jeudi 23 février 2012

Les listes d'attente s'éternisent à l'Institut de cardiologie de Montréal


Un article de Sara Champagne de La Presse est paru aujourd’hui concernant l’Institut de cardiologie de Montréal. (Cyberpresse : en ligne) On relate qu’en 2010, M. Jean-Guy Pitre est décédé alors qu’il se trouvait sur la liste d’attente de l’Hôtel-Dieu du CHUM dans le but d’obtenir une opération en cardiologie. Le Dr Michel Pellerin, actif dans cet Hôpital, confirme que les délais peuvent parfois s’élever à neuf mois pour les patients en attente de soins cardiaques.

L’an dernier, sept salles d’opération de haute technologie hyper sophistiquées ont pourtant été inaugurées, mais seulement quatre de celles-ci sont utilisées. Ce projet de 30 millions de dollars investis par le gouvernement du Québec n’est donc pas en mesure de gérer la totalité des patients dans les meilleurs délais. Le Dr Pellerin affirme que l’attente ne met pas en danger la vie de ces patients, mais nuit considérablement à la qualité de vie de ces individus, qui doivent malgré tout continuer leurs habitudes de vie quotidiennement (travail, famille, etc.). Par ailleurs, il indique qu’il a fallu qu’un homme meure en 2010 pour que le gouvernement réagisse, mais la situation ne s’est toujours pas améliorée.

Ce problème serait dû, en partie, à la pénurie d’infirmières marquée en soins critiques. En effet, seulement 13,6 % d’entre elles travaillent aux soins intensifs. Cette spécialisation n’est donnée qu’au baccalauréat en soins infirmiers et « Nadine Lambert, vice-présidente responsable du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN et infirmière aux soins intensifs au CHU Sainte-Justine, croit que le bac obligatoire va remédier à une partie du problème. » (Cyberpresse, 2012 : 10e paragraphe)

Plusieurs enjeux éthiques sont observables dans cette situation. Tout d’abord, je considère irrationnel d’investir plusieurs millions de dollars dans des salles nécessaires dans un hôpital, mais sans pouvoir assumer la rapidité des services et sans avoir le personnel requis pour exécuter les opérations dans les meilleurs délais. Le gouvernement avait dit régler le problème dans les six mois à la suite du décès de M. Pitre, mais l’engagement n’a pas été tenu, car la situation reste au même niveau. De meilleures solutions sont envisageables pour améliorer la qualité de vie des patients dans l’attente de soins et celle des médecins et infirmières qui se démènent en salles opératoires. Ensuite, le problème du manque d’infirmières ne sera pas résolu de si peu. Car même en ayant un baccalauréat obligatoire en soins infirmiers, le temps que celles se spécialisant en soins intensifs soient diplômées, bien des années vont encore s’écouler avec un problème flagrant sur les listes d’attente en cardiologie. De plus, bien des infirmières exécutent très bien leur métier après avoir accompli leur technique. Est-il valable de mettre le baccalauréat obligatoire, même si plusieurs d’entre elles ne veulent pas se spécialiser en soins intensifs? Peut-être que des formations pourraient être mises sur pied pour les infirmières n’ayant pas obtenu un diplôme de premier cycle universitaire qui désirent se diriger vers cette spécialisation.

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