« Pourquoi Hitler n’a pas été renversé
par une voiture à l’âge de 14 ans? », disait l’enseignante du cours d’éthique.
Nous avons appris que la contingence se désigne tel que ce qui arrive aurait pu
ne pas arriver et vice versa. C’est aussi ce qui fait que les choses sont de
cette façon alors qu’elles auraient pu être différentes. Chaque individu sur
terre est ainsi le résultat de la contingence. L’enseignante donnait l’exemple
de son propre destin, de celui d’une Française qui tombe en amour, à 17 ans, avec
un Québécois. Elle deviendra Québécoise quelques années plus tard...
C’est alors que je
me suis remémorée un livre très intéressant que j’ai lu étant plus jeune et qui
met justement au cœur de son histoire, la notion de la contingence. Ce livre s’intitule La part de l’autre du célèbre Éric-Emmanuel Schmitt.
« 8 octobre
1908 : Adolf Hitler est recalé. Que se
serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement?
Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé
Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste? Cette minute-là
aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler,
mais elle aurait aussi changé le cours du monde... » (Émmanuel Smith, 2003 : synopsis)
Dans le livre, on parle de ce refus comme étant la minute qui a changé le cours du monde. Le livre se présente sous la
forme d’un parallèle entre la vie réelle, telle qu’elle a été vécue par Adolf
Hitler que nous connaissons, et celle qu’il aurait pu vivre si l’École des beaux-arts de Vienne
l’avait acceptée parmi ses étudiants. Cependant, suite à un refus, le
personnage décide de s’engager en politique et se rend vite compte de ses
grands talents d’orateurs. Ceux-ci changeront le cours de la vie de millions d’individus…
Sans vous en dire plus, La part de l’autre est une œuvre littéraire que je conseille
à tous et à toutes. Écrite dans un langage simpliste, elle ne se prend pas pour
une autre et elle nous plonge dans une époque qui a marqué le cours de
l’histoire. Vous prendrez donc conscience, au travers des pages de ce livre,
que l’homme est le résultat de la contingence. C’est en fait le message que
l’auteur souhaite transmettre : rien n'est
jamais joué, chaque homme décide à chaque moment de l'orientation de sa vie. C’est donc
aussi un peu à la manière de penser du philosophe existentialiste Jean-Paul
Sartre que ce livre met en lumière le fait que les hommes se réinventent perpétuellement. Et vous vous verrez vous
même vous transformer, étrangement, au cours de votre lecture. Vous ouvrirez ce
roman avec une haine certaine (et ma foi compréhensible) pour le Adolf Hitler
que vous connaissez tous. Certainement, il est l’incarnation du mal! Puis, vous
verrez, mais vous vous laisserez charmer et le prendrez même en pitié. Je vous
assure, vous aurez soudainement une telle compassion pour un personnage que
vous haïssez et détestez pourtant à votre plus fort.
Bref, cette
œuvre est à consommer si ce ne l’est pas déjà fait. Allez-y, essayez-la!
Bibliographie :
Schmitt, Éric-Emmanuel. 2001. « La part de l’autre ». Paris : Les Éditions Albin Michel, 491 p.