dimanche 21 avril 2013

Anti-Trudeau-Manie au PCC


« Nous n’avons jamais fait de publicité négative nous n’en feront jamais » sont à peu près les mots qu’a employé le ministre conservateur James Moore lorsque questionné par Jean René Dufort le soir de l’élection de Justin Trudeau comme chef du Parti libéral du Canada.

L’animateur d’Infoman lui a ensuite dit être certain que le ministre avait déjà dans son bureau une boite remplie de citations de m. Trudeau. Il a souri, puis tourné les talons. Quelques heures après, apparaissaient sur la toile les sites « Justin Over His Head », et son équivalent francophone, « Justin pas à la hauteur »

Dès son arrivée sur le site, le visiteur est invité à s’abonner à une liste d’envoi proposant de lui envoyer toutes les nouveautés de la campagne anti-Trudeau, incluant une exclusivité sur des publicités télévisuelles qui ne sont pas encore diffusées.

Mais des publicités télévisuelles, il y en a déjà qui sont diffusées, surtout dans le reste du Canada. On demande d’ailleurs aux visiteurs de faire un don de 15$, 20$ pu plus, afin de payer les frais de leur diffusion.

Toute référence au Parti conservateur y reste discrète, et la mention « 
Authorized by the Registered Agent of the Conservative Party of Canada. » apparaissant en bas de page est savamment rédigée en gris sur un fond blanc meublé par d’autres inscriptions d’un autre gris, presque identique, dont certains mots se superposent même à la mention.

En terme de contenu, les fameuses citations de la boite du ministre Moore, bien sûr, mais aussi celles de journalistes et chroniqueurs ayant, à un moment ou à un autre, dit ou écrit quelque chose de positif au sujet de Justin Trudeau, ce qui pousse les responsables du site à affirmer que les journalistes sont atteints de « Trudeaumanie », terme associé à la vague de popularité du nouveau chef libéral. Le message est clair ; les médias sont partisans, et ils ne sont pas fiables (à l’exception, bien sûr, qu’un occasionnel moment de lucidité ne les pousse à prendre le parti des conservateurs). Des textes aux allures d’éditoriaux, également, et les publicités télévisuelles déjà diffusées, hébergées sur Youtube.

Élevé au statut d’un véritable art par le Parti républicain américain, la publicité négative n’a jamais été aussi courante au Canada qu’elle ne l’est depuis la fusion du Parti réformiste de Stephen Harper et du Parti conservateur que Joe Clark et Brian Mulroney n’avaient pas su garder à flot.

Il en demeure qu’aujourd’hui, il semble plus important de mettre de l’avant les faux pas et les défauts de ses adversaires, plutôt que ses propres accomplissements et qualités.

C’est à croire qu’avec les conservateurs, au Canada, on ne nous demande plus de voter pour la meilleure option, mais plutôt pour la moins mauvaise, qu’on en soit satisfaits pas.

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