mercredi 3 novembre 2010

Je n'en reviens simplement pas!

Vous souvenez vous.....c'est arrivé le 13 septembre 2006, dans le centre-ville de Montréal, au collège Dawson. Sur l'heure du diner, un homme est entré armé et a commencé à tiré dans toute les directions, sur tout le monde. Au total: une jeune femme est décédée, Anastasia de Sousa, 18 ans ainsi que son meurtrier qui s'est enlevé la vie. Pourquoi est-ce que je vous reparle de cette tragédie? Eh bien croyez-le ou non, mais un jeune programmeur ontarien s'est servi de cette tragédie et en a créé un jeu en ligne! Dawson College Massacre est un jeu ayant pour but d'être dans la peau de Kimveer Gill et de tuer le plus d'élèves et de policiers possible. Mais qu'est-ce qui lui est passé par la tête?!!!? En fait le créateur du jeu, nommé Virtuaman se défend en disant qu'il voulait glorifier Kimveer Gill:"J'ai fait ce jeu pour tenter de comprendre ces tireurs, plus pour moi que pour quiconque. [...] Je crois que ce jeu peut nous appprendre quelque chose, même s'il offense certaines personnes." (Cyberpresse, 16 septembre 2010) Évidemment, le comité étudiants du collège, ainsi que la Sûreté du Québec (par conscience sociale), on demandé aux propriétaires des sites web de retiré le jeu. Seulement 1 sur 4 avait accepté (à cette date) de le retirer, mais ne l'avait pas encore fait.

Comment est-ce possible? Comment peut-on s'inspirer d'une telle tragédie, en créer un jeu et ne pas se sentir coupable du mal que l'on fait aux victimes de ce drame: la famille de la jeune femme, les étudiants du collège. Déjà qu'un homme est entré armé dans un école, pourquoi promouvoir ce geste en interprétant son rôle dans le jeu! Je ne comprend simplement pas et je n'en reviens tout simplement pas!

5 commentaires:

Marie-Jo a dit…

MC, ton texte m'étonne et vient particulièrement me chercher. Je trouve cela ridicule! Une amie était présente lors de ce sombre événement, je ne suis donc pas totalement neutre. Par contre, nul besoin d'être neutre pour comprendre que ce jeu n'a pas sa place et qu'il devrait être retiré sur le champ. Comment les gens touchés se sentiront lorsqu'ils apprendront qu'on «honore» le tueur de la tragédie, et qu'il reprend vie, en quelque sorte, par l'entremise du personnage fictif? Je n'ai pas à en dire plus, je pense que c'est assez clair ainsi...

Annabelle Servant a dit…

Je ne comprend absolument pas le but de ce jeu. Selon le créateur, le jeu nous aidera "à comprendre". À comprendre quoi? La violence du geste du tueur? La détresses des étudiants? La peine des proches de la victime? Etait-ce vraiment nécessaire de nous faire vivre ces émotions?

Comme Marie-Jo, je connais personnellement une étudiante qui était là, le 13 septembre 2006, au collège Dawson. Elle n'a pas été blessée... physiquement, je parle. Psychologiquement, oui. Elle a eu peur. Les cicactrices de cette journée resteront à jamais gravées dans sa tête et dans son coeur.

Le jeu m'a permis "de comprendre", qu'il existe des gens qui n'ont aucun respect pour autrui... C'est désolant. Se servir de cette tragédie pour un jeu vidéo est d'un manque de respect immense...

Myriam a dit…

Tout comme vous, je trouve cette idée de jeu complétement ridicule. Je m'explique.
Quand le "massacre" est arrivé, et en général, quand un tireur ouvre le feu sur le plus de personnes possible, on voit dans les forums, des jeunes qui se disent entre eux: Moi j'aurais été capable d'en tirer bien plus que ça...
On voit un esprit de compétition qui s'installe et de comparaison avec ce que d'autres tireurs ont fait dans d'autres écoles.

C'est dans cet optique que l'idée d'un jeu, où tu peux comparer tes "talents" avec une situation réelle, est abominable: encourageant cet esprit de compétition et faisant le lien avec les jeux vidéo violents et la réalité.

Je termine en faisant l'avocat du diable: Je préfère que des jeunes se défoulent sur un jeu vidéo et qu'ils assouvissent leur besoin de compétion de façon virtuelle plutôt que dans la réalité.

Audrée Vachon a dit…

Je crois que cette situation prouve le risque de l’éloignement professionnel de sa personne. En tant que futur communicateur, le risque est justement de s’éloigner tellement de nos valeurs personnelles qu’on en oublie sa personne. Nous sommes tellement axés sur l’objectif communication qu’on en oublie parfois son humanité.

Le concepteur a peut-être cru qu’un tel jeu serait stimulant et la polémique du sujet augmenterait la popularité du jeu. Il n’a peut-être pas pensé aux familles des victimes et même la famille de l’agresseur. Nous n’y pensons pas, mais cette famille aussi est en deuil, non seulement d’un fils, mais de l’image qu’elle se faisait d’elle. Imaginez comme cette famille doit se sentir, qu’un jeu d’un tueur fou soit inspiré de leur fils…

Val a dit…

Je crois tout simplement que le fait de créer ce jeu représente un manque de respect incroyable pour la famille de la jeune femme qui est décédée et pour tous ceux qui ont vécue la tragédie. Comme Marie-Jo, une de mes amies allait à cette école lorsque la fusillade est arrivée et je ne peux m'empêcher de penser qu'elle aussi aurait pu faire partie des victimes. D'un sens, il ne faut pas posséder un sens élevé de la morale pour penser à créer un jeu pareil. C'est en raison de ce genre de jeux qui font ressortir le tueur comme un héros que se perpétuent de telles tragédies. Ce n'est certainement pas la meilleure façon de passer à l'histoire...