dimanche 14 avril 2013

Vaut mieux tard que jamais, mais…


Le nouveau maire de la ville de Montréal, Michael Applebaum, a effectué des rénovations sur son duplex de Villeray il y a dix ans, mais son permis de rénovation n’est toujours pas payé. La somme sera réglée « lundi ou mardi, au plus tard » a déclaré le maire vendredi après-midi dernier. Il s’agit d’un montant de seulement 130 $. Ce n’est rien pour jeter M. Applebaum à la rue, mais qu’en est-il de l’éthique du maire dans cette situation?

Nous devons nous rappeler que Michael Applebaum a succédé à Gérald Tremblay à l’automne dernier en raison des accusations de corruption qui pesaient sur l’ancien maire de Montréal. Applebaum s’est donc présenté aux Montréalais, en leur affirmant qu’il ne répéterait pas les erreurs du passé et qu'il mettrait tout en œuvre afin de redresser la ville regorgeant de fonctionnaires et d’entrepreneurs corrompus. On dirait bien que le nouveau maire n’est pas lui-même entièrement blanc. Par ailleurs, il aura fallu que deux conseillers municipaux lui demandent sa démission pour qu’Applebaum daigne payer, dix ans plus tard, son permis de rénovation.

Lors de sa conférence de presse, le maire s’est défendu en mentionnant qu’il comprenait le climat de méfiance qui règne au sein de la ville en matière de corruption. Il a d’ailleurs demandé l’indulgence des Montréalais face à sa situation et qu’il fera tout ce qu’il est nécessaire afin que la situation se règle le plus rapidement possible. Cependant, Applebaum a dû faire face à de nombreuses controverses depuis sa nomination. Difficile de montrer patte blanche lorsque nous étions, et sommes toujours, au sein du parti qui était dirigé par Gérald Tremblay depuis de longues années.

Ce qui me dérange le plus de cette nouvelle frasque du carnaval de la corruption montréalaise, c’est les mensonges qui l’accompagnent. Les jolies promesses de renouveau déclarées lors de l’entrée en fonction du nouveau maire n’ont été que de la poudre aux yeux pour faire croire à des jours meilleurs, pour faire croire qu’il serait différent, qu’il serait honnête… Mensonge par dessus mensonge!

Nous sommes dans une période très peu glorifiante de la politique municipale. Plusieurs villes croulent sous les dettes et les infrastructures en mauvais états en raison de l’institution de la corruption. Le chemin vers la restitution de l’ordre politique prendra plusieurs années et beaucoup d’efforts. Est-ce utopique de croire que cela est possible? Qu’en pensez-vous?

Source:
Benessaieh, Karim. 2013. « Dix ans plus tard, Applebaum paiera son permis de rénovation ». LaPresse.ca. 12 avril 2013. En ligne. http://bit.ly/14nAJEQ. Page consultée le 14 avril 2013.

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