Ce matin, Ariane Lacoursière a publié un article dans lequel la Direction de la santé publique de Montréal annonce sa volonté de créer des sites d'injection supervisés dans quatre territoires de la région. La décision du groupe de travail de la Direction a été prise pour 2 raisons principales: la surmortalité alarmante des toxicomanes et l'épidémie d'infections causées par le VIH et l'hépatite C.
Selon le comité, cette mesure est souhaitable, même incontournable pour la ville de Montréal. Une équipe dédiée de médecins et un suivi du projet pour garantir son acceptation sociale devraient être créés.
Et vous, que pensez-vous de l'implantation de tel sites d'injection? Est-ce que ça peut réellement avoir un impact sur le taux de mortalité et de maladies des toxicomanes? Et d'ailleurs, vont-ils vraiment fréquenter ces sites?
Pour voir l'article -> http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201112/16/01-4478489-sites-dinjection-supervises-a-montreal-la-sante-publique-dit-oui.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_sante_562_section_POS1
2 commentaires:
D'abord, il y a lieu de se demander pourquoi poser la question. Est-ce que vous faites partie du pourcentage d'individus dont la mise sur pied d'un centre d'injection supervisée fait peur?
Mentionnons tout d'abord que non seulement les sites d'injection supervisée vise à réduire les décès et la transmission d'infections, mais qu'il permet aussi d'"accroître l'accès aux soins de santé et à ceux de la toxicomanie", et d'"améliorer l'ordre public".
Il existerait présentement 70 centres dans 6 pays, d'où la possibilité de se forger une opinion sur les études qui y ont été réalisées.
D'ailleurs, l'étude de laquelle est tirée les informations précédentes qui a été produite par Santé Canada et qui analyse plus en particulier le site INSITE de Vancouver (en place depuis 2003) est un bon point de départ pour démystifier les craintes entourant la mise sur pieds d'un tel site.
Pour répondre aux questions soulevées, on y apprend les faits suivants:
- "Les lettres de soutien et les enquêtes révèlent que les spécialistes de la santé, la police locale, la collectivité locale et la population ont des points de vue positifs ou neutres sur les services d'INSITE ; la majorité souhaite qu'ils continuent. Quelques policiers locaux ont des avis neutres, sans antagonisme. L'opposition aux services semble s'amenuiser avec le temps." De plus, "Aucun élément ne prouve qu'il y ait eu augmentation du flânage en rapport avec la drogue, du trafic de stupéfiants ou de la petite délinquance à l'entour d'INSITE."
- Ensuite, oui, les toxicomanes fréquentent réellement le site. À Vancouver, on parle de plus de 600 visites par jour (5% des injections qui se font dans le district), tant pour l'injection (80%) que pour le counseling (20%).
- Ensuite, oui, le site permet réellement de sauver des vies. "Depuis 2006, le personnel d'INSITE est intervenu dans 336 cas de surdose et il n'y a eu aucun décès par surdose. Selon la modélisation mathématique (voir ci-après l'avertissement quant à la validité), INSITE sauve environ une vie par an grâce à son intervention en cas de surdose."
Une vie par an, ajouté à la possibilité de fournir un point d'entrée très ciblé de conseils en matière d'injection, de pratiques sexuelles (87% des utilisateurs du site ont l'hépatite C et 17% le VIH) et de désintoxication, de traitement des abcès causés par les injections, etc., fait en sorte que l'impact de la mise sur pieds d'un tel site n'est pas à négliger dans la réflexion.
Je vous invite d'ailleurs à consulter l'étude en référence ci-dessous, dont sont tirées les informations composant ce bref survol afin de comprendre les enjeux reliés à la question.
Santé Canada. 2008. "INSITE de Vancouver et autres sites d'injection supervisés : Observations tirées de la recherche
Rapport final du Comité consultatif d'experts sur la recherche sur les sites d'injection supervisés". En ligne. http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/pubs/_sites-lieux/insite/index-fra.php.
Vous cherchez des infos sur les sites d'injection supervisée (ou salles de consommation à moindre risques) :
- www.salledeconsommation.fr
- www.facebook.com/SalleDeConsommation
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