dimanche 21 avril 2013

Amour : un temps de réflexion


Un peu après les Fêtes, je suis allé voir le dernier film de Michael Haneke, Amour. Pour ceux qui l’ignorent, ce dernier projet du réalisateur autrichien a gagné l’Oscar du meilleur film de langue étrangère et était nominé notamment dans la catégorie de la meilleure réalisation.

Amour raconte l’histoire de Georges et Anne, deux octogénaires, professeurs de musique retraités. Le couple est en pleine forme, il bouge, assiste à des concerts… profite de sa vie. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. À la suite d’une opération de routine qui tourne mal, Anne devient complètement paralysée du côté droit. Son état s’aggravera au fil des jours et aura naturellement un impact majeur dans sa vie et dans celle de son mari. L’amour qui unit ce vieux couple sera donc mis à rude épreuve.



Le film est d’une lourdeur prévisible, mais est aussi très beau. Il aborde, subtilement, des sujets sensibles et des questions éthiques. Le suicide assisté et l’euthanasie, par exemple, sont clairement sous-entendus. Des sujets très actuels, mais aussi tabous  et méconnus.  

Amour est donc une œuvre dure, notamment par son traitement très précis et froid. Le spectateur vit le récit comme s’il était un visiteur, un témoin de ce drame. Voyant ce couple souffrir, physiquement et mentalement (bien que cet aspect est peu abordé),  je ne pouvais pas faire abstraction du débat actuel sur l’euthanasie. Mourir dans la dignité.

Je dois avouer qu’à l’écoute du film et à la réflexion que je pourrais être victime d’une telle situation dans mes vieux jours, je baignais dans le doute. Suis-je pour ou contre de telles « réponses ». Une telle circonstance rend-t-elle à « acceptable » le fait d’aider un proche à mourir ? Est-ce éthique ?

Vous comprendrez que je n’ai pas de réponses. C’est un grand débat.

Bref, Amour est un film superbe. Certes, il est long et lourd, mais il offre à ses téléspectateurs un temps de réflexion. Un temps qu’on ne prend pas assez souvent, sans doute aujourd’hui.

Je vous invite à le visionner, si y voyez un intérêt.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Je suis bien d’accord avec toi en ce qui a trait au suicide assisté et à l’euthanasie. Je crois qu’il n’y a pas de bonnes réponses à savoir si c’est bien ou mal. Je crois que c’est du cas par cas et que l’on ne peut pas juger de tels actes. Si une personne malade souhaite mourir c’est qu’elle doit ne doit plus être capable d’endurer ce qu’elle vit. On ne peut savoir ce qu’une telle personne vit, on ne peut donc pas juger de sa décision de vouloir mourir… Dans une telle situation, je ne sais absolument pas ce que je ferais. Sans aucun doute, je serais aux prises avec de nombreux questionnements. Mais je crois que le plus important c’est d’écouter la dernière volonté de notre proche et d’essayer de l’accompagner du mieux que l’on peut dans sa démarche. Et puis, même si nous ne sommes pas nécessairement d’accord avec ses décisions, je crois que nous devons les respecter.

Sans aucun doute tu m'as convaincue d'écouter ce film!

Raphaël Lavoie a dit…

Pas facile à regarde ce film. Les longueurs y sont omniprésentes, mais proposent au spectateur d'expérimenter la vie de Georges et Anne: une existence où, même si l'amour y est fort, met à l'épreuve par l'endurance et la patience qu'elle nécessite.

Dur à apprécier en sortant de la salle, le long-métrage d'Haneke fait intensément réfléchir par la suite. Et bien évidemment, la question du suicide assisté aura vite fait de nous traverser l'esprit.

Ce qui est intéressant avec Amour, c'est sa capacité de dépeindre à l'écran les deux faces de l'assistance à la mort.

D'un côté, on voit l'épreuve au plus physique et éprouvant du terme. Georges doit constamment s'occuper d'Anne qui elle voit son état se détériorer jour après jour. Haneke met de l'avant un portrait précis, quasi chiurgical de la déchéance qui fait souhaiter à n'importe qui l'arrêt de la descentes aux enfers d'Anne.

Toutefois, il met aussi de l'avant tout l'amour (d'où le titre) qui existe encore entre les deux octogénaires et ainsi l'attachement à la vie, malgré ses horreurs.

On en ressort alors qu'encore plus mélangé qu'auparavant sur la question du suicide assisté. Qu'est-ce qu'aimer dans cette situation, aider à partir ou maintenir celui qui nous est cher dans notre monde ? C'est une excellente question qui mérite définitvement le débat.