mercredi 8 décembre 2010

La une des quotidiens québécois

Bonjour chers collègues, j'espère que votre fin de session se passe bien tout d'abord!

Depuis le début de la session, un phénomène a grandement attiré mon attention par rapport aux quotidiens de Gesca (La Presse, Le Soleil, etc.). Lundi dernier, une publicité de Ford faisait figure sur la Une du Soleil. On y voyait des véhicules de Chrysler, Dodge et Ford pour faire la promotion des nouveaux modèles de 2011. Je n'ai pas trouvé une image pour illustrer cette dernière malheureusement, mais j'ai retrouvé les fausses Unes du 13 septembre et du 13 octobre dernier:



Pour ma part, je crois que les quotidiens de Gesca sont tombés un peu bas pour se tourner vers ce procédé. Je peux comprendre que l'entreprise de presse veut absolument être rentable, et c'est de bonne guerre. Cependant, je trouve que Gesca démontre son extrême dépendance envers ses principaux annonceurs en adoptant cette pratique. Je sais que les médias subissent sans aucun doute l'influence de leurs annonceurs, mais le phénomène ne me plait pas du tout pour ma part.

En ce sens, avec ce billet, je me demandais ce que vous pensez, chers collègues, de ce genre de pratique en journalisme.

6 commentaires:

Ariane Roy-Proulx a dit…

J'ai moi aussi été littéralement outrée par cette «Une». La première page du journal expose les faits majeurs de l'actualité. L'information qui y figure jouit d'une visibilité énorme.

En présentant une publicité automobile à la «Une», on nous envoie le message que l'achat d'une voiture surpasse tout ce qui a pu se passer dans les 24 dernières heures... C'est assez troublant que le Soleil en soit à vendre sa «Une».

Alexandra a dit…

J'y ai aussi vu ces publicités samedi dernier. La Presse et Le Soleil avaient tous deux une "fausse première page" sous forme de publicité. Ces publicités ressemblent d'ailleurs de plus en plus à de vraie "unes". Surtout celle qui était présentée sur La Presse, avec le bandeau du haut avec le logo et une présentation d'un article sur Guy Lafleur. On y voyait un texte du genre "Pour noël, décorez votre entrée", mais si l'on ne retournait pas le journal de l'autre côté, on ne voyait pas qu'il s'agissait en fait d'une photo d'automobiles.

À la vue de ces publicités, je me suis d'abord dit "Aïe! Qu'est-ce que cela a dû coûter cher au constructeur automobile!"

Mais ensuite, j'ai été déçue, encore, de cette attitude des journaux à accepter ces publicités. Il est certain que les journaux écrits vivent une crise et cherchent à augmenter leurs revenus, mais pour des journaux, je trouve cela innacceptable.

Alexandra a dit…

Je voulais plutôt écrire lundi dernier, soit le 6 décembre, et non samedi dernier.

Jean-Michel a dit…

On tue la Une!

J'imagine que ce doit être très rentable pour Gesca de vendre 4 pages pleines par dessus sa Une.

Or, je trouve cette pratique difficilement justifiable dans la mesure où la publicité prend toute la place sur l'information, mission première du journal.

Gesca se targue de ne pas vendre une page sur 2 à des annonceurs, ce que fait Québécor, mais se permet de vendre leur Une, la page qui attire le lecteur. Bravo pour la cohérence.

Il faut faire attention à la dépendance à la publicité.

Martin Bélanger a dit…

Je trouve déplorable cette façon de vendre de l'espace publicitaire. C'est très rentable, mais l'image de transparence du média en prend un coup!

Cette pratique a débuté chez les quotidiens gratuits comme Metro. Depuis 2 ans, elle s'est répandue aux États-Unis chez les quotidiens payants. Même le réputé Los Angeles Times a pris l'habitude de faire des fausses Unes.

De plus, la fausse Une du 13 septembre était un lundi: la journée traditionnellement consacrée au critiques automobiles. Est-ce que les journalistes ont critiqués les voitures Chrysler cette journée-là? On peut se poser la question.

Mylène D a dit…

En effet, cette pratique est assez troublante... Comme l'a mentionné Alexandra, les quotidiens sont en crise et ils sont constamment à la recherche de revenus supplémentaires. On peut d'ailleurs constater qu'ils sont prêts à aller loin pour de l'argent. Il est normal de se questionner sur l'éthique d'une telle pratique lorsqu'un journal en vient à consacrer de l'information pour une publicité. Ce n'est pas une pub que nous devrions retrouver à la "Une", mais plutôt de l'information!