mardi 2 avril 2013

Les idéaux physiques et les médias: Un mixte gagnant?


La beauté et la performance sont devenues tellement importantes aux yeux de la société qu’elles sont devenues une priorité pour être acceptées et pour s’intégrer plus facilement au sein d’un groupe. Afin d’être acceptées socialement, elles tenteront d’adopter « l’image parfaite » de la femme valorisée par les médias, mais également par l’entourage.


La beauté est partout. Dans les magazines, la littérature, les études scientifiques. Les ventes mondiales de produits cosmétiques s'élèvent à 280 milliards de dollars. Des millions de gens n'hésitent plus à recourir au bistouri pour corriger la moindre imperfection. Dans ce monde plus que jamais obsédé par la beauté, ceux qui ont le malheur de ne pas répondre à ces critères en bavent. Ils sont jugés. Discriminés en toute légalité. La laideur est le dernier des tabous. Et le plus cruel. (Hachey : 2011)


L’idéalisation du corps, phénomène qui existe depuis toujours et dont les critères évoluent avec les époques, est devenue au XXe siècle ce que plusieurs considèrent comme étant un problème de société. L’accent est mis sur l’apparence physique, l’attirance sexuelle et le succès dans les relations de couple. Les images corporelles stéréotypées façonnent réellement la perception que les jeunes ont de leur corps. S’ils ne correspondent pas aux critères, ils en seront insatisfaits. Cette réalité réduit l’homme et la femme à leur apparence et à rien d’autre.

La formation de l’identité chez la jeune fille se base sur son apparence et sur le pouvoir qu’elle peut en retirer. Ce concept rend les adolescentes plus vulnérables aux images véhiculées par les médias (Caulemans et al., 1979 : 73). Chez les jeunes filles, l’exposition aux médias, véhiculant des idéaux physiques où domine la minceur, entraîne une séparation psychologique entre les corps normaux, qu’on dit minces, et les autres corps, qu’on dit moins minces (Hachey : 2011). L’un des phénomènes à l’origine de cette dépréciation est la comparaison que font les femmes entre leur propre physique et celui qu’elles voient représenté sur les diverses plateformes médiatiques.

Les médias sont désormais partis intégrants de notre vie. On peut expliquer cette mode par l’augmentation constante du nombre d’heures consacrées aux diverses plateformes médiatiques chaque jour. Le rôle des médias dans la construction d’idéaux physiques chez la femme est maintenant plus qu’évident. L’importance que les jeunes filles accordent aux médias joue un rôle déterminant dans la satisfaction qu’elles ont de leur corps. Par les médias, la majorité des femmes sont constamment soumises à des critères de beauté très sélectifs et difficilement atteignables, lesquels sont désormais normalisés par la société.

Il importe de comprendre que la création d’idéaux physiques par les médias au XXIe siècle est renforcée par l’arrivée des nouvelles technologies d’information qui contribuent elles aussi à promouvoir un certain type de représentation du corps humain. Ceulemans et son équipe rapportent que, « les médias peuvent être des facteurs de création, de renforcement ou de transformation de la culture » (1979 : 7). Il faut comprendre que, par leur continuelle présence dans la vie des gens, les médias sont en mesure de renforcer les idéaux physiques acceptés par la société.

La multiplication des médias sociaux ne fait que commencer. Ce phénomène d’idéaux physiques est donc très loin d’être réglé. Les gens auront toujours cette tendance à se comparer avec les autres. Peut-on dire que l’arrivée de Facebook va empirer la situation déjà compliquée? Y aurait-il un moyen pour améliorer la situation? L’impact des médias pourrait-il être plus positif que négatif? Et vous, à quel point les médias jouent-ils un rôle sur votre estime personnelle?

Sources: 

Ceulemans, Mieke et al. 1979. Image, rôle et condition sociale de la femme dans les médias. France : Organisation des Nations Unies, 88 pages.



4 commentaires:

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…

J’aime beaucoup ta réflexion sur le système médiatique. Je me pose aussi les mêmes questions.

J’aimerais simplement compléter ton article en mentionnant l’ampleur que prend le phénomène d’homme objet. À mon sens, cette pression de l’apparence physique se fait de plus en plus sentir chez les hommes. Je connais personnellement un garçon qui a des implants de pectoraux. Il s’entraine normalement, mais n’arrivait pas à bien «définir» les muscles de sa poitrine.

Les chiffres sur le sujet sont plutôt difficile à trouver. Néanmoins, le British association of Aesthetic Plastic Surgeons (BAAPS) révèle que la plus importante hausse de chirurgie esthétique est enregistré chez les hommes depuis 2009. D’ailleurs les implants de pectoraux représentent la seconde intervention la plus prisée chez les hommes en Angleterre. La première étant la liposuccion. Entre 2010 et 2011, l’abdominoplastie a marqué une augmentation de 15% chez les anglais. Elle serait également très populaire chez nos voisins du sud.

Qui n’a pas au moins un ami Facebook dont la photo de profil est le reflet dans le miroir de ses abdos ?

Unknown a dit…

Cet article ainsi que le commentaire sont très intéressants. Je suis un homme, j’aime prendre soin de ma personne, ma blonde ma même fait acheter de la crème hydratante pour mon visage (à ce qui paraît, de l’after-shave ce n’est pas suffisant pour hydrater ma face!), mais de là à me faire des chirurgies plastiques il y a des limites. Mais le point important dans tout ça c’est que la publicité et l’industrie des communications fait un excellent travaille pour nous vendre des images qui rapportent beaucoup d’argent à des compagnies de vêtements, beauté, santé, etc. Récemment, on ne parlait de ce phénomène que chez les filles. Jamais on ne mentionnait que l’industrie de la beauté affectait les hommes. Afin d’effectuer un changement de mentalité et d’influencer la population, il faut faire un travail colossal tant en publicité qu’en communication. Tout cela me faire dire que le pouvoir des gens de communication est très fort et qu’il faut en user pour des bonnes causes, pas pour faire en sorte que nous nous aimions plus parce que nous ne ressemblons pas à ce que nous serions « supposer » de ressembler. Le cas de l’implantation de faux pectoraux me surprend et m’inquiète. Jusqu’où certaines personnes seront prêtent à aller pour ressembler aux mannequins des revues de mode?

Louise a dit…

Je trouve que ton commentaire est très intéressant. L’apparence physique est tellement devenue importante aux yeux de la société que plusieurs jeunes filles se rendent malade pour atteindre des critères physiques véhiculés par les médias.

Quand j’ai lu ton commentaire, je me suis vue. En fait, je suis une de ces filles qui a suivi un régime afin de perdre du poids. Je n’aimais pas mon corps et j’avais de la pression de ma famille afin que je perde du poids. Pourtant, je n’étais pas grosse. J’avais quelques rondeurs, mais j’étais loin d’être obèse. Au début, je faisais un régime parce que je voulais plaire aux autres. Au fur et à mesure que je le faisais, j’ai découvert que je me sentais mieux dans mon corps. J’ai, aussi, commencé à faire de l’exercice physique. Je me suis sentie renaître. Je suis maintenant une marathonienne et je suis fière d’avoir perdu mes quelques kilos en trop. Je me sens tellement vivante.

Je ne dis pas qu’il faut maigrir à tout prix. Je pense plutôt qu’un poids santé est à prioriser. Comme on dit : Un esprit sain dans un corps sain.