dimanche 4 décembre 2011

La grande guignolée des médias: ironie médiatique?

Jeudi dernier, le 1er décembre, avait lieu la 11e grande guignolée des médias. Lors de cette journée traditionnelle, une collecte de denrées non périssables et de dons en argent a eu lieu à plusieurs coins de rues, partout au Québec. Rassemblant u
ne centaine de médias et des milliers de bénévoles, La grande guignolée des médias est mise sur pied chaque année afin d’aider les plus démunis.

À la suite de cet événement, Patrick Lagacé, journaliste pour La Presse et blogueur pour La Presse.ca, a publié une chronique à ce sujet. Mentionnons au passage que son employeur participe activement à ladite guignolée, offrant des "forfaits" à l'encan, que les gens payent jusqu'à 3600$ pour passer du temps avec un ou des employés de La Presse, dans le but d'en connaître plus sur leur métier et de discuter.

Ainsi, le but de l'article et la raison pour laquelle je souhaite en parler ici est fort simple: Lagacé s'interroge sur la pertinence réelle de cette guignolée. Lors de ma lecture, je me suis d'abord étonnée de ce point de vue, ne m'étant jamais questionnée à savoir si cette guignolée était "éthique" puisque d'emblée, un événement rassembleur qui permet de recueillir des dons semblent tout à fait honorable. Puis, au fil des phrases, j'ai découvert un point de vue qui se tient debout grâce aux multiples arguments. De fait, Lagacé mentionne l'ironie de cette guignolée; pendant une seule journée de l'année, les médias mettent l'emphase sur l'importance d'aider les plus démunis alors que, selon lui, ils ne parlent que très peu de la pauvreté au Québec le reste des jours de l'année. De plus, le journaliste affirme que ce n'est pas le job des médias de s'engager ainsi, se devant plutôt de s'en tenir à informer le public, l'argent remis aux démunis n'étant pas, de toute façon, "l'antidote à la pauvreté".

Bref, avec ce point de vue qui me semblait, personnellement, complètement à l'opposé de ce qui se dit de cette guignolée dans les médias (même s'il faut avouer que c'est le travail des journalistes de brasser les choses!), je vous demande ce que vous pensez de cette ironie. Un but très louable oui, mais quelles intentions se cachent réellement derrière cette tradition?

1 commentaire:

Catherine Anctil-Robitaille a dit…

Je suis bien d'accord qu'il peut paraître un peu étrange que les médias ne s'attardent à la pauvreté qu'une seule journée au cours de l'année. Je suis également d'accord que le but premier des journalistes est d'informer.

Toutefois, je vois également la situation d'un autre angle. Je crois que si la notoriété des journaliste, combinée au pouvoir des médias, permet de récolter davantage de dons pour les familles démunies, il y a beaucoup plus de répercussions positives que négatives à la guignolée des médias.

Comme je l'ai mentionné plus haut, je suis bien consciente que la pauvreté n'est pas une affaire d'une journée. Toutefois, si le fait de concentrer l'attention de tous sur la situation au cours d'une journée permet de sensibiliser encore plus les gens au problème, je crois qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction.