Dernièrement, dans l’actualité, il a été question
d'immigration et de VIH. Une note aurait été adressée au ministre de
l'Immigration, Jason Kenney, à ce sujet. L'article est légèrement court
pour pouvoir être entièrement au fait du phénomène. http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201201/25/01-4489469-vih-chez-les-nouveaux-arrivants-un-risque-pour-la-sante-publique.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1
Il est question de coûts entraînés par les immigrants
porteurs de VIH sur le système de santé canadien. Il y a même un lien qui est
fait entre la barrière linguistique et la propagation du VIH. De plus,
l'article fait mention de deux cas extrêmes d'accusations criminelles en lien
avec cette maladie. Deux cas qui, bien qu'étant vrais, sont particulièrement
sensationnels.
Est-ce qu'il pourrait être question de discrimination lors
de futures demandes d'immigration? Est-ce que certains droits seraient bafoués
si des personnes porteuses du VIH voient les frontières du Canada se fermer?
Est-ce que cela représente vraiment "un risque pour la sécurité et la
santé de la population canadienne "?
Selon le « Manuel du médecin désigné », sur le
site de Citoyenneté et Immigration Canada,
"La Loi sur l’immigration et la protection des
réfugiés (LIPR) prévoit trois motifs sanitaires
d’inadmissibilité : le danger pour la santé publique, le danger pour la
sécurité publique et le fardeau excessif pour les services sociaux ou de santé.
Certains résidents permanents sont exemptés de la détermination du fardeau
excessif, notamment les réfugiés et les épouses et enfants à charge de citoyens
canadiens." (CIC, en ligne) Cette loi est entrée en vigueur en juin 2002,
en remplacement de la Loi sur l'immigration
de 1976.
Contrairement à l'article disponible dans La Presse, le
"Manuel du médecin désigné" stipule clairement au point 6.4,
"L’infection à VIH n’est pas en soi considérée comme un risque important
pour la santé publique aux fins de l’évaluation médicale d’immigration.
Cependant, le comportement d’une personne infectée peut représenter une menace
pour la santé et la sécurité publique si le requérant ne comprend pas son état
et les mesures qu’il doit prendre pour éviter de transmettre le virus."
(CIC, 2009)
En 2008, dans un article paru dans le Devoir, http://www.ledevoir.com/societe/sante/198585/pour-les-immigrants-faire-du-vih-une-maladie-a-declaration-obligatoire,
il était question de rendre obligatoire la déclaration de la maladie du VIH. Ça
semble être le cas aujourd’hui, puisque le Manuel
du médecin désigné montre que « Le test de dépistage du VIH est requis pour les requérants de 15 ans
ou plus et pour les enfants ayant reçu du sang ou des produits sanguins, dont
on sait que la mère est séropositive pour le VIH
ou qui présentent un facteur de risque. » (CIC, 2009)
Pour l'instant, il n'est pas possible de retrouver ladite
note adressée au ministre de l’Immigration. Néanmoins, après un bref regard sur
les différents documents qui mentionnent le VIH et l'immigration, présentée sur
le site d'Immigration Canada, il me semble que l'article s'avance peut-être
rapidement sur une démarche qui est beaucoup plus longue. Personnellement, je
crois que la note envoyée ne peut pas être prise en compte au niveau
bureaucratique immédiatement. Je m'explique, je ne crois pas que cette note
puisse changer aujourd'hui la façon légale dont l'Immigration procède pour le
choix des immigrants. Néanmoins, si les lois sont appelées à changer
prochainement, par rapport aux choix des immigrants et du VIH, cela laisse
place à plusieurs interrogations éthiques.
CIC. 2009. « Manuel du médecin désigné, Annexe
II » En ligne, http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/publications/md-manuel/annexe-02.asp,
page consultée le 26 janvier 2012.
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