lundi 3 octobre 2011

Mirador

La deuxième saison de la télésérie Mirador, de Radio-Canada, a débuté il y a environ trois semaines. Une télésérie pleine de controverse au sein de la communauté professionnelle des relationnistes, certes, mais elle est tout de même riche en problèmes éthiques et elle fait appel au sens moral des téléspectateurs. Une télésérie qui porte des thèmes très intéressants à analyser.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette émission, elle présente des situations où le personnage principal doit prendre constamment des décisions. Que ce soit des erreurs du passé faites par son père ou des situations dans lesquelles il se place lui-même, son sens éthique ou son idéal moral est fréquemment mis à l’épreuve.

Brièvement, dans la dernière émission, le personnage principal qui se nomme Philippe, décide d’intervenir en faveur d’une femme afghane dont le fils est prisonnier politique en Afghanistan. Le gouvernement canadien refuse d’intervenir en quoi que ce soit pour aider la famille et faire libérer le jeune garçon. Philippe, ayant contracté le mandat, se retrouve avec des documents compromettants contre le gouvernement. S’il décide de publier publiquement ces documents, il prouvera qu’il y a eu des failles au sein du Gouvernement dans cette affaire. Le Gouvernement propose donc à Philippe de ne pas rendre les documents publics et en contrepartie le Gouvernement essaierait de faire libérer le jeune afghan.

Juste avant d’accepter cet échange, la femme de Philippe, qui travaille en Afrique, est portée disparue. Le Gouvernement canadien propose le choix à Philippe de détruire les documents et de se retirer de l’affaire de la famille afghane et en échange il retrouvera sa femme, saine et sauve, grâce au Gouvernement canadien qui enverrait des troupes militaires pour la rechercher.

Philippe se retrouve avec le problème éthique suivant : sauver sa femme ou rétablir la vérité au sein du public.

Qu’est-ce qu’il a pris comme décision? Sauver sa femme.

Et vous? Qu’auriez-vous fait? Il est extrêmement difficile de juger, puisque chacun a son propre idéal de soi et construit son propre code d’éthique. Plusieurs choix étaient possibles et Philippe en fait un, selon ses propres valeurs et son propre sens éthique. Mais ce ne serait pas nécessairement votre décision, ni la mienne.

3 commentaires:

Anthony Croteau-Leblanc a dit…
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Anthony Croteau-Leblanc a dit…

C’est certain que plusieurs diraient qu’ils privilégieraient de rétablir la vérité au lieu de sauver leur femme, mais ce ne doit pas être aussi facile. En fait, moi je le sais, je sauverais ma femme. Pour certain, ce n’est pas un comportement éthique, mais pour moi, sauver ma femme, c’est une partie intégrante de mon cadre éthique. Tout faire pour ses proches constitue une des principales règles dans mon cadre éthique. C’est certain qu’en sauvant ta femme tu laisses la femme afghane à elle seule, mais on ne sait peut-être pas tout ce que cette famille a fait. Il arrive qu’il y ait des erreurs de justice, mais je ne crois pas qu’elles se produisent si régulièrement. Si le jeune Afghan est emprisonné, c’est peut-être parce qu’il a commis des gestes incorrects. Tout ça pour dire que je n’hésiterais pas une seule seconde à sauver ma femme, et ce, au risque d’avoir sur la conscience le sort de la mère et de son fils. Je préfère avoir le sort de la mère et de son fils sur la conscience, que de vivre avec le fait d’avoir préféré des inconnus à ma femme.

Andrée-Anne Garon a dit…

Personnellement, je sauverais mon mari sans hésitation. Je suis d'avis, en fait, qu'il existe une différence entre l'éthique personnelle et l'éthique dans le cadre professionnel. Je suis une fille de coeur, très émotive. Par contre, cela ne m'aiderait en aucun point dans ma vie professionnelle. Je dois donc disposer de système de valeurs adapté dans les différentes sphères de ma vie. Dans la situation de Philippe, il se voit dans l'obligation de comparer ces deux systèmes de valeurs. Les valeurs de coeur ont triomphé sur les valeurs de tête. Ce serait aussi mon cas. Je crois que c'est humain de prioriser les relations interpersonnelles aux grands idéaux de société. De plus, je crois que l'être humain à un côté très égoïste et qu'il se fera toujours passer avant les autres, à quelques exceptions près!