mardi 19 mars 2013

Défendre un meurtrier


L’histoire de Luka Rocco Magnotta a fait beaucoup de bruit en mai dernier. Présentement, l’enquête préliminaire de Magnotta a lieu et elle sera sans huis clos. L'Ontarien de 30 ans est accusé d'avoir tué et démembré l'étudiant chinois Lin Jun en mai dernier, à Montréal. Le meurtrier avait, jusqu’à tout récemment, trois avocats pour le défendre. Par contre, cette semaine, un de ces trois avocats a décidé d’abandonner le dossier. En effet, Luc Leclerc était en larmes à la Cour lorsqu’il a annoncé que cette histoire présentait pour lui un conflit d’intérêts. Cette histoire n’est pas un simple meurtre. Des milliers de personnes ont pu visionner la vidéo publiée sur internet par le meurtrier. Plusieurs disent le regretter. Cette vidéo sanglante n’aurait jamais dû se retrouver en ligne, par respect pour la victime. Magnotta est fait face à plusieurs chefs d’accusation :
  •        Meurtre prémédité
  •        Outrage à un cadavre
  •        Production et diffusion de matériel obscène
  •        Utilisation de la poste pour envoyer du matériel obscène
  •        Harcèlement contre le premier ministre Stephen Harper
  •        Harcèlement contre des députés de la Chambre des communes

Il ne s’agit pas d’un dossier de tout repos pour un avocat. On en sait bien peu pour l’instant sur les raisons qui ont poussé Me Leclerc à se retirer. Peut-être était-ce la charge de travail trop intense et le stress que cela amenait. Ou encore peut-être qu’il était impossible pour lui de représenter une personne ayant fait fait tant d’atrocités à une autre personne. Pourtant, en pratiquant dans le droit criminel, c’est le genre de dossier que l’on doit être prêt à plaider.
Et vous? Seriez-vous prêt à défendre un meurtrier du genre de Luka Rocco Magnotta? En fait seriez-vous prêt à défendre un meurtrier, point? Car je ne crois pas qu’un meurtrier mérite plus d’être défendu qu’un autre. Où est donc la limite? Je ne pourrais pas défendre une personne qui a fait du mal à une autre, peu importe la somme d’argent que je pourrais obtenir. Ce n’est pas éthique. Je ne comprends pas comment des avocats peuvent dormir la nuit en ayant aidé une personne ayant violé, tué ou blessé volontairement quelqu’un.
Source : Radio-Canada. 2013. « Enquête préléminaire de Magnotta : il n’y aura as de huis clos ». La Presse Canadienne. http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2013/03/12/001-magnotta-juge-huis-clos.shtml. Page consultée le 13 mars 2013

2 commentaires:

Unknown a dit…

Je suis totalement de ton avis : je ne sais pas comment ils font pour dormir la nuit. Je soupçonne qu’une petite pilule doit leur être bien utile. De plus, les avocats sont souvent au courant de la vérité puisqu’il y a le secret professionnel. De savoir le cours réel des événements leur permettent de monter une défense plus solide et de prévoir des réponses et des justifications aux questions du parti adverse. Ce n’est définitivement pas un métier qui me conviendrait, mais je pense tout de même qu’il est utile puisque certaines personnes vont commettre des meurtres contre leur violeur ou leur persécuteur et ces gens méritent, selon moi, des conditions atténuantes. C’est là qu’un avocat de la défense est utile.

Unknown a dit…

Bonjour Audrey-Anne,

Comme ton billet vient me chercher à l’intérieur!! Quand j’entends des histoires comme Magnotta ou Turcotte, j’ai tellement envie de rager. Cette semaine, c’est encore pire… la honte. On nous déclare que Magnotta souffrait d’une schizophrénie paranoïde! Quoi? Non, ça ne se peut pas voyons, lui un malade mental? Comme si personne n’avait remarqué franchement il y a des gens qui nous prennent vraiment pour des cons je n’en reviens pas.

En plus, avec l’affaire Guy Turcotte qui a créé un précédent juridique en matière de non-responsabilité criminelle, nous savons tous pertinemment vers quel type de défense son avocat a décidé de miser. Devine pour voir? Eh oui, la non-responsabilité criminelle. Ça me lève le cœur. Le comble c’est qu’au moment où je suis en train d’écrire ce commentaire, le réseau TVA nous pose une question que je peux lire en même temps et ça me sidère complètement sur place. La raison est simple, c’est parce qu’elle représente exactement la conclusion que je tire de ce billet : est-ce qu’il reste encore des criminels au Québec ou seulement des malades?

C’est ridicule, mais si la justice québécoise ne ressert pas les lois et les sanctions en cette matière et bien, je vous garantis que les gens avec des envies meurtrières vont bientôt déménager à Québec pour venir assouvir leurs pulsions en paix sans avoir peur d’être punis pour cela. Au contraire, on va les prendre par la main, les soigner, les médicamenter, leur trouver un travail et un appartement avec l’assurance qu’ils pourront bénéficier de tous ces services autant de fois qu’ils le veulent, et ce, jusqu’à la fin de leurs jours parce qu’ils sont malades donc, de pauvres victimes!

Source :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2013/04/03/004-magnotta-diagnostic-psychiatre.shtml.