lundi 12 décembre 2011

Sans solution, l'attente dans les hôpitaux?

Depuis plusieurs années déjà, le temps d'attente dans les urgences du Québec et les listes d'attentes pour avoir accès à un médecin de famille ou pour une chirurgie fait couler beaucoup d'encre. En réalité, on reproche aux chirurgiens de ne pas aller assez vite, ou comme les critique le ministre de la Santé, M. Bolduc, de mettre publiques leur liste d'attente pour voir si elles sont si longues que ça. Présentement, le temps d'attente pour une chirurgie est en moyenne de 19,9 semaines, ce qui fait 139 jours. Ce n'est pas assez long pour réagir, visiblement.

Je pense que présentement au Québec, nous critiquons beaucoup, mais nous ne trouvons pas beaucoup de solutions. On dit que les médecins de famille ne prennent pas assez de patients, alors que chacun d'eux dépasse de près du triple leur nombre de patients supposés. L'ancien ministre de la Santé, Philippe Couillard, a fait une sortie publique à ce sujet en disant cela : « C'est insultant pour les gens qui travaillent très fort. On ne peut pas dire quelque chose comme ça sur la place publique sans blesser les omnipraticiens. C'est une affirmation totalement gratuite. Il y a des médecins de famille qui travaillent très fort au Québec » (Champagne, 2011). Je suis en accord avec lui. Pourquoi revoir les méthodes de travail quand on peut critiquer les omnipraticiens! 


En suivant le cours sur l'éthique publique du point de vue de l'État, je trouve qu’en ce moment, nous n'essayons pas de résoudre des problèmes, les politiciens ne font que parler et ne règlent rien du tout. À quand un système de santé plus efficace? Et à quand plus de transparence dans le domaine de la santé? 


Et vous, trouvez-vous que le problème vient de l'État ou réellement des médecins? 


Source: 


Champagne, Sara. 2011. «Chirurgies: les temps d'attente s'allongent, surtout au Québec». La Presse. En ligne. URL : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201112/11/01-4476883-chirurgies-les-temps-dattente-sallongent-surtout-au-quebec.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_aujourdhui-sur-lapresseca_267_accueil_ECRAN1POS2. Consulté le 12 décembre 2011. 

1 commentaire:

Valérie Côté-Boisvert a dit…

Personnellement, je travaille au CHA (Centre hospitalier affilié universitaire de Québec) depuis quelques années déjà et je peux vous confirmer que le personnel des établissements de santé se démène chaque jour pour offrir les meilleurs soins possibles à la clientèle. Pour ce qui est de la situation à l’urgence, je crois qu’il faudrait sensibiliser la population à utiliser les autres services de santé mis à leur disposition tels que la ligne info-santé (# 811), les cliniques médicales sans rendez-vous, les CLSC, etc. Ainsi, nous réduirions les visites à l’urgence pour des situations bénignes comme un renouvellement de prescriptions, un bouton infecté sur le nez, une égratignure sur le doigt, etc. De plus, les hôpitaux ont été construits il y a plusieurs dizaines d’années, les lieux physiques ne sont pas optimisés pour accueillir autant de personnes qu’ils en accueillent présentement en raison de la population vieillissante. Il est donc difficile de ne pas mettre de patients dans les corridors, lorsque le maximum de civières est de 20 et que vous avez 25 patients sur civières. Je crois que nous pouvons améliorer cette situation, mais il faut tout de même être conscient que la réalité d’aujourd’hui est bien différente de celle d’il y a 30 ans.

En ce qui concerne les listes d’attente en chirurgie, je crois que le problème est double. D’une part, vous avez un nombre de demandes chirurgicales qui ne cessent de croître en plus d’avoir une population vieillissante (16 % des Québécois avaient 65 ans et plus en 2011). La durée d’une chirurgie variant beaucoup (extraction de cataractes : 20-30 minutes, reconstruction du ligament croisé antérieur : 1-1,5 heures), certaines spécialités ne peuvent faire autant de chirurgie quotidienne que d’autres. Dans la mesure où nous optimiserions seulement le processus de traitement de la demande, nous aurions comme unique résultat l’augmentation du nombre de personnes sur la liste d’attente.

Ceci m’amène à la deuxième problématique, qui est le manque de médecins omnipraticiens et spécialistes dans nos établissements. À mon avis, il n’est pas réaliste de croire que le nombre de médecins actuel pourra répondre à la demande grandissante. On devrait ainsi s’assurer que nos médecins ne quitteront pas la région à la fin de leur formation comme certains le font actuellement. À la lumière de ces constatations, je crois que c’est à l’État de faire les démarches nécessaires au bon fonctionnement du réseau de la santé et non aux médecins de palier au manque de rigueur du gouvernement.

Source :
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2010/10-228-01.pdf