samedi 24 septembre 2011

Le gouvernement est-il éthique ?

Cette semaine, en lisant la chronique de Gilbert Lavoie dans le Soleil qui portait sur le rapport Duchesneau et la collusion dans le milieu de la construction, une question m'est venue; le gouvernement agit-il de manière éthique ? Cette question parce que pour l'instant le Premier ministre refuse d'ouvrir une commission d'enquête publique pour faire suite à ce retentissant rapport sur les activités dans le monde de la construction. Le Parti libéral se trouve plutôt dans l'eau chaude, avec la commission Bastarache qui est encore fraichement à l'esprit des Québecois et un mandat qui s'étire depuis maintenant 8 ans et demi et la colère de la population, est-ce pour cette raison que le Premier ministre refuse l'enquête publique ? Si on compare à la commission Gomery sur la scène fédéral et les conséquences que le Parti libéral fédéral n'est plus jamais revenu au pouvoir, peut-être qu'une enquête publique pourrait avoir les mêmes conséquences pour la scène provinciale.

Le raisonnement qui m'intéresse ici n'est pas de savoir quelles sont les motivations du Premier ministre, mais plutôt de m’interroger sur son devoir d'élu, je rappelle élu par le peuple. En tant que Premier ministre des Québécois, il est de son devoir de répondre à leurs demandes et de voir aux mieux de leurs intérêts. Je crois que payer plus cher que toutes les autres provinces pour les travaux de construction dans le but d'enrichir des individus louches est très éloigné des intérêts de la nation. D'un raisonnement éthique, on peut penser que ce dernier protège plutôt ses propres intérêts au lieu de penser au bien commun et d'agir comme son devoir d'élu lui dicte.

1 commentaire:

Elise Cormier-Roussell a dit…

Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'en tant que premier ministre du Québec, Jean Charest doit se faire un devoir de répondre aux demandes des Québécois, pour le meilleur de leur intérêt. Cependant, pour juger son comportement, à savoir s'il est éthique ou non, je crois qu'il est difficile de le faire puisque tous les Québécois, moi la première, ne sont pas en pleine connaissance de cause. Les médias nous transmettent diverses informations au sujet du milieu de la construction au Québec, mais il demeure que nous ne possédons pas toute l'information.

D'ailleurs, l'éthique suppose que nous nous questionnons sans cesse à savoir si nous agissons pour le mieux. Par contre, ce "mieux" n'étant pas le même pour tous, M. Charest croit probablement qu'il agit pour le mieux, lui-même ayant toutes les informations pertinentes à la prise de décision. De l'extérieur, son comportement peut sembler "mal", mais au fond, on veut toujours faire le "bien", M. Charest également, que cela en ait l'air ou non.

D'un autre point de vue, quand tu dis que "d'un raisonnement éthique, on peut penser que ce dernier protège plutôt ses propres intérêts au lieu de penser au bien commun et d'agir comme son devoir d'élu lui dicte", ça me fait penser à la notion de conséquences, abordée par l'éthique utilitariste. En effet, je suis d'accord pour dire qu'on a l'impression que M. Charest pense égoïstement, en faisant passer le bonheur d'une personne (le sien), avant celui de milliers de personnes (les Québécois qui souhaitent y voir plus clair). Sans que les Québécois connaissent clairement cette notion de conséquence éthique, ils ressentent un comportement égoïste de la part de M. Charest, et le fait de ne pas vouloir faire d'enquête publique entraîne nécessairement l'impression de cacher quelque chose.