"Pour «préserver le décorum» dans les salles d'audience, il sera dorénavant interdit d'y tweetter. Ainsi en ont décidé les responsables des tribunaux du Québec." Cette décision est particulièrement lourde de sens. En effet, la magistrature tolérera très bien que des avocats ou des journalistes se servent de leur téléphone intelligent pour consulter leurs notes, mais pas pour tweeter. De plus, il sera aussi accepté que les journalistes aillent rapporter des informations sur les procès via ce média social, mais seulement à l'extérieur de la salle d'audience. En quoi cette nouvelle procédure sera-t-elle utile alors?
Si l'objectif derrière ce règlement est de diminuer les inexactitudes qui influencent le jugement public, en quoi cette procédure sera-t-elle une solution?
Si l'idée est de respecter le décorum d'une salle d'audience, pourquoi permettre l'utilisation des téléphones intelligents? En fait dans ce cas, la question serait plutôt, serait-il possible de l'interdire?
Si le but est d'éviter que des détails soumis à une interdiction de publication soient révélés sur la place publique, pourquoi ne pas tenir compte du fait que peu importe le média ou le support, tout journaliste est soumis de façon légale à ces interdictions? Le fait de bannir Twitter des salles d'audiences n'empêchera pas quelqu'un décidé à braver une interdiction de publication de le faire!
Alors quoi?
La magistrature aurait-elle peur des médias, de leur immense pouvoir sur l'opinion populaire?
Le chroniqueur cité dans ce billet pense que oui.... et moi aussi. Comment faire confiance à un pouvoir judiciaire qui a peur.... du pouvoir médiatique?? transparence, honnêteté, respect du droit du public à la vérité et à l'information, voilà ce à quoi le public s'attend. Et ce n'est pas en bâillonnant les médias que les juges vont augmenter leur cote de sympathie et de confiance dans la population. Et vous, vous trouvez normal cette nouvelle procédure?
http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/201303/31/01-4636406-les-juges-et-twitter.php
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