lundi 1 novembre 2010

L'homosexualité de l'animateur Joel Legendre a été dévoilée au grand jour dans le Journal de Montréal et ce, sans son consentement. L'animateur était de passage à l'émission Tout le monde en parle. Il explique que la pire chose, c'est de mentionner également dans l'article le nom de son fils.(extrait de Tout le monde en parle) Un journaliste invité à l'émission explique que ce n'est même pas une nouvelle, car ce n'est pas «d'intérêt publique». Pour ma part, je crois que le journaliste ayant publié l'article sur Joel Legendre a manqué d'éthique. Ce n'est pas une manière de faire du journalisme et je suis surprise que cela se fasse ici, au Québec.

http://www.radio-canada.ca/emissions/tout_le_monde_en_parle/saison7/document.asp?idDoc=123380

3 commentaires:

Caroline a dit…

"L'affaire Legendre" a engendré de nombreux débats sur la place publique sur le rôle et le devoir des journalistes en général.Quant à savoir si le Journal de Montréal aurait dû taire ou non cette histoire, deux points de vue s'opposent sur la question.

Le premier considère que le Journal de Montréal a dépassé les bornes, en faisant de cette histoire banale, sans intérêt public, une nouvelle. Les gens qui adhèrent à ce point de vue son outrés de voir que la vie personnelle d'une personnalité publique a été exposée au grand jour, sans son consentement.

Le deuxième point de vue est celui qui rejoint les commentaires émis par le Journal de Montréal, à la suite de la parution de l'article. Les gens qui adoptent ce point de vue soutiennent que le journaliste du Journal de Montréal n'a fait que son travail, en publiant une information qui était accessible et donc en droit d'être diffusée.

Qui donc a raison?

En regardant l'extrait de l'entrevue de Joël Legendre à Tout le monde en parle, où il décrit les circonstances dans lesquelles il a lu cet article et sa réaction, il est difficile de ne pas penser que le journaliste en question aurait dû taire cette affaire. Au-delà de cette prétendue nouvelle, il y a un homme blessé et trahi, forcé de vivre avec les conséquences de cet article.

Toutefois, si l'on considère la question d'un autre angle, on peut évidemment se dire que si le journaliste avait décidé de taire cette information pour protéger les détails de la vie personnelle de la personne concernée, il aurait manqué à son devoir et à l'éthique du métier.

Les deux points de vue se valent. Cependant, je crois que dans le cas de cette nouvelle banale, il aurait été davantage dans l’intérêt de Joël Legendre que l’article ne soit pas publié, que dans l’intérêt du public qu’il le soit. Et compte tenu des retombées de l’affaire, il aurait d’autant plus été dans l’intérêt de ce journaliste de se taire.

MP SAUVE a dit…

Le débat autour du "coming out" forcé de Joël Legendre semble maintenant terminé. Ce dernier a accordé une entrevue au Journal de Montréal vers la fin de la dernière semaine, dans laquelle il disait se sentir maintenant libéré.


Par contre, si on revient à la base de l’histoire, tu as bien raison Caroline en disant que deux points de vue totalement différents s’opposent : la vie privée de Joël Legendre et l’intérêt public.
Personnellement, je dirais que le respect de la vie privée devrait toujours primer sur l’intérêt public, notamment lorsqu’il s’agit de sujets aussi délicats. Toutefois, il faut considérer le fait que le journalisme sert justement à alimenter les nouvelles qui sont jugées d’intérêt public. Et dans ce cas-ci, aucun avis de la cours interdisait la diffusion des informations. Le débat est donc assez difficile en soi. Il reste maintenant à juger si la nouvelle était réellement pertinente ? Je ne crois pas.


Je n’ai pas trouvé que la nouvelle de Marc Pigeon, qui traitait de l’affaire judiciaire entre monsieur Legendre et son ancien gérant, apportait un élément d’actualité nécessaire. En fait, s’il n’y avait pas eu autant de discussions autour de cette histoire, je n’aurais probablement jamais lu cet article. Je trouve qu’il n’était pas justifié d’intégrer ces faits à la page deux du journal. Est-ce que cette nouvelle a intéressé des gens ? Probablement. Mais compte tenu du fait que le journaliste déborde du sujet de base de l’article, soit la poursuite, je crois que cette nouvelle était simplement maladroite. En nommant l’enfant de monsieur Legendre (qui n’a rien à voir dans tout cela), il est allé trop loin. Ainsi, je pense que cet article n’avait pas lieu d’être, car les Québécois ont été un peu obligés d’être au fait d’une histoire qui ne les concernait pas. Qu’en dites-vous ?


À bien y penser, je dirais que le dévoilement de l’homosexualité de Joël Legendre est un sujet très personnel qui remet sur la table les limites de l’acceptable et de l’inacceptable en ce qui concerne les personnalités publiques et ce qui est réellement d’intérêt public. Si la poursuite n’avait pas touché Joël Legendre, mais plutôt un de nos amis ou un de nos parents, croyez-vous que ce cas aurait été médiatisé ? Elle est là, d’après moi, la question…

Carl Nadeau a dit…

L’incident Joël Legendre représente l’art de créer une nouvelle sans nouvelle. Est-ce qu’il faut vraiment qu’il ne se passe rien dans les médias pour que cette non-nouvelle prenne tant d’ampleur et occupe d’assaut la scène médiatique Québécoise pendant près d’une semaine. Cela a atteint son but car on prend en plus le temps d’en parler ici sur le blogue du cours d’éthique!

Même si Joël Legendre est une personnalité assez connue ici au Québec, il n’est pas normal que ses choix amoureux fassent les manchettes ; mais il est courant que cela arrive comme c’est le cas pour d’autres artistes connus. Mais ici, qu’est-ce qui a été retenu c’est que c’était un conjoint et non une conjointe dont il était question. Est-ce que le journaliste du Journal de Montréal a été à l’encontre de son code d’éthique en publiant cette nouvelle? Très personnellement, je pense que oui car la vie personnelle devrait davantage être respectée. Il ne faut jamais oublier que si cela arrivait à nos parents et amis nous serions en colère alors n’encourageons pas cette pratique par de la curiosité malsaine.

L’aboutissement de cette histoire fut par contre libérateur pour Joël Legendre. Mais je persiste à croire qu’’un «coming out» forcé demeure une violation de la liberté individuelle profonde de tout être humain. Dans notre société moderne et notre grande accessibilité et participation aux médias tout le monde se croit tout permis et le respect des manières de vivre des personnes sont souvent laissées à l’approbation de tous et chacun. Il est temps de dire notre désapprobation à des articles qui atteignent la vie personnelle des gens et ne sont pas d’intérêt général. Il y aurait une éducation à faire dans notre société face à ce sujet.


Référence

http://blogues.cyberpresse.ca/therrien/2010/10/