mercredi 22 septembre 2010

Ma vie pour la tienne : l'éthique à l'américaine

L'année dernière, j'ai loué un film tout ce qu'il y a de plus américain, Ma vie pour la tienne (My sister's keeper), mettant en vedette Cameron Diaz. Bien franchement, ce film m'a beaucoup fait réfléchir. Les critiques n'ont pas été très élogieuses et plusieurs journalistes ont dit qu'il n'aurait pas dû être réalisé à Hollywood en raison de son énorme potentiel et de la profondeur du sujet traité. Je ne sais pas si vous l'avez vu, mais le sujet principal est présentement débattu et il s'avère, à la limite, un peu perturbant : le bébé-médicament.



Pour faire un court résumé, l’histoire présente une petite fille, Kate, qui reçoit un diagnostic de leucémie à l’âge de deux ans. Ses parents sont sous le choc. En se fiant aux conseils des médecins, ils conçoivent génétiquement une autre fille, Anna, qui est 100% compatible avec Kate. Elle peut donc donner des cellules ou des organes à sa sœur pour des greffes. La mère met donc sa carrière d’avocate en veille et consacre ses journées à sa fille malade, laissant de côté Anna et son frère Jesse. À l’âge de 11 ans, Anna décide de poursuivre ses parents afin d’obtenir une émancipation médicale pour préserver son intégrité physique. Le côté légal est rapidement laissé de côté pour le côté éthique. « Alors que la mère désire sauver Kate par tous les moyens possible, notamment affronter sa fille en cour, le père est beaucoup plus enclin à laisser Anna prendre une décision importante sur son propre corps. Évidemment, simplement le fait de prendre la décision de faire un enfant pour avoir des pièces de rechange pour un autre enfant amène un questionnement éthique en soi. » (Menzonet, 2009 : en ligne)



Malgré que ce soit le sujet d'un film fictif, les « bébés-médicaments » existent réellement. « La sélection de cellules in vitro avec diagnostic préimplantatoire […] a été autorisée en France par les lois de bioéthique de 2004. » (Rue 89, 2009 : en ligne) Je suis en faveur des traitements de fécondité qui servent à aider les parents qui ont de la difficulté à avoir des enfants. Cependant, bien que je crois que personne sur terre ne mérite d’être malade, je trouve plus difficile de me positionner sur le fait de «créer» des enfants afin qu’ils soient génétiquement compatibles pour que des cellules ou des organes leur soient prélevés pour aider d’autres personnes. Je crois qu'aucun enfant ne devrait être créé dans le but de subir de multiples opérations. Par contre, peut-être que je verrais la chose autrement si j'étais la mère d'un enfant malade... Qu’en pensez-vous ?



Pour voir la bande-annonce :
http://www.rue89.com/la-bande-du-cine/2009/09/09/ma-vie-pour-la-tienne-ou-la-revolte-du-bebe-medicament


Pour en apprendre plus sur les bébés-médicaments :
http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9b%C3%A9-m%C3%A9dicament



Sources :


Menzonet. 2009. «
My sister's keeper (Ma vie pour la tienne) ». En ligne. <
http://www.menzonet.org/detail_blog.php?idBlog=3781-1&back=index.php&params=offset%7C0,page%7C0 >. Page consultée le 22 septembre 2010.


Rue 89. 2009. « Ma vie pour la tienne ou la révolte du bébé-médicament ». En ligne. <
http://www.rue89.com/la-bande-du-cine/2009/09/09/ma-vie-pour-la-tienne-ou-la-revolte-du-bebe-medicament >. Page consultée le 22 septembre 2010.

8 commentaires:

IsabelleBoily a dit…

Définitivement, j'irai louer ce film très bientôt! C'est intriguant. Mais à la simple lecture de ton résumé, j'avoue que je pense comme toi, ça va trop loin. Je suis en accord avec la fécondation in vitro, mais pour les bonnes raisons. Et je suis d'avis que le bébé-médicament est une utilisation abusive de la science. La création d'un enfant dont la vie sert uniquement pour la survie d'un autre enfant, ce n'est pas normal selon moi. Cependant, je suis contente de savoir que le bébé-médicament se "révolte" lorsqu'elle prend conscience de la situation.

Finalement, je voulais aussi ajouter que même si j'étais dans une situation ou mon enfant était malade, je ne crois pas que j'opterais pour le bébé-médicament. C'est un geste inhumain que de créer la vie uniquement pour le bien d'un autre enfant. Quelle mauvaise qualité de vie pour le bébé-médicament. Mais je vous redonnerai mon opinion aussi après avoir vu le film.

Pier-Ann Mercier a dit…

Je suis totalement d'accord. On se demande réellement ou s'en va la science. Il y a quelques années, les americains sortaient un autre film de science-fiction : The island. Ce film de Micheal Bay met en vedette Scarlett Johanson et Ewan Mc Gregor. Pour faire un résumé rapide, les deux personnages principaux font parties des centaines de personnes confinées dans un espace dit aseptisé. Ils sont les survivants de l'apocalypse qui aurait détruit toute vie sur terre quelques années plus tôt. Le seul moyen de sortir de cet endroit est d'être l'heureux gagnant de "la loterie". Ils croient qu'ils sont envoyés sur une île à titre d'Adam et Eve et ainsi faire renaître la vie humaine. Gagner un aller simple pour cette île signifie plutôt la fin de leurs vies. Ils sont en fait les clônes de toutes personnes dans ce monde qui a les moyens de se payer une deuxième vie. C'est ce qu'on appelle le pouvoir de l'argent, je crois. Lorsque le célèbre joueur de football se voit dans l'obligation d'avoir une transplantation de rein, il n'a qu'à aller voir les dirigeants du complexe et demander à avoir le rein de son clône. Aussi simple. Le tout fait illégalement.

Ce film est selon moi un avangardiste de ce que sont les bébé-médicaments aujourd'hui. Ils sont spécialement créés pour sauver les personne que nous aimons. Alors qu'en est-il de ceux qui sortent directement des éprouvettes ? Il n'en reste pas moins qu'ils sont des humains comme nous tous. Ces films nous font questionner sur les défaillances morales de la sciences. Le fait de vouloir repousser la fin de la vie le plus possible est une chose, mais le faire d'un point de vue complètement utilitarisme en est un autre. En somme nous vraiment rendus à réduire l'être humain à l'état de "produits" ?

Marion a dit…

Je suis aussi totalement en accord avec Marie-Pier, Isabelle et Pier-Anne. Leur questionnement est, à mes yeux, tout à fait légitime. Je crois définitivement que dans ces cas, et particulièrement dans CE cas, la science va trop loin. Quand j'ai vu le film il y a quelques mois, je me disais, bien que très touchée par l'histoire, que c'était absurde, que nous ne devions pas être ''rendus là''... Bref, je me refusais à y croire.

Il est indéniable que les possibilités de guérir plusieurs maladies sont tributaires des progrès de la science, mais un tel progrès, le bébé-médicament, nous amène vraiment à nous demander où s'en va le besoin de notre société de tout contrôler.

Je me questionne à savoir au nom de quelles valeurs les parents de cet enfant ont pris la décision de mettre au monde un petit être, dans le but de lui faire subir de multiples opérations toute sa vie durant. Au nom de l'amour qu'ils avaient pour leur petite Kate? Mais que font-il de l'amour et du bonheur de leur autre petite fille, à qui ils font courir des risques de manière continuelle?

En acceptant la proposition du médecin, ils ont décidé du déroulement de la vie de leur deuxième enfant, en sachant probablement qu'un jour, elle dirait : c'est assez!

Face à cette situation, je me questionne également à savoir comment elle, cette petite fille, devait se sentir devant cette situation. Comment percevait-elle l'amour de ses parents, qui l'avait ''créée'' pour sauver la vie de sa soeur aînée.

Cette question des bébés-médicaments porte en elle une forte question d'éthique, notamment d'éthique de la responsabilité. Assurément, les parents n'avaient pas songé aux conséquences de leurs actes sur autrui, tant ils étaient aveuglés par la possibilité de sauver leur enfant malade...

Marion a dit…
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Marion a dit…
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Marion a dit…
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Marion a dit…
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Marion a dit…
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