jeudi 2 février 2012

Éthiquement libre ou liberté de l'éthique


Agir de manière éthique consiste en mon sens à poser des actions socialement acceptables, ne pouvant brimer ou offusquer qui que ce soit. Mais jusqu'à quel point devons-nous contrôler nos actes et paroles afin d'être éthique? Notre société prône la liberté d'expression. Pierre Lemieux avance que « tous les États occidentaux opposent aujourd'hui à la liberté d'expression des limitations croissantes, formelles ou informelles, directes ou indirectes, qui ont rétabli ou créé de véritables délits d'opinion». (Lemieux : 1999) L'éthique serait-elle une limitation à la liberté d'expression? L'éthique suit un code. Par définition, un code exprime des règles de conduite.  Les règles réglementent. Est-ce que la liberté se doit d'être réglementée? La liberté d'une personne signifie «Pouvoir d'agir sans contrainte» (L’internaute encyclopédie). Dans ce sens, il est inconcevable qu'une personne puisse suivre un code d'éthique et être fondamentalement libre. Si un code régit ses actions, de quelles manières la personne possède sa liberté d'expression et d'action! Les codes d'éthique seraient donc une limitation indirecte à la liberté. Une limitation déguisée. 

LEMIEUX, Pierre. LIBERTÉ D'EXPRESSION ABSOLUE. Le Québécois libre. Montréal. Numéro 39. Page 4. [En ligne] http://www.quebecoislibre.org/990612-4.htm. (Page consultée le 2 février 2012)

L’internaute encyclopédie. LIBERTÉ. [En ligne] http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/liberte/. (page consultée le 2 février 2011)

1 commentaire:

Anthony Melanson, Benoît Archer et Andréanne Plante a dit…

Les individus ne seraient pas influencés bêtement, sans rien dire. Selon moi, ils prennent aussi part à l’action. Nous pouvons prendre nos distances pour choisir ce qui est juste selon nous, malgré l’influence des autres. Bien que le regard de ceux-ci pèse lourd dans nos choix également. La liberté est donc un droit fondamental. C’est la singularité de l’espèce humaine. En résumé, « un individu est un être social, c’est-à-dire qui se construit au fil de ses rapports avec les autres à partir de tout ce qui lui est transmis par la société dans laquelle il est inséré. Mais sa singularité et sa capacité réflexive le rendent aussi capable d’être « acteur » de sa vie, avec les autres. » (PIRON, 2012 : notes de cours)

Pour faire un lien avec ton commentaire, je crois donc que nous sommes tout de même libres, puisque nous prenons nous-mêmes nos décisions. Personne ne nous force, sans possibilité d’y échapper, à prendre telle ou telle décision. Leur influence est présente, mais elle n’est qu’une influence. De plus, l’éthique et un code éthique ne sont pas réellement la même chose. Un code éthique est synonyme d’un code de conduite. « Les codes de conduite contiennent principalement une dimension déontologique (il serait préférable de parler d’éthique professionnelle voire de déontologie interne) : ils formalisent, de façon prescriptive, les règles et devoirs qui régissent l’activité de l’entreprise. Ces codes font loi dans l’entreprise et s’imposent aux employés lorsqu’ils affrontent un certain nombre de situations. » Cela est également applicable aux ordres professionnels et leur code de déontologie. Cela régit les agissements des membres pour faire partie de cette association.

Pour ma part, ce qui m’a secouée au sujet de la liberté provient plutôt du cours audio que nous avons eu sur les valeurs. Il a été mentionné que « pour qu’il y ait de l’éthique, il doit y avoir des choix, donc il doit y avoir la liberté de choisir. Il n’y a pas d’enjeu éthique, s’il n’y a pas de liberté d’action et de pensée » (PIRON, 2012 : audio). Est-ce que nous pouvons donc dire que les sociétés brimées au niveau des communications n’ont pas le même pouvoir de choisir, puisqu’ils ne sont pas au courant de tout ? Nous pouvons pousser cela encore plus loin : pourtant, nous prenons des décisions sans être au courant de toutes les facettes de l’enjeu ? Est-ce que nous sommes amoraux lorsque nous décidons d’exercer notre liberté de façon frivole, sans se renseigner sur tous les aspects, sans réaliser la chance que nous avons de pouvoir choisir en toute connaissance de cause ?


MERCIER, Samuel. 2002. « Une typologie de la formalisation de l’éthique en entreprise : l’analyse de contenu de 50 documents ». Revue de gestion des ressources humaines. En ligne. http://leg.u-bourgogne.fr/wp/1001101.PDF Consulté le 22 février 2012. 32 pages

PIRON, Florence. 2012. « Notes de cours sur la liberté et l’action. » Éthique de la communication publique. En ligne. http://www.ethique.com.ulaval.ca/index.php/Notes_de_cours_sur_la_libert%C3%A9_et_l%27action Consulté le 22 février 2012.

PIRON, Florence. 2012. « Séance 1 : Les valeurs et le jugement moral ». Éthique de la communication publique. Cous audio. Université Laval.