Récemment Lance Armstrong défrayait l’actualité
pour s’être vu retirer ses 7 titres
consécutifs de vainqueur du Tour de France par l’Agence américaine
antidopage. Plus près de chez nous, une histoire pratiquement identique
secouait le Québec en 2007. La cycliste Geneviève Jeanson avouait à l’émission Enquête du journaliste Alain Gravel
qu’elle avait utilisé de l’EPO pour améliorer ses performances durant sa
carrière.
On apprenait
aujourd’hui le 19 mars dans l’édition électronique du quotidien La Presse qu’un film sur la vie de la
cycliste était sur le point d’être tourné. En fait, le quotidien La Presse nous informe que le tournage
devrait débuter en avril prochain[1].
Pour ma part, je
dois dire que j’ai beaucoup de difficulté à comprendre les motivations entourant
la réalisation d’un film sur ce genre d’individu. Pendant des années, Geneviève
Jeanson a menti délibérément et nié qu’elle avait pris de l’EPO. Pour bien des
jeunes sportifs, elle était un modèle dans le cyclisme au Québec jusqu’à ce qu’elle
avoue s’être dopée. Je ne comprends pas pourquoi on fait des films et pourquoi
on dépense d’importantes sommes d’argent pour illustrer la vie d’individus qui
ont fait preuve d’un manque flagrant d’éthique et d’honnêteté dans leur vie.
Geneviève Jeanson autant que Lance Armstrong ont menti au public. Ils ont
argumenté pendant longtemps leurs détracteurs en affirmant ne pas se doper. Jeanson
et Armstrong ne constituent en rien des modèles ou bien des individus porteurs
de valeurs auxquelles on peut s’identifier. Ça me déçoit de voir qu’on met
autant d’argent pour illustrer la vie de ses personnages tristement célèbres
alors que tant d’autres gens ayant fait quelque chose de vraiment noble dans
leur vie passent dans l’ombre. Est-ce que l’idée de produire un film sur la
carrière de Jeanson aurait été aussi crédible et médiatisée si elle ne s’était pas confiée
dans une entrevue exclusive au journaliste Alain Gravel ? L’attention
médiatique entourant ses révélations de dopage fait-elle d’elle une vedette
déchue au point de faire un film sur sa vie ? Personnellement, je ne crois pas.
L’expression de héros à zéro prend alors tout son sens pour ce genre d'individu.
[1] La Presse
canadienne. 2013. « Film inspiré de la vie de Geneviève Jeanson : tournage
en avril », La Presse. En ligne. http://www.lapresse.ca/cinema/cinema-quebecois/201303/19/01-4632560-film-inspire-de-genevieve-jeanson-tournage-en-avril.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_cinemaStandard_nouvelles_1961356_section_POS3,
Consulté le 19 mars 2013.
2 commentaires:
Si je suis absolument d'accord sur le fait que d'utiliser des fonds publics sous forme de subventions pour faire passer à l'histoire la vie d'une tricheuse n'est pas le sujet le plus "sexy", je ne suis cependant pas d'accord sur le fait que le film n'a pas de raison d'être. Le monde du cyclisme est, aux dires de plusieurs chroniqueurs et journalistes, complètement rongé par la drogue. Selon Pierre Foglia de La Presse, il n'est plus possible depuis des années de gagner des compétitions cyclistes sans l'aide de certains produits chimiques.
De mettre le problème sur la table et de le médiatiser autrement qu'autour de l'histoire de ceux qui se sont fait prendre est, à mon sens, une façon louable de sensibiliser des jeunes cyclistes à cette problématique et de réveiller les consciences. La vraie question est: devrait-on permettre l'utilisation réglementée de l'EPO? est-il possible d'éliminer la drogue de ce sport?
Je ne crois sincèrement pas que le film sur Genevière Jeanson sera une ode et un hommage à la vie de la jeune femme. Je crois que ce sera plutôt un moyen pour dénoncer une situation intolérable qui dure depuis trop longtemps.
Je dois dire que je suis du même avis que Stéphanie.
Ayant père ancien cycliste, j'ai toujours suivi les compétions de Lance Armstrong et j'ai longtemps porté le bracelet LiveStrong. C'est certain que lorsque ces révélations ont été portées au grand jour, j'ai été déçue, déçu qu'un athlète que j'admirais m'ait menti et que son talent ne fût pas aussi pure que le je le croyais.
En ce qui concerne le dopage, honnêtement ça ne m’a pas fâchée, au même titre que Genivève Jeanson. Comme l'a si bien dit Pierre Foglia, il est quasi impossible aujourd'hui de performer de la sorte de façon naturelle. Triste réalité je l'avoue. Alors, que ces athlètes aient fait des aveux de la sortent c'est décevant c'est certains, mais d'un autre côté ça montre un côté humain. Tout le monde fait des erreurs, des grosses comme des petites et ce n’est pas parce que tu es un athlète international que tu ne commettras jamais d'erreur ou que tu n'as pas le droit d'en commettre. C'est vrai qu'ils ont menti à leur public, mais mettons-nous à leur place, ce ne doit pas être facile de prendre la décision de tout avouer quand on s’est qu'on a mal agit, surtout dans un cas comme le leur. Je ne pardonne pas leur geste, j'aurais aimé que Lance Armstrong soit le vrai athlète que je pensais qu'il était, mais je ne lui en veux pas, il a commis une erreur et c’est tout. C'est la même chose pour Geneviève Jeanson, elle a fait une erreur.
Alors je ne crois pas que mettre de l'argent dans un film sur sa vie soit une si mauvaise chose, tout dépend du genre de film qu'on fera. Mais si ça peut au moins lui permettre de s'expliquer et d'expliquer aussi aux futurs athlètes les conséquences d'un geste comme celui-là, je n'y vois aucun inconvénient. Tout le monde a droit à une seconde chance.
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