Le 25 septembre dernier, le journal La Presse publiait un article sur la
fécondation in vitro. En effet, au Québec, un peu plus de 25 % des femmes,
ayant recours à la fécondation in vitro, ont plus de 40 ans. Nous sommes donc la
province, dans tout le Canada, où en moyenne les femmes sont les plus âgées.
Malheureusement, selon le docteur François Bissonnette, président de la Société
canadienne de fertilité et d’andrologie, à 42 ans les femmes n’ont que 5 %
de chances d’être enceinte. La question est, doit-on empêcher une femme de plus
de 40 ans d’avoir recours à une fécondation in vitro?
Les faits scientifiques sont clairs. Plus une femme est âgée, plus ces
chances de procréer diminuent. C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs cliniques
ont instauré un âge limite à ces essais de fécondation. C’est un grand deuil
pour une femme, de voir ces chances d’avoir un enfant diminuer et en plus de se
voir refuser l’accès à ces traitements. Il est difficile de trancher la
question, car du point de vue éthique toutes les femmes devraient avoir une
chance. Si je me mets à la place de celles-ci, j’aimerais, même s’ils sont
infimes, avoir une chance d’avoir un enfant, mais n’empêche que les faits
scientifiques sont là. On doit ajouter au débat la santé de la femme et de
l’enfant. Une femme qui a eu par exemple un cancer ou qui a un problème de
santé et qui désire maintenant enfanter, n’est-ce pas un peu risqué pour elle
d’avoir recours à des traitements, disons-le, éprouvants pour la femme? La
santé du futur enfant est donc quelque chose dont on doit aussi tenir compte
puisque plus une femme est âgée, plus l’enfant court le risque d’être malade. Je
ne pense pas que la question ne peut être blanc ou noir.
Un autre débat a aussi été soulevé dans l’article de La Presse. Plusieurs
médecins remettent en cause la gratuité des essais de fécondation.
Effectivement, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour la réussite
de la procréation assistée, dont l’âge et les conditions médicales. Si l’on
suit le raisonnement, on devrait faire payer une femme qui désire être enceinte,
si ces chances ne sont pas bonnes. Personnellement, je ne pense pas que ce soit
une solution. Il faut être réaliste quant aux chances d’être enceinte, mais il
faut aussi garder en tête que les traitements de fertilités sont malheureusement
très coûteux pour l’État. Par contre, je ne pense pas que les couples
infertiles désirent mettre un prix sur une chose qui leur est aussi précieuse,
même s’il faut être réaliste sur des faits scientifiques.
La fécondation in vitro est donc un sujet très complexe en soi surtout
lorsqu’il s’agit de l’âge et des coûts de ces traitements. On pourrait même
pousser le débat jusqu’aux nombres d’œufs implantés. Dans le cas où plusieurs
œufs se sont développés, peut-on décider de mettre fin au développement d’un
œuf afin d’éviter une grossesse multiple? Ce sont donc des débats qui suscitent
différents questionnements éthiques. Doit-on tout simplement faire du cas par
cas ou doit-on s’en tenir à des règles pour la majorité?
Source:
http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201309/24/01-4692859-peu-de-chances-de-tomber-enceinte-apres-40-ans.php
2 commentaires:
Je suis d’accord avec certaines parties de ton billet. Selon moi, peu importe l’âge de la femme, celle-ci devrait avoir le droit d’avoir recours à la fécondation in vitro. Pourquoi? Tout simplement parce que chaque femme a droit à une chance de procréer. Je suis en accord avec le fait qu’il faut mentionner aux femmes de plus de 40 ans qu’elles ont moins de chance que quelqu’un de moins âgé d’avoir la chance de tomber enceintes. Par contre, il ne faut pas supposer que, même si des études scientifiques prouvent que telle femme ne pourra pas enfanter parce qu’elle est âgée de plus de 40 ans. Qui ne tente rien n’a rien.
Il faut tout de même se demander, éthiquement parlant, si la femme de plus de 40 ans qui veut enfanter avec la fécondation in vitro le fait pour les bonnes raisons.
Je ne sais pas toutes les procédures pour avoir recours à la fécondation in vitro, mais je crois qu’il faudrait que ces femmes, ainsi que leur conjoint, si possibles remplissent un questionnaire afin de déterminer les réels besoins et désirs de celles-ci.
En somme, si les intentions sont bonnes et que le désir est réel, il faut donner une chance à chaque femme.
Excellent article. Je trouve que tu apportes plusieurs points qui suscitent le débat. Je crois effectivement que certaines balises devraient être créées pour encadrer la fécondation in Vitro. S'il n'en est un outil formidable et une invention fort utile, car il permet d'offrir une seconde chance à des familles qui n'avait plus d'espoir, je crois qu'il y quand même lieu d'évaluer chaque demandeur au cas par cas. Je pense qu'on peut dresser un parallèle avec le système d'adoption. L'encadrement y est sévère et juste, ce qui fait en sorte que les demandes acceptées se transforment en succès.
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