lundi 24 octobre 2011

La question du suicide assisté au Québec

L’actualité de cette semaine m’a amenée à me pencher sur la question du suicide assisté. Deux positions s’affrontent : les gens qui y sont favorables valorisent l’autonomie de la personne, le droit de la personne de mourir dans la dignité et à garder le contrôle sur sa propre vie prédominent. De leur côté, les gens qui voient le suicide assisté comme une mauvaise chose mettent le respect (de la vie et de la liberté de penser, de faire ses choix soi-même sans influence extérieure) prédominent.


Dans mon cas, la valeur de la dignité passe avant celle du respect de la vie. En effet, un des arguments avancés par les gens qui sont défavorables à la cause du suicide assisté est qu’il faut préserver la vie. Qu’ « [elle] est un cadeau et que nous n’avons pas plus le droit de l’enlever que nous n’avons le droit de la demander. » Mais selon moi, pour suivre cette logique, il ne faudrait pas pratiquer la médecine, qui interfère avec le cours naturel de la vie.


Le seul argument valable selon moi, celui qui me fait hésiter à me déclarer entièrement favorable au suicide assisté, est que la personne malade se fasse influencer dans son choix de mettre fin à sa vie. En effet, je crois qu’il pourrait arriver certaines situations où la famille et les proches pourraient, même involontairement, inciter une personne malade (et donc possiblement dans un état de fragilité émotionnelle) à envisager d’avoir recours au service.


Il faudrait bien évidemment que le service de suicide assisté soit règlementé, reste à déterminer comment prouver que la personne concernée souhaite vraiment mettre fin à ses jours, qu’elle a fait ce choix en étant libre de contraintes et qu’elle a envisagé toutes les autres possibilités. Un suivi médical prolongé, des entretiens individuels et de groupe (le malade et sa famille) avec un psychologue devraient être obligatoires avant de pouvoir utiliser ces mesures drastiques.


Même si le débat est loin d’être épuisé, même si nous sommes, à mon avis, bien loin de voir le suicide assisté être légalisé au Québec, il faudrait selon moi faire avancer ce débat.

Nous avons droit à une mort digne, paisible et sans douleur.


www.afeas.qc.ca/wp-content/uploads/2006/11/Suicideassiste.pdf

3 commentaires:

Karine Gagnon a dit…

Je suis en accord avec ta position portant sur le suicide assisté. Il n'est pas mal de vouloir mettre fin à ses douleurs lorsque l'espoir n'y est plus et que la médecine a atteint ses limites. Cependant, il est plutôt difficile de réglementer cette façon de faire.

Est-ce que le fait de pouvoir en finir plus vite éteindra toute lueur d'espoir d'un être humain très malade?
Peut-être devrait-il avoir un âge minimum pour y avoir accès ? Les progrès de la médecine vont vite et peut-être que des gens qui auraient choisi le suicide assisté verront leur état s'améliorer.

C'est un lourd dilemme de société qui influencera certainement notre vie future.

Julie-Maude C.Bilodeau a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Julie-Maude C.Bilodeau a dit…

Je suis entièrement d'accord avec vos opinions. Chaque personne doit pouvoir décider de sa propre vie et ce type de suicide est selon moi digne puisqu'il est parfois mieux de poser ce geste si nous souffrons trop et qu'il n'y a pas autres solutions possibles. Cette solution permet aussi de se suicider entouré de ses proches et dignement plutôt que de le faire seul et en cachette.Cependant selon moi, il faudrait établir des règles strictes permettant clairement de délimiter une personne qui pourrait avoir un suicide assisté ou non. Ma seule peur est cependant que plusieurs personnes abusent de cette pratique. Je m'explique: plusieurs personnes âgées sont prêtes à mourir depuis bien des années et attendent parfois la mort avec impatience. Il ne faudrait surtout pas que ces personnes abusent du traitement si elles ne sont pas en phase terminales et ne souffrent pas de manière atroce.

Cette pratique peut avoir des bénéfices mais les règles et les limites de celles-ci seront difficiles à fixer!