samedi 29 septembre 2012

Publication du rapport des pédophiles - ma version



Le 27 septembre dernier, le journaliste de TVA Nouvelles, José Laganière, a fait un reportage sur la possibilité de permettre la parution d’un rapport contenant des informations privées des pédophiles en liberté. À l’aide de ce rapport, l’identité et l’adresse des délinquants sexuels seront rendues publiques. Hors, l’opinion de la population québécoise n’est pas fixe sur la question. Certains croient que la diffusion de ce document serait une bonne chose. Alors que d’autres se questionnent sur les conséquences que peuvent engendrer un tel geste. Il s’agit là d’une épineuse question qui alimente les discussions depuis plusieurs semaines.  

Michel Surprenant, vice-président de l’AFPAD (Association des familles de personnes assassinées ou disparues) a expliqué à Mario Dumont, sur les ondes de LCN, que le fait que le violeur soit ainsi reconnu publiquement lui enlèverait le goût de récidiver à nouveau. Cette affirmation me fait douter. J’ai souvent entendu dire que la pédophilie est une maladie. Loin de prendre le parti des violeurs, je crois simplement que le rapport n’enrayera pas les pulsions malsaines des individus. Tout au plus, ils seront plus subtils dans leurs actions.

Lors de ce même reportage, José Laganière explique que le site web du nom de Family Watch Dog permet de retracer avec précision certains prédateurs sexuels qui ont été condamné. Ce site, principalement utilisé aux États-Unis, est-il suffisamment redoutable pour combattre la pédophilie ? Quoi qu’il en soit, au Québec, la situation est différente. Peut-être les droits de la personne sont trop bien protégés ? Peut-être on accorde trop d’importance à la personne et non à ses actions ? L’avocat-criminaliste Julien Grégoire explique que les pédophiles ont également droit au respect de la vie privée : « Ils (les pédophiles) ont ce droit garanti qui fait en sorte que, si tant est qu'un registre brimait ou limitait ce droit-là, on pourrait en débattre et, certainement, conclure à une violation

Il est possible d’interpréter cette citation de deux manières. Premièrement au niveau de la justice. Il est totalement injuste de penser aux droits des agresseurs lorsqu’on sait qu’ils ont pris plaisir à faire souffrir leurs victimes. C’est sans compter la douleur avec laquelle les victimes vont évoluer tout au long de leur vie. Cependant si l’on regarde la situation d’un point de vue éthique (enfin de ce que j’en comprends), le rapport ne devrait pas être publié. Puisque les droits civiques, même ceux des crapules, sont les bases d’une société démocratique. Alors, tant et aussi longtemps que la charte ne sera pas changée, je crois que le choix le plus éthique est de ne pas diffuser le document en question.

TVA Nouvelles. 2012. «Une entreprise risquée». En ligne. URL : http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/quebec/archives/2012/09/20120927-192343.html. Consulté le 28 septembre 2012.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Je suis en accord avec toi sur ton point de vue éthique, lorsque tu dis que tant que la charte ne sera pas changée, on ne peut pas révéler cette carte. La charte affirme en effet que : « tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une égale protection de la loi ». Sauf qu’il y a toujours des exceptions. Selon moi, une personne qui a décidé de détruire la vie d’autrui ne mérite pas de garder l’anonymat. Le Québec a des lois qui protègent les criminels, et non les victimes. Ces gens sont des voleurs d’enfance, des meurtriers. Si notre justice est trop faible avec eux, qui nous protègera si ce n’est pas nous? Le devoir d’un parent est de protéger son enfant, mais s’il ne sait pas où est le danger, comment peut-il le voir venir?

Je sais que mon avis peut paraître radical, mais un jour je compte avoir des enfants et j’aimerais pouvoir savoir si le voisinage dans lequel j’élève mon enfant est sécuritaire. Les Américains ont déjà un moyen de voir où se trouvent tous les pédophiles. Ils n’ont qu’à taper leur adresse sur un site Internet et ils savent quels sont ceux qui habitent le plus proche de leur résidence. Nous avons le droit de savoir et de décider si nous prenons le risque d’habiter proche d’une personne aux pris avec une maladie mentale.

Charte des droits et libertés de la personne. 2012. [En ligne] URL : http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/C_12/C12.HTM

Laurence Lebel-Ouellet a dit…

Je suis ambivalente en ce qui a trait à la publication du rapport des pédophiles. J’aimerais que la publication soit dévoilée afin que les jeunes soient plus en sécurité et que le taux de prédateurs sexuels diminue. Par contre, je ne peux m’empêcher de penser aux conséquences que cette publication engendrait. En effet, certaines personnes déménageraient tout simplement pour s’assurer que leur enfant n’ait aucun contact avec des délinquants sexuels. Par contre, je me doute que plusieurs personnes poseraient des gestes plus menaçants à l’égard de ces pédophiles. En étant au courant de l’identité et de l’adresse du domicile de ces délinquants, à mon avis, plusieurs personnes seraient tentées de profaner des menaces ou même de poser des gestes d’agressions physiques envers ces pédophiles. Loin de moi le désir de venir a la défense de prédateurs sexuels, mais où va notre société, si celle-ci nous pousse à faire justice nous-mêmes?