samedi 6 avril 2013

Touchez pas à mon français! Mais riez pas de moi non plus!!


Les « ayatollahs » de la langue française ont récemment défrayé les manchettes avec des situations complètement absurdes… Forcer un restaurateur à changer le mot « steak » par « bifteck « , enlever la mention « pasta » d’un restaurant italien, ou masquer des informations d’usage en anglais sur une cafetière, par exemples… Cette situation, et surtout, cette couverture médiatique de ces ridicules défenseurs du français au Québec m’ont laissé un goût amer en bouche.

Je m’explique : je suis moi-même une fervente et presqu’agressive défenderesse de la langue française. Souverainiste convaincue, je m’insurge devant les sérieux problèmes d’affichage anglophone dans la métropole québécoise et je refuse catégoriquement de devenir cliente d’un commerce où l’on ne peut pas me servir dans la langue de Molière. Cependant, lorsque je vois MA loi 101 défendue avec si peu de jugement, si peu de raison, je ne peux que déplorer, amèrement, la gestion de l’office national de la langue française.

Il se passe des situations absolument grotesque quant au recul du français dans la province, des employés unilingues anglophones dans des commerces de service, de l’affichage complètement contraire à la loi, des écoles passerelles où l’on contourne l’enseignement du français obligatoire pour tous jusqu’au cégep…. Et on s’acharne sur de petits commerçants, francophones, respectueux des lois, ayant à cœur leur langue et leur culture! Pourquoi l’office ne met-il pas ses énergies ailleurs? Pourquoi ne s’attaque-t-on pas aux vrais gros poissons? Pourquoi toujours tenter de diminuer encore et encore le petit, le faible? Cette situation me fait étrangement penser à la réforme de l’assurance-emploi du gouverment Harper face à l’évasion fiscale des richissimes détenteurs de comptes en banque dans les paradis fiscaux…. On laisse aller les vrais grands fraudeurs, et on s’acharne sur le petit peuple…comme pour la défense de la langue….Trouvez-vous que mon parallèle est exagéré? Pensez-vous que l’office fait bien de sanctionner ces petits commerçants tout de même?

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/201302/27/01-4626205-beef-bifteck.php

1 commentaire:

Valérie Chamula a dit…

Bonjour Stéphanie

Je suis tout à fait d'accord avec toi. Cette situation, dont on a beaucoup trop parlé dans les médias, rend presque ridicule la mission de l’Office de la langue française. Je suis la fille de deux enseignants de français et moi aussi une grande amoureuse de cette langue, mais je pense que les énergies devraient être mises du côté des écoles, alors que le français n’est pas seulement menacé par l’anglais et les autres langues, mais surtout par le mauvais apprentissage que les jeunes en font. Les petits commerçants qui ont été attaqués ne font que défendre une culture, et il est même souhaitable de savoir que « pasta » en italien veut dire « pâte ».

Je suis aussi d’accord sur le fait qu’on refuse de s’attaquer aux vrais opposants à la langue française, mais je crois qu’il en va de même, malheureusement, pour pratiquement toutes les sphères de la société. Ce seront toujours les plus petits qui vont payer alors que les grands trouvent un moyen de s’en sortir.