Dupin, Antoire. 2012. « Crise et médias sociaux ». Présentation PDF dans le cours Pratiques avancées en relations publiques. Chalifour.
[3] Chauvet, Audrey. 2010. « Marée noire : BP coulé par une mauvaise communication ? ». 20 minutes. En ligne. http://bit.ly/XTBDnf. Consulté le 6 mars 2013. 

1 commentaire:

Unknown a dit…

Pour ma part, je trouve également que cette gestion de crise est un très bon exemple de manque d’éthique de la part d’une entreprise. Selon moi, BP a très mal géré sa crise en prenant plusieurs mauvaises décisions dès le départ. Pour moi, cette tragédie est très grave, car il s’agit du plus grand désastre écologique en Amérique. En fait, ce déversement de pétrole a causé du tors à de nombreuses espèces de notre écosystème, ce qui provoquera probablement la disparition de plusieurs espèces marines dans le futur en raison de la trop grande pollution encore présente dans les océans. C’est pourquoi je n’en reviens tout simplement pas de constater que lors de cette tragédie environnementale, le président de la compagnie avait oser affirmer qu’il souhaitait que ce cauchemar se termine afin de pouvoir retrouver une vie normale. Même si ce PDG offrait ses excuses, il était évident qu’il ne se souciait guère des conséquences fondamentales qu’engendrait l’erreur monumentale de son entreprise sur l’environnement planétaire. Ainsi, selon mes valeurs je trouve cette réaction très choquante. Pour moi il s’agit d’un manque flagrant de respect envers les populations affectées par la crise qui vivaient de l’écosystème, notamment avec la pratique de la pêche. Même si BP a su se rattraper pour réussir à régler cette crise, je suis convaincue que l’organisation n’a guère agi avec intégrité et honnêteté, car elle a constamment menti au public pour tenter de «sauver» la face en mettant la faute sur les autres. Ce n’est qu’à la toute fin qu’elle décida d’assumer ses responsabilités en avouant que ce déversement de pétrole était une grave erreur de leur part alors qu’il aurait dû mentionner ceci au tout début de la crise. Enfin, je conserve une très mauvaise perception de cette entreprise en raison de son manque d’éthique et de ses pratiques litigieuses des relations publiques.