dimanche 30 septembre 2012

La part de l'autre...


« Pourquoi Hitler n’a pas été renversé par une voiture à l’âge de 14 ans? », disait l’enseignante du cours d’éthique. Nous avons appris que la contingence se désigne tel que ce qui arrive aurait pu ne pas arriver et vice versa. C’est aussi ce qui fait que les choses sont de cette façon alors qu’elles auraient pu être différentes. Chaque individu sur terre est ainsi le résultat de la contingence. L’enseignante donnait l’exemple de son propre destin, de celui d’une Française qui tombe en amour, à 17 ans, avec un Québécois. Elle deviendra Québécoise quelques années plus tard...

C’est alors que je me suis remémorée un livre très intéressant que j’ai lu étant plus jeune et qui met justement au cœur de son histoire, la notion de la contingence. Ce livre s’intitule La part de l’autre du célèbre Éric-Emmanuel Schmitt.

« 8 octobre 1908 : Adolf Hitler est recalé. Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde... » (Émmanuel Smith, 2003 : synopsis) Dans le livre, on parle de ce refus comme étant la minute qui a changé le cours du monde. Le livre se présente sous la forme d’un parallèle entre la vie réelle, telle qu’elle a été vécue par Adolf Hitler que nous connaissons, et celle qu’il aurait pu vivre si l’École des beaux-arts de Vienne l’avait acceptée parmi ses étudiants. Cependant, suite à un refus, le personnage décide de s’engager en politique et se rend vite compte de ses grands talents d’orateurs. Ceux-ci changeront le cours de la vie de millions d’individus…

Sans vous en dire plus, La part de l’autre est une œuvre littéraire que je conseille à tous et à toutes. Écrite dans un langage simpliste, elle ne se prend pas pour une autre et elle nous plonge dans une époque qui a marqué le cours de l’histoire. Vous prendrez donc conscience, au travers des pages de ce livre, que l’homme est le résultat de la contingence. C’est en fait le message que l’auteur souhaite transmettre : rien n'est jamais joué, chaque homme décide à chaque moment de l'orientation de sa vie. C’est donc aussi un peu à la manière de penser du philosophe existentialiste Jean-Paul Sartre que ce livre met en lumière le fait que les hommes se réinventent perpétuellement. Et vous vous verrez vous même vous transformer, étrangement, au cours de votre lecture. Vous ouvrirez ce roman avec une haine certaine (et ma foi compréhensible) pour le Adolf Hitler que vous connaissez tous. Certainement, il est l’incarnation du mal! Puis, vous verrez, mais vous vous laisserez charmer et le prendrez même en pitié. Je vous assure, vous aurez soudainement une telle compassion pour un personnage que vous haïssez et détestez pourtant à votre plus fort.

Bref, cette œuvre est à consommer si ce ne l’est pas déjà fait. Allez-y, essayez-la!

Bibliographie :
Schmitt, Éric-Emmanuel. 2001. « La part de l’autre ». Paris : Les Éditions Albin Michel, 491 p. 

1 commentaire:

Unknown a dit…

Alexe, en lisant ton article tu m’as donné envie d’entamer la lecture de ce livre. Je garde ce titre en tête pour plus tard, c’est certain !

« Et si seulement cela n’était pas arrivé ? Et bien, il en serait autrement aujourd’hui. » Il n’est pas rare de se remettre en question de la sorte. Mais il n’est pas possible de vivre dans cette perspective car tout serait remis en question sans cesse. On deviendrait tous fou à l’idée de réinventer sa vie autrement à l’aide de notre imaginaire et ce fameux, what if…

Il est intéressant de se pencher sur le fait que chaque homme décide de la tournure de sa vie à tout moment. Il est assez courant de se sentir bloqué dans une situation, de ne pas y voir d’issue mais pourtant elle est bien là quelque part, à nous de la trouver, à nous de décider ce qui sera le mieux.

Pour parler mon histoire personnelle, je suis ici en échange à Québec pour une session. D’autres destinations étaient à ma disposition, mais j’ai obtenu mon premier choix. Me voici donc acceptée dans le programme pour partir en échange à l’Université Laval. Je me demande souvent comment se passerait mon expérience si j’étais allée dans un autre pays, dans une autre université, avec d’autres personnes, parlant une autre langue ? Il me semble que tout serait différent, je n’aurais pas rencontré les mêmes personnes, je n’aurais pas appris les mêmes choses et ma vie aurait pris une autre tournure. Mais je ne veux pas vivre dans ce questionnement constant, même si j’ai souvent tendance à me poser beaucoup de questions. J’ai décidé de m’épanouir pleinement en profitant du moment présent puisque ma vie va dans cette direction. Pourquoi aller chercher quelque chose ailleurs alors que ce qui se passe sous nos pieds est bien réel ?