samedi 21 septembre 2013

Euthanasie et suicide assisté


Dans le livre de Roger-Pol Droit, le chapitre cinq qui aborde l’éthique dans le domaine médical est très intéressant. L’auteur écrit qu’en médecine, « il y a toujours eu des questions éthiques à débattre, parce que les médecins sont systématiquement en première ligne, si on peut dire, dans les choix concernant la vie et la mort » (Droit, 2009 : 91). Cette phrase m’a immédiatement fait penser à la question de l’euthanasie et du suicide assisté. Ce débat est actuellement présent dans notre société et je trouve qu’il est difficile de se positionner. Dans un contexte de cours sur l’éthique comme je fais en ce moment, je trouve qu’il est intéressant de se pencher là-dessus.

D’entrée de jeu, il y a une distinction à faire entre l’euthanasie et le suicide assisté. L’euthanasie nécessite la présence d’un tiers, alors que le suicide assisté désigne l'acte de fournir les moyens nécessaires à une personne pour qu'elle se donne la mort.

La médecine est en constante évolution et comme le dit Roger-Pol Droit, « on réalise aujourd’hui des interventions que les générations précédentes ne pouvaient même pas imaginer » (2009 : 92). Il y a à peine cinquante ans au Québec, un médecin aurait probablement été radié de l’ordre s’il avait mentionné la possibilité d’assister un patient dans le suicide. Encore pire, on l’aurait emprisonné s’il avait soulevé l’idée d’euthanasier un patient. Aujourd’hui le débat est sensible et la société québécoise se questionne sur le sujet. Peut-être que dans cinquante ans, nos petits-enfants seront surpris d’apprendre qu’il était impossible pour un être humain souffrant d’abréger ses douleurs en choisissant la mort. Au contraire, peut-être que ceux-ci seront outrés d’apprendre que la société québécoise, au début du XXIe siècle, a considéré cette pratique morbide…

Le fait est que dans le présent, le débat est toujours en cours. Bien que ce sujet soit d’ordre médical, c’est tous les Québécois qui doivent se questionner sur ce sujet. Roger-Pol Droit écrit « dans ces débats, ce sont des choix de société qui se dessinent. C’est pourquoi ils doivent devenir l’affaire de tous. La bioéthique est une chose trop sérieuse pour être laissée aux experts » (2009 : 94).

D’un côté, il y a ceux qui pensent qu’une personne souffrante est en droit de décider de mourir. Dans un cas où les chances de survies sont quasi-inexistantes, il peut être intéressant pour une personne de décider du moment de sa mort. La possibilité de pouvoir faire ses derniers adieux à ceux qu’il aime avant de partir est un scénario qui peut faciliter le deuil. Par contre, on entend souvent des histoires de patients ayant 0,1% de chance de guérison qui finalement s’en tirent et vivent encore plusieurs années. La personne qui choisit de mourir malgré la mince possibilité d’une guérison « miracle » doit être consciente de son choix.

De l’autre côté, il y a ceux qui sont catégoriques et qui tournent le dos à cette pratique. Selon eux, une personne doit mourir de manière naturelle. L’euthanasie est donc un meurtre en soi. Ceux qui défendent cette position rappellent qu’une personne en phase terminale n’a pas nécessairement toute sa tête pour décider ou non de mourir. Au Canada, la loi est encore de ce côté. Par contre, en 2008, un jury d'Alma a acquitté Stéphan Dufour, accusé d'avoir aidé son oncle malade à s'enlever la vie (http://www.radio-canada.ca/regions/saguenay-lac/2008/12/12/002-stephan_dufour_non_coupable_n.shtml).

Il y a donc actuellement un débat éthique dans la société québécoise et canadienne. Les zones grises rendent très le débat très difficile.

Et vous, êtes-vous pour ou contre l’euthanasie et le suicide assisté ? Au nom de quelle valeur défendez-vous votre point de vue ?

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