mardi 7 septembre 2010

La famille Jones

J'ai récemment été agréablement surprise par un film lors de mon passage au club vidéo. Celui-ci s'intitule la Famille Jones.

Il a comme sujet principal les enjeux de la société de consommation et les démarches excessives de marketing de certaines entreprises. Comme quoi, on peut se faire berner dans notre quotidien sans même le savoir !

Je ne peux m'empêcher de me dire que des démarches comme la Famille Jones nous montre peuvent exister dans le monde réel ... jusqu'où sommes nous prêts à aller en tant que communicateur pour que notre produit, notre organisation se démarque auprès des consommateurs ?

Je ne vous en dis pas plus! Il ne faudrait tout de même pas dévoiler le punch :P!

Voici un lien vers un article intéressant sur le film :
Canöe. ca : http://fr.canoe.ca/divertissement/dvd/nouvelles/2010/08/12/15000766-qmi.html

9 commentaires:

Steve Richer a dit…

Je ne crois pas que l'on devrait aller si loin pour promouvoir un produit. La publicité devrait, selon moi, rester dans un certain cadre et ne pas empiéter dans la vie personnelle des gens.

Les annonceurs devraient être obligés de s'annoncer clairement comme annonceur et non pas trouver des moyens « ratoureux » pour promouvoir leurs produits. Je prends comme exemple les publireportages publiés dans les quotidiens. Ces articles sont obligés d'avoir une mention «Publireportage» pour bien informer le lecteur du but de cet article. Alors, il devrait en être tout autant pour les autres formes de publicités.

On pourrait comparer la technique de la famille Jones à celle de la publicité subliminale qui joue sur le subconscient des gens et qui est une forme de publicité à proscrire, selon moi. C'est immoral!!!

Si les annonceurs veulent trouver des façons originales de faire de la promotion, ils devraient peut-être penser à faire des publicités plus originales ou bien penser à de nouveaux placements publicitaires qui sortiraient de l'ordinaire.

Vanessa a dit…

"Le bonheur n’est jamais lié aux biens qui nous entourent, mais à ce que nous sommes chacun sur le plan spirituel et à la façon dont nous conduisons notre vie" Cet extrait tiré de l'article de l'auteure Isabelle Hontebeyrie est très significatif pour moi.

Nous comprenons tous sa signification, mais peu d'entres-nous sommes conscients de son ampleur. Nous sommes de grands consommateurs et l'argent mène le monde. Nous sommes en perpétuel compétition et nous voulons nous voulons constamment nous démarquer en tant qu'individu. Lorsque nous devons nous trouver un emploi, nous sommes également un produit à vendre parmi tant d’autres dans un monde de concurrence. Nous oublions parfois nos valeurs, notre éthique, notre conscience sociale pour atteindre notre but et performer mieux que les autres. Si à la base, nous sommes prêts à vendre nos âmes pour réussir, nous pouvons franchir plusieurs limites pour vendre un produit et le différencier des autres. Jusqu’où pouvons-nous aller si nous sommes prêts à devenir un produit commercialisé?

Dans cette conquête de la perfection et de la réussite, nous laissons dernière nous nos valeurs personnelles, professionnelles et sociales. Nous convertissons le bonheur par la réussite. Nous oublions le réel bonheur. Le bonheur n’est pas tangible et concret. Aucun objet ou promotion ne suscitera le bonheur. L’acquisition d’un objet quelconque suscitera plutôt une simple satisfaction, un accomplissement personnel. De plus, si nous avons acquis une promotion, gagné un prix, détenons à la maison tous les nouveaux produits, la satisfaction ne sera pas la même si nous n’avons personne avec qui partager ces biens ou cette réussite.

Le bonheur ne se calcule pas, ne s’achète pas, il est constamment présent, autour de nous, dans tous les grands et petits moments de notre existence. C’est à nous de les apercevoir et d’en prendre conscience.

Marie-Eve Fortin a dit…

Mais vous n'avez jamais eu conscience du livre 99 Francs de Begbeder? Vous vous demandiez ce qu'est la société de consommation, la génération Y, le plaisir par l'excès? Vous comprendrez tout dès les premières lignes.

Je me plaît toujours à regarder le film, qui s'avère une ironique parodie du réel. Mais si je peux donner mon avis, ça nous fait, justement nous questionner sur la quête du bonheur. Dans notre société actuelle, l'être se définit par ses avoirs, ce que je trouve assez inquiétant merci! J'ai bien hâte de voir dans quelques années si notre génération transmet les valeurs et idéologies qu'elle détient à sa progéniture!

Paule a dit…

Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit précédemment.Il est certain que des moyens de promotion clandestins comme le montre la Famille Jones est complètement immoral. Cependant, je me permets de jouer à l'avocat du diable.

Le consommateur actuel est tellement submergé de publicités qu'il finit par ne plus les voir du tout. Dans cette optique, quels sont les moyens efficaces qui restent pour que l'entreprise se démarque auprès des consommateurs?En sommes nous là? À berner la société avec des moyens du genre ?

J'espère que non! Mais il reste que la majorité des affiches publicitaires ne m'accrochent plus du tout, car je ne les vois plus ! Futurs publicitaires, vous devrez redoubler d'ardeur dans les années à venir pour vous démarquer par des moyens surprenants et surtout.... moralement acceptables !

Audrée Vachon a dit…

Voici une petite parenthèse en réponse au commentaire de Steve. D’abord, les effets de la publicité subliminale sont hautement contestés par les chercheurs qui ont pour la grande majorité exprimé l’inutilité d’une telle pratique. Il est bien difficile d’affecter le consommateur dans son inconscience. On peut évidemment utiliser des méthodes de persuasions qui se rattachent à l’inconscient, mais ceci ce fait dans le cadre d’une publicité bien déclarée. Je pense ici que vous vouliez plutôt parler de la publicité clandestine. C’est-à-dire une publicité qui se dissimule sous un autre prétexte. Évidemment, celle-ci est regrettable et pose de grosses questions de moralité, puisque le consommateur doute maintenant de tous les messages qu’il reçoit.

Maintenant, pour le film The Joneses, le marketing prend une nouvelle forme. Je ne peux réprimer une légère admiration pour l’ingéniosité d’une telle idée, même si elle s’avère complètement immorale. Personnellement, ce que je déteste le plus de ce film, c’est la fin moralisatrice. Selon moi, tant qu’à être mauvais, soyons-le jusqu’au bout. Hormis la qualité du film, j’aimais bien son synopsis. Une famille vendeuse à temps plein, c’est super! Vous croyez que cela ne se fait pas déjà? Regardez un peu autour de vous, en salle de classe ou dans votre quartier. Qui a la plus belle voiture? Qui a le sac à main Guess? La seule différence entre la famille Jones et n’importe qui d’autre, c’est qu’ils se font payer. La famille Jones ne fait que donner le pas à la marche, mais nous y participons tous. Nous sommes tous une pièce de plus dans la machine capitaliste! Oui, je l’admets, une telle pratique est trompeuse. Mais avouez, vous aurez bien aimé être l’auteur de l’idée…

Le concept de vente ne me semble pas plus malsain que plusieurs autres pratiques déjà courantes qui sont autant malhonnêtes. Ici, ce qui nous bouleverse, c’est que l’on voit et on communique directement avec les personnes qui sont affectées par ce style de vente. C’est bien plus facile d’être immorale lorsqu’on s’adresse à un public de masse sans visage, à travers un téléviseur. C’est ce rapprochement qui nous donne l’impression que c’est un bien pire mensonge. Pourtant, un public de masse pourra affecter des milliers de personnes. Alors qui sont les pires, les Jones ou le DG qui pousse la vente des produits pharmaceutiques pour un usage autre que leur prédestination, au risque de la santé de millions de personnes? Il y a-t-il un pire que l’autre?

En somme, une telle histoire devrait nous rappeler, même lorsque nous sommes isolés dans notre cubicule, que nous nous adressons pas seulement à une cible ou à une segmentation typique, mais une personne. Ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas voir les conséquences de nos actes qu'elles n'existent pas!

Julien Remillard B a dit…

Je viens à l'instant de clore ce film et j'ai particulièrement aimé les points éthiques soulevés par celui-ci. Je crois que chacune des nouvelles "étapes" de la publicité a soulevé historiquement ses enjeux éthiques. Des familles modèles de ce genre pourraient être une étape à venir (si ce n'est pas déjà le cas...). En fait, n'y a-t-il pas déjà des comédiens employés à improviser des promotions de produits dans des lieux publics ciblés (ex. ascenseur) et qui avaient soulevé certains débats il y a à peine quelques années?

Mis à part ces enjeux éthiques évidents de ce film, je trouve que celui-ci est d’abord une hyperbole de notre société contemporaine. Les citoyens moyens n’ont pas conscience du rôle d’ambassadeur de marque qu’ils jouent quotidiennement en portant du linge griffé, en pitonnant sur leur nouvel iPhone en public ou en vantant les bienfaits de leur nouvelle marque de shampoing. L’effet de bouche à oreille restera inégalé par rapport à n’importe quelle ultra-méga-campagne publicitaire. C’est Claude Cossette en personne qui affirme que nous n'achetons pas un produit, mais bien l'image d'un produit.

Vivant dans une société davantage de consommation que de politique, les citoyens sont beaucoup plus conscients de leur poids démocratique en politique (et encore…) que celui en consommation. Acheter, c’est voter; c’est ni plus ni moins encourager et adhérer aux valeurs que transmet un producteur. Or, à l’instar de la politique, trop souvent on s’identifie à l’image que dégage une entreprise plutôt qu’à ses caractéristiques intrinsèques. Si chaque vote politique est longuement réfléchi et prémédité, notre éthique devrait aussi nous pousser à peser le pour et le contre de chaque achat pour rester cohérent avec nos valeurs, et ce, malgré le côté fastidieux de la chose. Bref, c’est Peter Parker (pour conserver la thématique hollywoodienne) qui avançait qu’avec de grands pouvoirs [de consommation] viennent de grandes responsabilités!

Alexandre Bougie a dit…

Wow! Je suis à mon tour saisi par l’intelligence et le problème éthique soulevé dans ce film. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour gagner notre vie et obtenir la reconnaissance de nos patrons et de notre entourage?

Les idées véhiculées dans ce film font drôlement références au débat que nous avons eu durant le cours du 15 septembre dernier. Lors de ce dernier, nous cherchions à comprendre et analyser les valeurs entourant les motivations d’un employé à travailler sur une campagne «douteuse».

Pour certaines personnes (comme moi), les motivations carriéristes peuvent avoir une place importante dans les valeurs de chacun. Selon moi, chaque personne a le droit de prioriser les valeurs de son choix, pourvu qu’elles n’agissent pas au détriment de celles des autres. Certains individus peuvent accorder davantage d’importance aux valeurs familiales, amicales, professionnelles ou encore sociales. Cependant, il est clair qu’en les mettant en tête de liste, nos priorités personnelles ne doivent en aucun cas en brimer ou en effacer d’autres.

Dans le cas de la famille Jones, leurs ambitions professionnelles sont venues totalement écraser la totalité des valeurs auxquelles un être humain doit minimalement faire une place. Chaque membre de la famille a priorisé ses valeurs carriéristes au détriment de désirs et valeurs humains. Mais attention, dans leur cas, on parle aussi du détriment de la vie des autres (voisinage et amis). En ne vivant que pour la vente et promotion, l’entourage de ces derniers devient hypnotisé jusqu’à en perdre une certaine moralité. Une moralité que chaque Jones avait préalablement perdue.

Bref, même si ce film se définit comme une fiction, je suis plutôt persuadé que ce type de comportement marketing s’exerce en 2010. Nous avons qu’à penser aux acteurs et aux sportifs qui font quotidiennement la promotion de compagnies et de produits aux valeurs parfois douteuses. Un exemple : Tiger Wood et Nike. L’argent et l’exploitation…

Roxane a dit…

Je suis tout à fait en accord Alexandre concernant son commentaire fait à la suite du message de Paule. Ta question m’a fait grandement réfléchir, évidemment! Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour gagner notre vie et obtenir la reconnaissance de nos patrons et de notre entourage?

Voici ce que j’ai trouvé concernant le désir de reconnaissance.

La blogueuse Pascale Piquet, explique que lorsque vous ressentez du plaisir à la suite d’un «compliment sur votre attitude, votre travail, votre vie» c'est tout à fait normal. Cependant, elle affirme que « quand vous êtes prêt à n’importe quoi pour avoir cette reconnaissance, que c’est plus fort que vous et, surtout, que vous souffrez mille morts lorsque vous ne recevez pas en permanence cette reconnaissance : vous avez un problème.» Donc, Alexandre , comme tu l’as demandé, et comme le dit Mme Piquet, il y en a pour qui ça devient un problème de ressentir ce sentiment de satisfaction. Le truc qu’elle donne, est plus vous chercher à recevoir de la reconnaissance de la part de vos pairs et bien moins vous allez en avoir…Vous savez quoi faire. ;)

D'ailleurs, elle apporte une anecdote que j’apprécie et je la partage avec vous.«J’ai entendu dire qu’à l’époque où les humains avaient le corps recouvert de poils, les bébés s’y accrochaient comme le font les bébés singes. Puis Cromagnon s’est transformé et a perdu cette pilosité à laquelle s’accrochaient les petits : il a donc fallu que le bébé trouve un autre moyen d’attirer l’attention de sa mère, étant donné qu’il ne pouvait plus s’y agripper : il a appris à sourire pour l’attendrir et l’attirer afin qu’elle s’occupe de lui.»Donc, dès le jeune âge, l’être humain cherche de la reconnaissance…

Selon vous quand un patron vous donne un bon salaire et des augmentations, c’est suffisant pour comprendre que vous êtes reconnu pour votre travail ?




Pour lire sa chronique sur le blogue, voici l’adresse : http://www.machronique.com/le-besoin-de-reconnaissance/

Marion a dit…

Un peu en retard, j'ai visionné ce film en fin de semaine et j'ai été agréablement surprise. J'ai trouvé que l'histoire qui nous est racontée a été non seulement plaisante à regarder et très enrichissante, mais aussi l'occasion de mettre certaines de mes nouvelles connaissances à profit et de réfléchir.

Tout comme mes collègues, certaines valeurs m'ont parues d'une clarté indéniable, notamment celles de Steeve, le ''père'' de la famille. En effet, il m'a semblé être le seul à s'être questionné à un moment ou à un autre sur le nature de son travail, sur son bien-fondé. Il est évident que je ne veux pas dévoiler le punch du film, mais quiconque visionnera ce long métrage ne pourra rester de glace face aux réactions de l'homme.

La ''présidente'', celle qui me semblait être leur patronne, lui dit à un moment du film : ''vous êtes prêt à aller jusqu’où pour obtenir ce que vous voulez?''; ce qui fait référence à ses limites, ses valeurs et ses idéaux moraux. Le déroulement de l'histoire nous démontre donc que Steeve n'était pas prêt à tout pour parvenir à ses fins, en d'autres termes, que la fin ne justifie pas toujours les moyens.

Je recommande fortement ce film à mes collègues. Nous qui suivons présentement un cours d'éthique, je considère que ce long métrage porte à réfléchir sur plusieurs des dimensions abordées dans le cours.

Bon visionnement!