samedi 20 avril 2013

Ma vie pour la tienne: question d'éthique plus que de larmes

Commençons sur une douce note. Parfois, pour le bonheur de l'autre, il faut savoir faire des compromis. Alors voilà. La semaine passée j’en ai fait un. J’ai laissé ma tendre moitié choisir au club vidéo. Probablement assoiffée de récit larmoyant, elle s’est lancée sur la section des drames. 

Le film My Sister’s Keeper (Ma vie pour la tienne en version française), ça vous dis quelque chose ? Pour ma part, ce que j’en avais entendu ne m'allumait guère. 

On y raconte l’histoire de deux parents qui apprennent que leur fille de 2 ans, Kate, est atteinte d’une leucémie. Un docteur leur recommande alors de concevoir un deuxième enfant, qui avec chance sera compatible et pourra donner sang, moelle osseuse et organes au besoin à leur première fille malade. Ils ont donc cet enfant (Anna) et lui font effectivement subir de nombreux dons et transfusions. Cependant, à l’âge de 11 ans, alors que sa soeur a besoin d’un nouveau rein, Anna engage un avocat et poursuit ses parents afin qu’on cesse les procédures médicales sur sa personne et qu’elle puisse décider de son sort elle-même.

Bon, évidemment, l’histoire est un peu difficile à résumer en quelques lignes. Voici donc la bande-annonce, un réalisateur aura peut-être plus de talent de synthèse que moi:

Bon d’abord, je dois avouer que le film m’a finalement bien plu. Moins pleurnichard que prévu, My Sister’s Keeper renferme (surprise !) plusieurs débats éthiques. Chose certaine, il y a toute la question de la procréation dans le but de sauver un autre enfant. 

Est-il admissible de chambouler volontairement une vie avec des opérations invasives (prélèvement de moelle osseuse par exemple) pour en faire bénéficier une autre ? Un parent ne devrait-il pas protéger ses enfants à tout prix ? Il y a quelque chose de révoltant en un sens dans My Sister’s Keeper. Parce que d’un côté, on comprend la détermination des parents de sauver leur fille ainée, mais de l’autre, on se demande jusqu’où utiliseront-ils leur autre fille pour y arriver. Est-il moral d’obliger sa progéniture à s’engager dans de telles procédures médicales, tout en lui mettant sur les épaules la survie de sa propre soeur ? Pour ma part, je crois que c’est inadmissible. On ne peut jouer avec la vie de quiconque, encore moins de ses enfants.

Il y a également dans le film le refus en particulier de la mère d’écouter les demandes de sa filles cadettes concernant les droits sur son propre corps. Est-ce qu’un enfant doit se prononcer sur de telles questions ? C’est une question de maturité, mais dans ce cas précis, avec les lourdes procédures médicales qui s’imposent, on ne peut ignorer la volonté de l’enfant, surtout à 11 ans.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Qui a réellement raison dans cette histoire ?


4 commentaires:

Unknown a dit…
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Unknown a dit…

J’ai un gros problème avec cette histoire. Pour moi, le conseil du médecin ne fait aucun sens. Comment peut-il consciemment accepter qu’une jeune fille naisse avec comme seul destin, du moins à court terme, de subir une tonne d’opérations médicales d’envergure ?

Je comprends que le médecin ne souhaite que sauver la vie de la jeune Kate, mais personnellement, je n’aurais jamais été capable « d’imposer » cela aux parents.

J’ai la fâcheuse impression que l’enfant à naître n’est, pour les parents, qu’un objet pour la survie de leur aînée. En plus, la mère ne semble pas écouter sa jeune fille, comme tu le mentionnes. Il me semble qu’on échappe quelques notions de droit, ici.

Si Anne était déjà née lorsque Kate a reçu le diagnostique de leucémie et que, par la suite, les parents lui avaient demandé si elle voulait faire quelques gestes (en lui expliquant leur gravité, bien sûr) pour sauver la vie de sa sœur, mon discours serait complètement différent. Ce qui m’enrage, c’est qu’Anne n’a aucun choix. Elle n’en a d’ailleurs jamais eu.

Bref, tout comme toi, je trouve cette pratique inadmissible. Je suis curieux de savoir si tout cela n’est qu’une fiction ou si de réels cas ont déjà eu lieu. J’espère sincèrement que non.

Raphaël Lavoie a dit…

Fiction mon cher ami. Tiré d'un roman. Rassure-toi!

Raphaël Lavoie a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.