lundi 31 janvier 2011

« Le jeu de la mort » : quelles limites éthiques pour la télé ?

Depuis quelques années, nous pouvons constater une explosion des émissions de télévision à caractère sensationnaliste et pour le moins discutables du point de vue de l'éthique télévisuelle. Bien qu'unique en son genre, l'émission « Le jeu de la mort »
est un exemple parmi d'autres de ces télédiffusions où les limites de « l’inhumain », pour reprendre une expression des auteurs, sont poussées à leur paroxysme. À l’instar de Christophe Nick, réalisateur de l’émission, et de ses collègues qui s’interrogent à savoir jusqu'où peut aller le pouvoir de la télévision, nous, communicateurs, sommes constamment confrontés à ce genre de questionnements en regard de l’utilisation éthique des technologies de l’information et des communications (TIC).

Qu’elles sont, selon vous, les limites du « raisonnable » en la matière ? Cette émission vous semble-t-elle non éthique ? Enrichissez votre réflexion par des exemples.

3 commentaires:

jqs a dit…

Selon moi, les résultats de ce documentaire sont faussés. Du moins, les résultats attribués aux effets de la télévision ne tiennent pas compte de deux points très importants. Tout d'abord, on ne parle jamais de la motivation que peut avoir l'appât du gain. On offre quand même un million d'euros si la personne se rend à la toute fin du jeu. Pour ma part, c'est une bonne raison de continuer. Ce qui pourrait, selon moi, mieux justifier le 20 % de plus de personnes qui se rendent à la fin. Milgram ne donnait aucune récompense aux participants (mis à part le 4 $ pour le déplacement). En deuxième lieu, les concurrents ne voient jamais la personne souffrir. Selon les résultats obtenus par Milgram, seulement 30% des participants se rendaient à la fin lorsqu'on était visuellement en présence de l'autre (voir la souffrance de l’autre). Mais, lors du visionnement du documentaire, on n’en a jamais parlé. Alors, certes, l'expérience représente quelque chose, mais éthiquement parlant, on s'arrange pour que les résultats soient « effrayants ". De plus, je ne crois pas que de telles expériences fassent vraiment avancer la compréhension de l'être humain. Par contre, cela ma grandement ouvert les yeux sur le risque de soumission à l'autorité.

Chloé S Noël a dit…

Je crois aussi que les résultats de cette expérience ne sont pas très concluants. Je ne crois pas que porter un jugement sur cette expérience soit une activité très facile. Je suis certaine que si on avait demandé, au préalable, aux participants s’ils auraient agi de la sorte, leur réponse aurait été négative. Je suis la première à dire que JAMAIS, j’aurais continué à faire souffrir une personne pour de l’argent. Mais, j’ignore sincèrement comment j’aurais réagi si j’étais une participante à ce « jeu ». Plusieurs facteurs sont à considérer.
En effet, contrairement à l’expérience de Milgram, les participants au « Jeu de la mort » sont sous le regard d’un public très actif. En étant devant une foule tout en étant filmé, l’adrénaline et le stress peuvent facilement venir affecter notre jugement.
De plus, la promesse d’une cagnotte de 1 000 000 €, si on se rend jusqu’au bout du jeu, est aussi un facteur qui venir se mettre entre nous et notre sens de l’éthique...
Pour répondre à la question, non c’est émission n’est pas éthique. Selon mon système de valeurs, ce n’est pas éthique de faire souffrir des gens pour obtenir de l’argent.

Unknown a dit…

Rectification : les participants ne gagnent rien. L'attrait de l'argent peut donc être écarté. Ils sont avertis qu'ils ne gagnent rien au début puisqu'il s'agit d'un pré-test.

La pression sociale est cependant un bon point.