samedi 3 décembre 2011

Un cours qui viole la liberté de religion?

Heureusement, je suis parmi celles qui n’ont pas connu cette fameuse réforme scolaire implantée dans les écoles il y a de cela quelques années. Effectivement, il semblerait que celle-ci est dérivée de son objectif principal qui était de « rendre les enfants actifs intellectuellement, leur permettre d'acquérir des connaissances et de les appliquer dans leur vie quotidienne. » (Radio-Canada, 2006 : En ligne)


D’autre part, suite aux plaintes de parents, la cause concernant le cours d’éthique et culture religieuse enseigné depuis 2008, c’est retrouvé devant la Cour suprême. Il semblerait que plusieurs désapprouvent le caractère obligatoire de cet enseignement. En effet, certains affirment que le cours « viole leur liberté de conscience et de religion garantie par les chartes québécoise et canadienne eu égard à l'exercice de l'autorité parentale et au devoir parental d'éducation morale et religieuse. » (Dion-Viens, 2011 : En ligne)


Bref, ce cours est en fait une présentation de six religions, soit le christianisme, le judaïsme, les spiritualités des peuples autochtones, l'islam, le bouddhisme ainsi que l'hindouisme. Alors, selon vous, même si cet enseignement n’est pas présenté dans le but que les enfants adhèrent à l’une des religions présentées, représente-t-il tout de même une entrave à la liberté religieuse? Pour ma part, cela me semble plutôt être une discrimination portée à l’égard des différentes croyances. Qu’en pensez-vous?


Sources :


Dions-Viens, Daphnée. 2011. Le cours d'éthique et culture religieuse devant la Cour suprême. [En ligne] URL : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/201105/15/01-4399680-le-cours-dethique-et-culture-religieuse-devant-la-cour-supreme.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers& utm_contenuinterne=cyberpresse_meme_auteur_4377777_article_POS3. Consulté le 3 décembre 2011


Radio-Canada. 2006. Le nouveau programme scolaire a dévié de son objectif fondamental. [En ligne] URL : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2006/05/27/002-reforme-education-bisaillon.shtml. Consulté le 3 décembre 2011


Marie-Eve Denis Banville

4 commentaires:

Anonyme a dit…

L'endroit pour se renseigner sur le sujet :

http://www.xn--pourunecolelibre-hqb.com/2011/05/le-programme-ecr-en-cour-supreme-du.html

Rose-Marie a dit…

Ayant été touchée en partie par la réforme scolaire, j'ai dû suivre le cours d'éthique et culture religieuse (ecr) lorsque j'étais en secondaire 3. Dans mon cas, c'est d'autant plus particulier que je n'adhère à aucune religion (je ne suis pas baptisée) et que je n'ai jamais suivi les cours de religion habituellement suivis par tous les enfants au primaire.

Toutefois, je me souviens que je n'étais pas offusquée de devoir faire le cours d'ecr. Comme tu le précises dans ton message, ce cours vise à présenter les différentes cultures et les différentes religions, et non à faire adhérer les enfants à l'une d'entre elles.

Je me souviens plutôt qu'à cet époque, j'avais plusieurs camarades de classe issus d'autres cultures; ce cours m'a donc seulement aidé à comprendre leurs agissements ou leurs pensées qui différaient parfois des nôtres. Bref, ce cours m'a aidé à les accepter, et non plus à les juger pour leurs différences.

Nous ne sommes pas obligés d'adhérer à tout ce que l'on apprend dans ce cours, mais je crois qu'il n'est pas mauvais que les étudiants connaissent davantage le monde dans lequel ils vivent, et dans lequel ces autres cultures et ces autres religions sont omniprésentes.

Cela dit, je ne suis pas en accord avec le fait d'obliger ce cours aux étudiants, mais je ne trouve pas insultant du tout qu'il leur soit offert.

Gilles B a dit…

Si on suit vraiment le programme, l'ECR constitue une approche agnostique. Si Dieu ou l'Absolu existent on ne peut savoir. Pour le volet de l'étude des religions, on utilise le plus souvent une approche comparative par thèmes pris isolément (phénoménologie de la religion).  Il est donc contre les libertés religieuses, car il impose une vision du monde et en plus contre les parents.
 
Au début du primaire c'est style monde merveilleux. Mais subtile, l'approche du volet religieux se fait au long du programme, par une dissection de thèmes séparés et mis côte à côte (ex. les écrits, la lumière, la purification, les réformateurs ou fondateurs, les "miracles", etc.) crée l'impression (fausse) que tout se vaut (vrai selon le cours, dans le sens que rien n'est vraiment mieux).
 
Progressivement, l'élève surtout au secondaire, est amené à adopter, par déduction personnelle, la position agnostique (un relativisme non engagé). Les religions sont disséquées sans qu'on puisse en saisir l'ensemble en tant que système. Pour prendre une analogie, c'est comme en biologie lorsqu'on compare les ressemblances entre le cerveau d'un homme et celui d'en animal, mais sans faire la différence profonde.
 
On amène très lentement une cohorte entière de jeunes (du primaire au secondaire) à adopter la conclusion de la phénoménologie de la religion : donc demeurer un observateur sans s'engager + se remettre toujours en question. Appliquée en politique, cette approche ferait qu'il serait impossible d'avoir une conviction (ex. souverainiste ou fédéraliste); il faudrait toujours accepter de discuter.
 
Un des fondements faux ou quasi-absurde de l'approche du programme est que le consensus est bon en matière de vérité (opinion de la majorité) ce qui est faux. En Allemagne de la Deuxième Guerre mondiale, la majorité avaient un consensus (parti nazi = élu au suffrage démocratique) et le pays développé et technologique qu'était l'Allemagne a commis des atrocités.
 
Un autre fondement erroné  est que si l'on comprend la religion des autres on vivra plus en paix. Les penseurs du programme avouent eux, que le but est d'amener à douter de la croyance/conviction de l'autre. Les Juifs comprennent la religion des musulmans et vice-versa et il n’y a pas paix entre les deux ; bien au contraire. Le sport, par exemple, est de beaucoup meilleurs pour créer des liens sans mettre l'accent sur les différences (et parfois bizarreries) religieuses.
 
Une autre prémisse fausse: les religions amènent la souffrance et le non religieux produit justice et la bonne entente. Les régimes athées (socialisme non religieux, communisme non religieux, fascismes fondés sur la théorie de l'évolution, et d'autres) ont fait des millions de victimes (camps de travail, camps d'extermination, exécutions en masse, persécution économique, etc.) dans l'histoire des 19e et 20e siècles et encore aujourd'hui (ex. Corée du Nord = anti-religieux et sans libertés de penser).  
L'apparent multiculturalisme du programme d'ÉCR provient du fait que plusieurs enseignants ne suivent pas strictement les manuels et le prennent comme une exploration des croyances.
 
En imposant sa conclusion relativiste, le cours se fait non constitutionnel, mais peu d’usagers l'ont discerné ainsi et préfèrent y voir le multiculturalisme à la Trudeau ou Canadian, (ce qui sert mieux le mouvement souverainiste mais constitue une erreur d'interprétation et n'est pas anticonstitutionnel).  Mais telle n'est pas la démarche des manuels, si on la suit pas à pas comme cela se fera probablement dans quelques années  si cette l’ÉCR est encore là et quand tous les enseignants auront eu la formation complète (et que le cours sera moins sous la loupe).
 
Gilles B http://yapasdpresse.blogspot.com/2010/12/ethique-et-culture-religieuse-ecr-au.html

Gilles B a dit…

Bonjour,

En complément d'information et pour le bénéfice des lecteurs sur le sujet de l'ÉCR, j'ai regroupé les liens vers mes billets, articles et dossiers sur une même page:
http://yapasdpresse.blogspot.com/p/dossier-ecr.html