samedi 4 décembre 2010

Quand la cause devient un produit

Du papier hygiénique, aux produits de cuisine, en passant par le jeu de Monopoly et même par les voitures et autres bidules technologiques on remarque que les initiatives pour amasser des fonds pour la lutte contre le cancer du sein sont nombreuses.

À l'instar de l'environnement, cette cause devient non seulement un moyen philanthropique mais bien un moyen commercial, comme l'atteste le livre Pink Ribbons inc. de Samantha King. Ce livre retrace l'évolution des moyens employés pour amasser des fonds.

Avec les années, la lutte contre le cancer du sein est devenu le fer de lance des multinationales. En effet, nous sommes constamment bombardés de produits roses mais il faut garder à l'esprit qu'il y a une stratégie commerciale en arrière. Par exemple, le cellulaire Blackberry Curve de RIM remet un montant de 25$ par appareil vendu au centre du cancer de Segal de l'hôpital général juif de Montréal. L'intention est noble, mais pour un appareil de 700$ c'est minime. Il faut faire attention, car on voit clairement que la stratégie marketing première est de faire vendre. Cette pratique commercial est surnommé le pinkwashing.

Sur la même ligne de pensée que le greenwashing, elle vise avant tout à vendre en positionnant les produits comme étant socialement responsables. "Le marketing social instrumentalise la maladie. Il s’en sert pour induire la sympathie des consommateurs et faire acheter ses produits. Point de détail : c’est l’argent des consommateurs qui permet d’amasser les fonds pour la cause et non celui de l’entreprise" (Gros, 2009)

De plus, les compagnies exploitent les stéréotypes, en visant les femmes avec leurs produits. Étant les premières touchées par cette cause, il est facile d'aller chercher un certain capital de sympathie en vendant des petits miroirs, des oursons ou autres articles mignons. Les femmes sont plus sensibles à ce genre de coquineries. Encore là, avant de céder à la tentation, il faut s'assurer que le montant versé en vaut la peine.

En terminant, "La culture
du ruban rose témoigne d’une volonté collective de progrès et d’une générosité sociale. Ensemble, gardons-nous de ne pas confondre la fin avec les moyens ! Ensemble, demeurons vigilants sur les objectifs !" (Gros,2009)

http://www.la-maison-du-cancer.com/media/pieces_jointes/magazine/la-salle-d-infos/springercancersein.pdf

http://www.amazon.com/Pink-Ribbons-Inc-Politics-Philanthropy/dp/0816648980

1 commentaire:

Mylène H. a dit…

Au mois d'octobre dernier, j'ai acheté la revue Clin d'oeil, car c'était leur édition spéciale sur le cancer du sein. Je me suis en quelque sorte fait prendre par le pink marketing. Tout le mois d'octobre et encore aujourd'hui durant la folie du temps des fêtes j'aperçois des produits qui sont associés à cette cause. Bien que je sois consciente que c'est une stratégie marketing, je ne peux m'empêcher à produit égal d'acheter un produit identifié à cette cause.

Vous vous doutez sans doute que l'édition de Clin d'oeil faisait la promotion du pink marketing, mais je dois avouer que j'ai été surprise de lire les propos d'une survivante du cancer dans les pages du magazine. Je vous présente Catherine Cerisey qui écrit un blogue pour aider les femmes atteintes du cancer en leur donnant de l'espoir et de l'information pertinente. Je cite ce que Mme Cerisey a répondu après avoir nommé certaines initiatives intéressantes en matière de sensibilisation au cancer. «Je suis, cependant, tout à fait contre le pink marketing émanant de certaines entreprises, qui vendent un produit (et reversent une somme modique pour la lutte contre le cancer) pour se racheter une conduite (comme KFC, qui a vendu un produit rose très nocif pour la santé). » J’ai trouvé intéressant de voir que malgré les publicités des annonceurs de pink marketing dans ce magazine cette opinion qui n’a pas été censurée. Je me demande si Mme Cerisey ne dit pas tout haut ce que d’autres pensent tout bas… Vous pouvez visiter le blogue à l’adresse suivante : catherinecerisey.wordpress.com

Pour ma part, je suis un peu nuancée. Je me dis que si ces campagnes ont une incidence sur la connaissance d’une cause et qu’ainsi ils peuvent amasser des fonds pour la recherche, alors pourquoi pas? Même si le montant est modique, je me dis que c'est toujours bien cela de donné. C'est ma réflexion comme consommatrice. Par contre, ma réflexion comme étudiante en communication est plutôt à l'opposé. Je trouve dommage que des entreprises utilisent une cause pour redorer leur image. Je préfèrerais qu'ils donnent un gros montant une fois à la cause plutôt que durant une année il redore leur image à l'aide de petits objets dont les consommateurs n’ont pas réellement besoin.

En terminant, j’aimerais porter à votre attention une nouvelle initiative de « keep a child Alive » qui supporte la sensibilisation au sida. Tout récemment j’ai lu que différentes personnalités connues allaient sacrifier leur vie virtuelle pour qu’un million de dollars soient amassés. Le sacrifice est de ne pas utiliser Facebook ou Twitter et ainsi simuler une mort virtuelle jusqu’à ce que le montant soit atteint. Vous pouvez voir à cette adresse les détails : http://buylife.org/. Initiative originale qui portera surement fruit étant donné la soif de savoir les moindres de détails de la vie des vedettes. J’aimerais savoir ce que vous en pensez?