lundi 27 septembre 2010

l'éthique d'une religion

Cet été, j’ai lu un livre qui s’intitule au nom du père et du fils, écrit par Francine Ouellette. Malgré les apparences du titre, ce livre n’est pas un livre religieux. Il nous fait plonger plus de cent ans en arrière. Soit de 1884 à 1923. Ce livre pousse nos réflexions sur des sujets biens réels, mais auxquels nous n’aurions jamais pensé réfléchir puisqu’ils ne sont plus d’actualité. Au nom du père et du fils met en perspective différentes valeurs de la religion catholique véhiculées à cette époque. Il raconte l’histoire de plusieurs familles qui sont venues s’installer au Québec tout en repoussant les indiens de plus en plus loin. Comment les gens vivaient en fonction de la religion au détriment de leurs propres valeurs et cela, bien au-delà de ce que nous imaginons. Ce qui est intéressant, c’est que l’auteure relate également la façon de penser de la famille indienne, qui demeure présente tout au long de l’histoire, et garde une écriture assez objective.

L’histoire tourne principalement autour d’un amour impossible entre un médecin catholique marié ayant 4 enfants et une jeune indienne vivant dans les bois, aux frontières du village. Cet amour donnera naissance à un enfant qu’on qualifiera de « batard ». Malgré toute la bonne volonté et toutes les bonnes valeurs du père médecin, la pression religieuse sera encore plus forte. L’enfant grandira sous les regards honteux du village, sans connaître la véritable existence de son père.

C’est dans ce livre que nous pouvons constater toutes les failles éthiques de la religion catholique et tous les malheurs qu’elle a pu causer et qu’elle cause encore. Comment certaines valeurs et moralités de cette religion sont tellement souvent mentionnées mais si peu appliquées. Ce livre nous propose et bien souvent nous impose des choix moraux et éthiques qui sont, ma foi, assez bouleversants. On comprend les changements et l’évolution du système de valeurs québécoises d’aujourd’hui.

La religion a perdu la place qu’elle avait dans la société, mais en 2010, est-ce vraiment mieux ainsi ?

Ce livre m’a à la fois ému et scandalisé. L’autre question qu’on peut se poser est la suivante : Est-ce que dans plus de 100 ans, lorsque nos arrières petits-enfants liront des livres des années 2000, relatant des faits de notre époque, ceux-ci seront encore plus scandalisés par nos façons de faire et nos façons de penser ?

1 commentaire:

Carl Nadeau a dit…

La réflexion sur «l’éthique d’une religion» m’a fait réfléchir et m’interpelle à savoir si aujourd’hui c’est mieux qu’hier ; la présence ou le rejet de la religion fait-il de la différence? La religion d’il y a plus de cent ans avait certes le monopole, mais aujourd’hui c’est le gouvernement et les multinationales qui semblent avoir pris ce monopole. Même si d’un côté il semble y avoir une ouverture, les valeurs qui sont véhiculées dans notre société d’aujourd’hui ne sont pas plus reluisantes que celles d’autrefois comme : l’appât du gain, la surconsommation, la domination du pouvoir et le non respect de la vie humaine.

Nous ne pouvons pas, par contre, applaudir les erreurs, ni les scandales et abus sexuels faites par des membres actifs de la religion catholique en l’occurrence des prêtres, des frères à des enfants vulnérables. En voulant laisser les gens dans l’ignorance, l’église catholique pouvait ainsi mieux contrôler le peuple. Mais que faisons-nous de plus aujourd’hui que juger les fautes de nos prédécesseurs sans amener plus de positif ni de changement dans les mentalités.

La moralité d’aujourd’hui laisse à désirer par les scandales financiers qui appauvrissent les plus démunis en faveur des mieux nantis. De surcroît, de plus en plus de malades meurent dans les salles d’attente des hôpitaux faute de soin sans parler aussi de d’autres injustices vécues par les gens de la classe moyenne. Le manque de liberté dans nos maisons et notre cour n’est pas différent aujourd’hui qu’hier. Ce que nous laisserons aux générations futures c’est la scolarisation, l’ouverture aux autres, la capacité de créativité et d’innovation. La technologie à outrance et l’endettement brisent par contre les relations humaines et peuvent aussi être une arme à deux tranchants. La religion de demain sera plutôt une religion personnelle ancrée sur une vie plus intériorisée et sans adhérence aux religions qu’on connaît aujourd’hui.