samedi 20 avril 2013

Du direct en différé


Un peu contre mon gré, les événements de Boston cette semaine donnent malheureusement beaucoup de contenu pour diverses réflexions éthiques. Pour ma part, étant dans le domaine des médias, j’ai pu observer de toutes parts le travail des différents médias de l’information qui ont couvert la situation en continu (ou presque).

De ce qu’il m’a été permis d’apprendre, lors de la fameuse chasse à l’homme du 19 avril dernier (celle qui a permis de mettre la main au collet du jeune Dzhokhar Tsarnaev), certains médias, dont CNN, diffusaient les recherches en différé pour éviter que des images choquantes se retrouvent malencontreusement en ondes.

Choisir de faire des nouvelles en continu et du direct comporte quelques risques. Se vanter d’avoir les nouvelles de dernière heure, en direct, tout en se donnant un droit de regard de quelques secondes sur ce qui s’en vient, je trouve ça un peu curieux.

Suivre l’actualité, c’est souvent suivre la triste réalité. Qu’un média soit prêt à couper la diffusion d’une opération policière visant à trouver le criminel le plus recherché de l’heure me laisse perplexe. Si on décide de diffuser le direct, on doit vivre avec les risques qui viennent avec. Peut-être allez vous me trouver sensationnaliste ou voyeur, mais avec ce genre d’opération d’envergure, j’estime que tout ce qui s’y passe est d’intérêt public et donc pertinent à mettre en ondes en temps réel.

2 commentaires:

bianca deveau a dit…

Je peux comprendre CNN de diffuser en différé pour éviter des images choquantes. Si le message et la compréhension des événements se font sans ces images, pourquoi pas ? C’est vrai aussi que les événements à Boston ont posé beaucoup de problèmes éthiques. Maintenant, on veut tout savoir à la seconde près et j’ai l’impression que les journalistes tentent tant bien que mal de répondre à cette demande. Cependant, ça se fait au péril de l’exactitude des informations. Hier, pendant la chasse à l’homme, j’ai pu voir sur Twitter que les journalistes tweetaient des informations qui n’étaient pas vérifiées. Par exemple, certains disaient que ça faisait 2 ans, 5 ans ou 10 ans que les deux frères étaient arrivés aux États-Unis. Personnes ne s’entendaient sur la date exacte. Est-ce que cette information était vraiment nécessaire à l’enquête ? Est-ce que les journalistes auraient pu attendre d’avoir les vrais chiffres avant de les tweeter où fallait-il qu’ils nourrissent les internautes de nouvelles informations à toutes les 10 minutes ?

Alexandra Lafond a dit…

Pour ma part, j'ai cru comprendre que la raison de la diffusion de la chasse à l'homme en différé était afin de ne pas nuire à l'enquête policière. En effet, si le suspect en cavale était en lien avec des complices, il aurait pu prévoir les prochains déplacements des troupes de policiers et s'enfuir davantage facilement. La raison de ne pas choquer les téléspectateur par des scènes violentes est tout aussi valable. Il n'est pas nécessaire à la compréhension de l'événement de voir du sang, ou même des morts. L'information ce n'est pas du voyeurisme. Et la transparence de l'information, ce n'est pas, encore une fois, de montrer les blessés et les morts à la télévision.