samedi 11 septembre 2010

Obéir à la loi ou protéger ses sources?

Dans le cours de mercredi dernier, on a parlé d'un chercheur qui était troublé par un problème d'éthique. Ce chercheur étudiait l'euthanasie.

Dans le cadre de ses recherches, une source, à qui il avait promis la confidentialité, lui a confié qu'elle avait aidé quelqu'un à s'enlever la vie. L'euthanasie étant une pratique illégale au Canada, le chercheur est confronté avec un grand dilemme: Doit-il obéir au loi et dénoncer sa source ou doit-il respecter sa promesse et ne rien dire?

Mme Florence Piron a alors assumé que pour elle, le choix était clair, il fallait dénoncer la source et obéir aux lois. Je dois dire que je n'en suis pas aussi convaincue.

Prenons, par exemple, le cas de Daniel Leblanc, journaliste connu pour avoir exposé au grand public le scandale des commandites. C'est grâce à sa source, "Ma Chouette" que nous en avons été mis au courant. La Cour obligeait M. Leblanc à dévoiler l'identité de sa source, ce qu'il n'a pas fait, alors qu'il risquait une amende ou une peine d'emprisonnement. Il a finalement gagné sa cause et ce fut un grand pas pour la protection des sources en journalisme.

Si M. Leblanc avait décidé de dévoiler l'identité de sa source, qui oserait se confier à un journaliste? Si vous étiez coupable d'un crime ou tout simplement si vous aviez peur de représailles, vous n'iriez jamais parler à quelqu'un en qui vous ne pouvez pas avoir confiance. Et des informations comme celles sur le scandale tomberaient dans l'oubli à jamais.

Je crois donc qu'il faut protéger ses sources pour faire avancer la société. Les lois sont là pour être respectées, mais aussi pour être débattues et changées lorsqu'elles deviennent désuètes.

3 commentaires:

Mylène H. a dit…

Je suis tout à fait d'accord! Les lois sont créées pour être appliquées dans des cadres généraux. Il arrive que des situations particulières ne collent pas à ce cadre et que l'individu qui contrevient à cette loi ait raison de le faire. Si tout le monde applique la loi comme elle se doit, la société n'évoluera pas et des injustices seront commises. Un peu de rébellion ne peut pas nuire à mon avis. Je ne dis pas qu'il est bien de ne pas respecter les règles, mais que parfois celles-ci ne sont pas adéquates et il faut intervenir pour qu'elles soient modifiées. L'attitude de M. Leblanc est pour moi éthique et tout à fait justifiée.

Samuel Richard a dit…

Je ne suis pas tout à fait en accord. À mon avis, l’erreur première du chercheur est d’avoir promis une confidentialité impossible à sa source. Je suis tout à fait d’accord que pour quelques cas, comme celui des commandites, la protection des sources est valable, mais je ne pense pas que le cas du chercheur soit comparable.

Personnellement, je crois que contrevenir aux lois sous l’argument que telle ou telle loi est désuète ne sert aucune cause. Qui sait comment la personne a ‘’aidé’’ l’autre à s’enlever la vie… Peut-on seulement se fier à la parole de la personne qui dit l’avoir aidé? Je crois que c’est extrêmement délicat…

En somme, je sais qu’on conviendra que chaque personne est unique et que chaque situation l’est aussi. Cependant, les lois individuelles…ça n’existe pas. Ce serait le chaos. Les lois sont établies pour la société et chaque individu au sein de cette société se doit de les respecter. Si on dit que chacun, selon son éthique, peut lui-même juger de ne pas appliquer la loi parce qu’il pense que sa situation s’élève au-dessus de cette loi…on ouvre la porte bien trop grande à la subjectivité… En d’autre mots, en acceptant, même une seule fois, que quelqu’un aille contre la loi, on créer un précédent, et tout le monde pourra dire : « moi aussi je vais aller contre telle ou telle loi, parce que je pense qu’elle ne s’applique pas à ma situation». Donc, à mon avis, le chercheur (parce qu’il n’aurait tout simplement jamais dû promettre ce qu’il n’avait pas le droit de promettre) n’a pas d’autre choix que de respecter la loi et de dénoncer sa source.

Roxane a dit…

Je suis de la même opinion que Mylène. Il est vrai que la loi interdit le suicide assisté au Canada et l’argument principal est le caractère sacré de la vie. Cependant, «on interdit le suicide assisté tout en cautionnant 100 000 avortements par année»(Boisvert) Selon vous, lequel des deux cas suivants est le plus éthique : Une personne qui souffre par la maladie depuis des années et qu’il est conscient de tout ce qui se passe, demande de mourir pour une délivrance ? Ou encore, qu’une femme décide de se faire avorté pour une deuxième fois parce qu’elle s’est mal protégée? Vous allez dire ça dépend des circonstances pour un avortement. Oui ! c’est vrai et je suis du même avis. Au canada l’avortement peut se fait jusqu’à 20 semaines maximum. Quelqu’un d’autre choisi pour un être identifier comme être humain à partir de 5 semaines s’il doit vivre ou non. Cependant, quelqu’un qui souffre depuis longtemps et est capable de prendre la décision lui-même, mais incapable d'agir par lui-même, ne peut pas par le caractère sacré de la vie…
La personne qui aide cette personne malade à mourir et se confie au chercheur pour l’aider à comprendre ce phénomène de société, a droit à la confidentialité de la source à 100%. Se sont des recherches comme celle-là qui finira peut être un jour a implanté une limite sur le sujet du suicide assisté, ou bien qui définira de nouvelles lois pour apporter la liberté désirée des gens concernés.

Il n’est pas dans mon but de juger ou blesser personne. Vous comprendrez que j’estime le choix de M. Leblanc en ne divulguant pas sa source comme étant éthique.

Boisvert Marcel, Culture et Fois. Controverse : le suicide assisté, un geste humain nécessaire? [En ligne] http://www.culture-et foi.com/dossiers/mourir_dans_la_dignite/boisvert_doucet.htm (Consulté le 13 septembre 2010)