mardi 7 février 2012

Immigration séropositive


Dernièrement, dans l’actualité, il a été question d'immigration et de VIH. Une note aurait été adressée au ministre de l'Immigration, Jason Kenney, à ce sujet.  L'article est légèrement court pour pouvoir être entièrement au fait du phénomène. http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201201/25/01-4489469-vih-chez-les-nouveaux-arrivants-un-risque-pour-la-sante-publique.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1
Il est question de coûts entraînés par les immigrants porteurs de VIH sur le système de santé canadien. Il y a même un lien qui est fait entre la barrière linguistique et la propagation du VIH. De plus, l'article fait mention de deux cas extrêmes d'accusations criminelles en lien avec cette maladie. Deux cas qui, bien qu'étant vrais, sont particulièrement sensationnels.

Est-ce qu'il pourrait être question de discrimination lors de futures demandes d'immigration? Est-ce que certains droits seraient bafoués si des personnes porteuses du VIH voient les frontières du Canada se fermer? Est-ce que cela représente vraiment "un risque pour la sécurité et la santé de la population canadienne "?

Selon le « Manuel du médecin désigné », sur le site de Citoyenneté et Immigration Canada, "La Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR) prévoit trois motifs sanitaires d’inadmissibilité : le danger pour la santé publique, le danger pour la sécurité publique et le fardeau excessif pour les services sociaux ou de santé. Certains résidents permanents sont exemptés de la détermination du fardeau excessif, notamment les réfugiés et les épouses et enfants à charge de citoyens canadiens." (CIC, en ligne) Cette loi est entrée en vigueur en juin 2002, en remplacement de la Loi sur l'immigration de 1976.

Contrairement à l'article disponible dans La Presse, le "Manuel du médecin désigné" stipule clairement au point 6.4, "L’infection à VIH n’est pas en soi considérée comme un risque important pour la santé publique aux fins de l’évaluation médicale d’immigration. Cependant, le comportement d’une personne infectée peut représenter une menace pour la santé et la sécurité publique si le requérant ne comprend pas son état et les mesures qu’il doit prendre pour éviter de transmettre le virus." (CIC, 2009)

En 2008, dans un article paru dans le Devoir, http://www.ledevoir.com/societe/sante/198585/pour-les-immigrants-faire-du-vih-une-maladie-a-declaration-obligatoire, il était question de rendre obligatoire la déclaration de la maladie du VIH. Ça semble être le cas aujourd’hui, puisque le Manuel du médecin désigné montre que « Le test de dépistage du VIH est requis pour les requérants de 15 ans ou plus et pour les enfants ayant reçu du sang ou des produits sanguins, dont on sait que la mère est séropositive pour le VIH ou qui présentent un facteur de risque. » (CIC, 2009)

Pour l'instant, il n'est pas possible de retrouver ladite note adressée au ministre de l’Immigration. Néanmoins, après un bref regard sur les différents documents qui mentionnent le VIH et l'immigration, présentée sur le site d'Immigration Canada, il me semble que l'article s'avance peut-être rapidement sur une démarche qui est beaucoup plus longue. Personnellement, je crois que la note envoyée ne peut pas être prise en compte au niveau bureaucratique immédiatement. Je m'explique, je ne crois pas que cette note puisse changer aujourd'hui la façon légale dont l'Immigration procède pour le choix des immigrants. Néanmoins, si les lois sont appelées à changer prochainement, par rapport aux choix des immigrants et du VIH, cela laisse place à plusieurs interrogations éthiques.

CIC. 2009. « Manuel du médecin désigné, Annexe II » En ligne, http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/publications/md-manuel/annexe-02.asp, page consultée le 26 janvier 2012.

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