samedi 29 septembre 2012

Dossier "carte pédophile" du Journal de Québec

Le débat circule depuis un moment, est-ce que ce serait une bonne idée de dévoiler le lieu de résidence des gens qui ont commis des agressions sexuelles par le passé?

Je crois qu'il y a ici plusieurs questions à soulever sur le plan moral d'une telle publication.

C'est dans ma voiture, prise dans le fabuleux trafic de la Ville de Québec, que j'ai entendu pour la première fois l'intention du Journal de Québec de dévoiler une telle carte... La publicité que j'ai entendue présentait le tout d'une manière assez sensationnaliste... Ce matin en regardant les nouvelles sur mon fil Twitter je suis tombée sur cette auto-promo du Journal de Québec.

«Vous pourrez ainsi voir qui se trouve dans votre quartier. Du jamais vu», peut-on y lire.

L'agression sexuelle est un crime très grave, certes, mais de présenter ainsi le lieu de résidence de pédophile sur une carte ne relève pas d'une atteinte à la vie privée? Cela ne dépasse-t-il pas les raisons d'être d'un journal? Est-ce que cette carte pourrait inciter des gens à la vengeance? Est-ce qu'elle pourrait créer un climat de peur?

D'un autre côté, est-ce que cette publication pourrait prévenir un risque d'agression sexuelle sur un enfant?

Par la suite, est-ce qu'on va faire de même pour tous les alcooliques récidivistes, les meurtriers, les fraudeurs, les voleurs...?

Qu'on soit pour ou contre une telle initiative, des questions se doivent d'être posées.

Sur son blogue, Maude Goyer, une mère de famille, se pose ces questions suite à cette initiative des quotidiens de Quebecor. Vous pouvez lire sa réflexion ici.

Tel qu'avancé par madame Goyer, sur le site de la Sécurité publique du Canada une étude, datant de 1996, révèle que «Les agresseurs sexuels d'enfants, de leur côté, avaient un taux de récidive beaucoup plus élevé (35 %)». (Hanson, 1996)

Tel que le rapporte Mme Goyer, depuis 2004, un registre existe bel et bien pour répertorier tous ceux qui auraient commis un crime sexuel, mais il n'est pas accessible au public. Les données sont conservées confidentielles de manière assez stricte. (information ici)

Qu'en pensez-vous?  Le Journal de Québec a-t-il comme devoir, en tant que média d'information, de divulguer de telles informations?
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Hanson, R. Karl. 1996. « La récidive des agresseurs sexuels d'enfants». En ligne.  <http://www.securitepublique.gc.ca/res/cor/sum/cprs199607-fra.aspx>. Consulté le 28 septembre 2012.


2 commentaires:

Unknown a dit…

J’avoue qu’il s’agit d’un sujet très délicat et qu’il est difficile d’adopter une attitude totalement contre ou totalement pour. Il y a plusieurs avis partagés sur la question aussi valables les unes que les autres.

Or, pour ma part, j’avoue être assez radicale sur ma position. Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à publier l’adresse de ces monstres! Moi, personnellement, si mon voisin était un pédophile ou un agresseur, j’aimerais beaucoup le savoir. Sans doute que je ne choisirais pas d’élever mes enfants dans un tel environnement. Je suis donc tout à fait en accord avec le choix de publier ces adresses. Le seul hic, en ce qui me concerne, c’est simplement la manière dont le journal de Montréal et de Québec s’y prennent. Il est vrai qu’il peut paraître absurde de donner un tel ton plutôt sensationnaliste à un dossier si sérieux et important selon moi. Mais, il ne s’agit que d’un détail à mes yeux. L’essentiel est que je ne considère pas qu’on devrait protéger ces personnes.

Certes, certains pourraient avancer que les violeurs sont des humains et que ceux-ci ont des droits comme le respect à la vie privée. Aisni, divulguer leur adresse constituerait donc une atteinte à la vie privée. Or, je considère que la charte des droits et libertés de la personne ne devrait même pas s’appliquer dasn ces cas-ci. Peut-être que j’aurai l’air drastique, mais je m’assume. Les violeurs ne devraient même pas être considérés comme des humains ayant des droits au même titre que les autres humains. Je suis pour la protection des familles et des jeunes victimes innocentes potentielles et au risque d’en choquer plusieurs, contre le droit à la dignité et au respect de ceux qui violent sans scrupule.

Marie-Claude Grou a dit…

Mon opinion…
Je ne considère pas qu’on devrait se poser la question à savoir si cette publication est une atteinte à la vie privée pour les pédophiles. Je ne suis ni pour, ni contre le fait de publier cette carte. En fait, je n’ai aucune pitié envers les pédophiles. Non, je ne pense pas que c’est la raison d’être d’un journal, mais je n’ai aucun problème à ce qu’il publie cette carte. À mon avis, plusieurs agressions sexuelles contre des enfants pourront ainsi être évitées… Cette affirmation me fait donc réaliser que je suis pour la publication de la « carte des pédophiles ». Un climat de peur pour les voisins ? Non, je ne crois pas… De haine ? Oui, et je m’en fiche. C’est ce que méritent ceux qui ont gâché une ou des vies. De plus, le taux de récidive des pédophiles est élevé, c’est prouvé. Les agresseurs sexuels d’enfants sont très souvent des récidivistes… Ce n’est pas assez pour vous convaincre que la divulgation de cette carte est justifiée ? Si le voisinage ou les victimes veulent se venger, « let’s go ! ». Ils devront assumer les conséquences de leurs actes… s’ils se font prendre.

Le Journal de Québec n’a pas comme devoir de divulguer de telles informations, mais pourquoi en faire un cas ? Le débat était ouvert, la carte est maintenant accessible au public… Voilà, dossier classé, à mon avis.