Dans le livre de
Roger-Pol Droit, le chapitre cinq qui aborde l’éthique dans le domaine médical est
très intéressant. L’auteur écrit qu’en médecine, « il y a toujours eu des
questions éthiques à débattre, parce que les médecins sont systématiquement en
première ligne, si on peut dire, dans les choix concernant la vie et la mort »
(Droit, 2009 : 91). Cette phrase m’a immédiatement fait penser à la
question de l’euthanasie et du suicide assisté. Ce débat est actuellement
présent dans notre société et je trouve qu’il est difficile de se positionner.
Dans un contexte de cours sur l’éthique comme je fais en ce moment, je trouve
qu’il est intéressant de se pencher là-dessus.
D’entrée de jeu, il y a une
distinction à faire entre l’euthanasie et le suicide assisté. L’euthanasie
nécessite la présence d’un tiers, alors que le suicide assisté désigne l'acte
de fournir les moyens nécessaires à une personne pour qu'elle se donne la mort.
La médecine est en constante
évolution et comme le dit Roger-Pol Droit, « on réalise aujourd’hui des
interventions que les générations précédentes ne pouvaient même pas imaginer »
(2009 : 92). Il y a à peine cinquante ans au Québec, un médecin aurait
probablement été radié de l’ordre s’il avait mentionné la possibilité
d’assister un patient dans le suicide. Encore pire, on l’aurait emprisonné s’il
avait soulevé l’idée d’euthanasier un patient. Aujourd’hui le débat est
sensible et la société québécoise se questionne sur le sujet. Peut-être que
dans cinquante ans, nos petits-enfants seront surpris d’apprendre qu’il était
impossible pour un être humain souffrant d’abréger ses douleurs en choisissant
la mort. Au contraire, peut-être que ceux-ci seront outrés d’apprendre que la
société québécoise, au début du XXIe siècle, a considéré cette
pratique morbide…
Le fait est que dans le
présent, le débat est toujours en cours. Bien que ce sujet soit d’ordre
médical, c’est tous les Québécois qui doivent se questionner sur ce sujet.
Roger-Pol Droit écrit « dans ces débats, ce sont des choix de société qui
se dessinent. C’est pourquoi ils doivent devenir l’affaire de tous. La
bioéthique est une chose trop sérieuse pour être laissée aux experts » (2009 :
94).
D’un côté, il y a ceux qui
pensent qu’une personne souffrante est en droit de décider de mourir. Dans un
cas où les chances de survies sont quasi-inexistantes, il peut être intéressant
pour une personne de décider du moment de sa mort. La possibilité de pouvoir
faire ses derniers adieux à ceux qu’il aime avant de partir est un scénario qui
peut faciliter le deuil. Par contre, on entend souvent des histoires de
patients ayant 0,1% de chance de guérison qui finalement s’en tirent et vivent
encore plusieurs années. La personne qui choisit de mourir malgré la mince
possibilité d’une guérison « miracle » doit être consciente de son
choix.
De l’autre côté, il y a ceux
qui sont catégoriques et qui tournent le dos à cette pratique. Selon eux, une
personne doit mourir de manière naturelle. L’euthanasie est donc un meurtre en
soi. Ceux qui défendent cette position rappellent qu’une personne en phase
terminale n’a pas nécessairement toute sa tête pour décider ou non de mourir. Au
Canada, la loi est encore de ce côté. Par contre, en 2008, un jury d'Alma a acquitté
Stéphan Dufour, accusé d'avoir aidé son oncle malade à s'enlever la vie (http://www.radio-canada.ca/regions/saguenay-lac/2008/12/12/002-stephan_dufour_non_coupable_n.shtml).
Il y a donc actuellement un
débat éthique dans la société québécoise et canadienne. Les zones grises
rendent très le débat très difficile.
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