lundi 18 mars 2013

C'est éthique de critiquer?


Qui n’a jamais critiqué une personne ou une situation ? Une conversation avec une amie m’a fait réfléchir sur les critiques que l’on distribue allègrement à propos des autres.

Une amie m’a parlé du jugement qu’elle avait eu de sa sœur qui est en phase terminale d’un cancer du poumon. La sœur de mon amie a peut-être une chance de guérir de son cancer si elle accepte de cesser de fumer. Récemment, elle a dit à son entourage qu’elle « écrasait » définitivement. Il y a deux semaines, mon amie s’est rendue plus tôt chez elle, afin de l’emmener à son traitement de chimiothérapie et elle l’a surprise en train de fumer. Par respect, mon amie lui a épargné ce qu’elle pensait de son comportement. À l’hôpital, mon amie s’est vidé le cœur avec son médecin. Elle l’a critiqué pour son manque de courage, de détermination et de résistance envers la vie en général.

Le médecin lui a dit de ne pas être trop sévère envers sa sœur et les choix qu’elle prenait. Il lui a expliqué que chaque personne est unique et que chacun affronte les épreuves de la vie avec le bagage dont il dispose. Ce n’est pas toutes les personnes qui ont les capacités nécessaires pour résister et affronter une situation. Le médecin lui a aussi dit que le degré de force et de détermination est différent pour chaque personne et que ce n’est pas une raison pour dénigrer les choix qu’elle fait. Mon amie était sans mot. On a tous des forces et des faiblesses et chacun doit composer avec son propre arsenal.

Cette situation m’a fait prendre conscience qu’on juge facilement les autres sans vraiment connaître ce qu’ils sont en tant qu’être humain. Pourquoi il est plus facile de voir la faiblesse ? Parce que voir la force pourrait être une sorte de menace pour nous et malheureusement bien des gens se gonflent d’arrogance en rabaissant les autres. C’est enrichissant de voir le bon côté des gens et de les complimenter sur leurs bonnes actions, mais ça demande un effort. C’est précisément ce que demande toute attitude éthique : un effort.

1 commentaire:

Julie Loiselle a dit…

Souvent, oui, on juge avant même de connaître la personne dont il est question. On juge avant même de connaître son histoire et son passé. On juge par rapport à ce que l’on voit, à ce que l’on sait. Sans même savoir ce qui s’est réellement passé. Oui, je l’avoue. Quand j’ai lu ton billet Caroline, j’ai jugé cette femme qui se bat contre le cancer des poumons, sans même la connaître, sans même connaître son histoire et sans même savoir quel âge elle a. Mais, il y a un mais. Je trouve ça anormal que des gens soient atteints de maladies graves et qu’ils soient obligés d’aspirer toute cette fumée. Parce qu’ils le sont... obligés! Ils en ont besoin…

Dans mon monde à moi, c’est inconcevable. Mais, dans leur monde à eux, les fumeurs, c’est normal. C’est ce qui est triste, non ? Devoir se cacher pour fumer… c’est qu’elle a honte et qu’elle a peur d’être jugée ? Si ton amie a surpris sa sœur en train de fumer, c’est qu’elle devait aussi dire à sa famille qu’elle ne fumait plus depuis un bout de temps. C’est tout ce qui tourne autour de cette histoire qui, moi, m’atteint. Sans nécessairement critiquer, on peut avoir une opinion sur un fait ou sur un point de vue. Selon moi, ton amie avait raison de « vendre » sa sœur au médecin. Car, sans le vouloir, ton amie aussi se bat contre le cancer, d’une tout autre façon que sa sœur. Elle est impliquée et elle veut sûrement aider sa sœur du mieux qu’elle le peut. En la voyant fumer, c’est comme si ton amie réalisait qu’elle avait perdu son combat d’avance… Au final, ce n’est seulement sa sœur qui se bat, personne d’autre !